Récitatif


Les perceptions étaient considérablement émoussées, faut-il croire, nous avions mal vieilli ; les lois de l'espace et du temps et leur division, qu'on n'avait pas remis en question depuis des siècles, ne concernaient plus personne. Une sensation horrible et comme universelle. Tout le monde était très las, d’autant qu’on manquait de discernement, on le sentait et il n’y avait, semblait-il, rien que l’on pût faire pour que la situation s’améliorât.

Dans la rue, dans les salles de réunion qui s’étaient improvisées, au spectacle, tout le monde, mais vraiment tout le monde, criait son insatisfaction. Les griefs que l’on exposait sur la place publique n’étaient jamais très honnêtes mais chacun faisait des efforts, parait-il, et quelques-uns au moins voulaient garder un fond d’optimisme pour leurs jours, aussi estimaient-ils publiquement qu’une solution serait finalement envisagée, qui clouerait le drame en restaurant l’ordre social.

Les salles de danse à cette époque ne désemplissaient pas. On les ouvrait à toute heure du jour et de la nuit. Les salles de danse s’étaient beaucoup transformées, au fil des ans, et proposaient au corps de singulières expériences de l’hallucination. On y dansait plus ou moins, finalement, la danse n’y était pas l’essentiel, le mouvement restreint et régulier d’une partie isolée du corps motivait l’endormissement de la conscience, qui coïncidait avec l’apparition de rites de force (rituels cannibales, scènes primitives...) Un théâtre sans conscience ni inconscience, finalement, un jeu sans drôlerie qui s’approfondissait avec les danses éparses au sol. Ainsi Untel, venu danser dans ces espaces clos et lumineux; s’engagerait pour une nuit à jouer les rôles instables qui lui seraient impartis, et chacun le reconnaîtrait d’instinct dans son rôle. Le voici pris dans une mécanique fabuleuse, lorsque tous se groupent autour de sa danse mécanique sans le regarder, et le menacent et l’appellent sans une parole, sous le bruit sourd de poulies d’ascenseurs échantillonnées et séquencées, tandis que sa propre gestuelle évoque une guerre lointaine, codifiée et armée, jouant un motif de sa propre existence, dans une rotation sans fin, homme sans fin, dans l’exercice de la domination. Ensuite, ou non, se jouerait dans un coin de rue l’accouplement.

Dans les administrations toujours débordées, dans les bureaux d’affaire, on entrerait aussi dans une ère nouvelle, de repli et d’angoisse. Les employés s’affalèrent sur le sol et parlèrent, parlèrent... leur vie sentimentale les portait à des sommets linguistiques et enfin, l’indicible atteint, ils partaient sans repos pour un délire psychique approfondi ; leurs collègues restaient sans écoute, parlant eux aussi, suivant une même pente. Nul ne les écouterait. Le poids de la vie écrasante. L’amour pulvérisé. L’avenir incertain. La politique incompréhensible et grossière. Non, mieux vaudrait parler de choses saisissables, s’attacher au particulier, sans chercher à en dégager aucune chaîne de causalité. Les gens apprirent à vivre dans la magie de l’instant.

C’était comme si une lave, de l’air en lave, un air denté, tranchant, qui plus est, avait balayé les rues, n’y laissant rien et, surtout, personne. Comme si les trompettes avaient annoncé la nuit... Ce n’était pourtant pas la nuit, ce qui tombait. Les vagues interminables de la nuit se produisaient habituellement. Mais l’air du jour était infecté, infesté de paroles imprononcées, peut-être difficiles à articuler ou inconvenantes, même. L’isolement était constant. Quelqu’un, ou quelques-uns, moururent près de moi, mais je n’y pouvais rien. Et je n’étais pas seul à ce moment, à cet endroit mais personne ne pouvait rien. J’étais terrorisé.

On n’avait pas exactement conscience de ce qui arrivait, tout survenait en un instant. Beaucoup de lieux se réfléchissaient, des dédales s’ouvraient… dédales de la pensée ou du désir inexprimés, sans doute. On garderait, jusqu’au bout pour certains, la foi, une assurance profonde que toutes ces bizarreries trouveraient, à un moment ou à un autre, une explication rationnelle. Rien ne venait. Les Trompettes, mais pas d’Ange. Non, et surtout pas de jugement.

On pourrait improviser des cours, jamais il n’y aurait ni procès, ni verdict. En finale, rien.

Pas de jugement, pas d’accusé, pas de victime, pas de témoin, pas de pièce à conviction. Rien.

Je marchais beaucoup à cette époque. J’allais à la bibliothèque, et je rentrais chez moi. J’écoutais beaucoup ce qui se disait dans la rue et dans les lieux publics. De vieilles gens râlaient, bien des gens se plaignaient, -- on ne savait de quoi.

Il y eut donc des soubresauts, des émeutes, des tentatives de révolution, de coups d’Etat aussi bien… mais rien n’y fit. Parfois, les gens pouvaient se grouper momentanément, et presque parvenir à des accords. La plupart du temps, cependant, rien n’y faisait. Et les groupuscules politiques ou religieux, ou mixtes, semblaient s’évanouir aussitôt que constitués. On avait le sentiment d’une accélération mais d’une stagnation aussi. Et d’une stagnation imprévisible.

Sur le plan économique, la crise eut des conséquences catastrophiques ou réjouissantes, selon le point de vue où l’on se situe. Peu à peu, ou très rapidement, l’ensemble des réseaux de communication fut réduit à néant.

En peu de temps, certainement.

