Maisons vides

10/6/88




C'est un soleil ardent qui brille, et même si personne ne le ressent ainsi, cela n'empèchera en rien mon âme de plonger dans la chaleur compacte qui nous embrasse violemment.

Il y a des gens qui me prennent pour un dingue. Un doux dingue.


Ce que je crée chaque jour, c'est une parcelle de notre univers. Vous me voyez parfois au coin de cette rue et la minute d'après, j'ai disparu.

Mais j'ai la preuve que j'existe, je ne la lâcherai pas. Mes amis sont venus jouer hier, ils sont repartis ensuite. Ils ont emporté avec eux un million de créations. Ils ont laissé mon corps, me disant : Non, nous n'en voulons pas.


Je reste seul avec mon corps. Et je m'emmerde.