Il n’y eut plus moyen de joindre son voisin. Il n’y eut plus de voisinage. Voisins détestés, appréciés ou aimés, tous disparurent. Voici le désert. Hors de l’espace des choses cependant. Bien des gens ont évité de sortir de chez eux, durant cette période ! Même quand la faim devait les pousser au-dehors, on dit qu’ils préféraient rester chez eux, mourir de maladies liées à la faim, mourir en tout cas, que de sortir. Ils avaient peur, vraisemblablement, mais leur peur n’avait pas d’objet réel, elle était un bloc de marbre qui les écrasait et ils n’avaient pas d’expression possible pour cette peur, ils devaient la garder en eux, ils n’avaient pas d’expression autre que de rester chez eux, de se murer. Et ceux qui vivaient en famille s’isolaient dans des pièces qu’ils se réservaient, dont ils ne sortaient plus. Chacun restait dans son isolat, refusant de voir quiconque, proche ou étranger. Plus rarement, des amants fusionnaient dans leur délire paranoïaque. Ils étaient comme ces amoureux figés dans leur ébats par les coulées de lave du Vésuve, à Pompéi. Vivants, ils ne formaient bientôt plus qu’un corps seul, bientôt leurs chairs se fondraient l’une dans l’autre.

A un moment, aussi, on sut, et tout le monde sut je crois (à moins que ce ne soit qu’une impression) qu’il n’y avait plus de liberté, que la notion même allait en être abolie ; plus de contrainte par là même. Et l’on prit conscience de ce que la parole pouvait produire. On prit conscience de ses réalisations passés, de son rôle peut-être dans la situation actuelle, et l’on se tut beaucoup, dès lors, ou l’on se promit à soi-même que, du moins, on se tairait beaucoup.

Nous n’avions pas communiqué.

Au tout début, il y eut vraiment d’importants mouvements de foule, qui furent vite minimisés par les médias. De sorte qu’on n’eut plus du tout confiance en la réalité, sans pour autant qu’on s’en remît aux médias. Il n’y a pas d’omniréalité, ne songeait-on alors pas exactement, mais ce que l’on pensait revenait, en gros, à cela : il n’y a pas d’omniréalité, je suis l’omniréalité.

Et devant l’impuissance de ces individus conscients à bâtir un univers social durable, une avalanche de désillusions et de mises en question vint accroître considérablement les chances du seul et unique coup d’Etat par chacun recevable ; et l’on découvrit l’inconscient. Le monde allait vraiment changer. Les rues ne seraient pas seulement désertées. Elles seraient investies, accaparées, transposées sur le plan du phantasme. Elles envahiraient le logis de tout un chacun et l’on s’y promènerait, seul ou accompagné, avec un puissant sentiment d’horrible irréalité dont le poids augmenterait à chaque pas.

En premier lieu quand l’abîme s’est ouvert de la façon la plus générale, les gens n’y ont pas cru et ont tenté de préserver les us et coutumes qui leur tenaient lieu de lois. Mais ils partaient perdus et bientôt, ils ont dû ouvrir les yeux. On est peu de choses, mais une des facultés essentielles de l’homme, c’est son pouvoir d’adaptation. Ce qui s’est passé ressemble donc un peu à une partition dont on aurait perdu la codification des durées, pour n’en garder que les hauteurs de notes, lesquelles flotteraient sans régularité dans l’espace sonore, le temps d’une interprétation. Bien des coutumes, bien des habitudes sont restées inchangées dans leur forme, mais se sont repliées sur elles-mêmes, se déconnectant les unes des autres. Les gens prenaient les transports à heures régulières, toujours, mais n’allaient pas au travail. Les guichets étaient ouverts, mais les agents des services publics déréglementaient à tout bout de champ, déchiraient les documents au lieu de les distribuer, et insultaient le contribuable ou lui faisaient comprendre qu’il n’avait plus rien à attendre de l’Etat ; les uns et les autres se perdaient dans des actions mécaniques, déliées de toute finalité.

L’heure était à la démultiplication des plans de réalité : chacun de ces êtres qui agissaient comme des automates vivait dans une conglobation de mondes superposés ou enchevêtrés, d’où l’on ne se démêlait pas. D’où cette singulière généralité du repli ; des messages accablants inondaient le système perception-conscience de mes concitoyens.

Partout, des échaufourées éclataient. Comme les pillards règnent sur une contrée décimée par la peste, des chefs de guerre surgirent, croyant pouvoir affermir leurs territoires – bien imaginaires, pourtant ! – en déclenchant de sanglants conflits. La télévision diffusait des messages profondément opaques, le débat politique ne se déroulant plus alors qu’à un niveau subliminal – « le plus efficace ! », disaient les publicitaires à ce moment, qui conseillaient dans l’ombre des politiciens que l’âge rendait séniles, que leurs conseillers secrets ou officieux droguaient, en sorte que la politique tout entière baignait dans une atmosphère de manipulation.

Pour autant, ces manipulations s’épuisaient en elles-mêmes. Rien ne changerait rien au cours des choses.

Hiérarchisation, structures – ces deux ordres de choses sur lesquels tant de nos conceptions reposaient – s’avéraient friables, et se détérioraient sensiblement. J’ai déjà évoqué la sorte de partition amorphe qu’était devenu le rituel social. La communication était touchée dans son principe. Une parole échangée paraissait une masse de signification si épaisse, si compacte, si dense… celui qui entendait une parole restait figé, des heures, et ne parvenait jamais à identifier l’émetteur du message, tant sa compréhension pure et simple lui avait demandé d’efforts.

Mais la machine de la société tournait, ou du moins gardait-elle les apparences d’un fonctionnement effectif : dans la rue les commerces étaient ouverts, les bus passaient, les forces de l’ordre tournaient. Ce n’était qu’à observer minutieusement ce trafic qu’on devinait les fractures profondes qui en minaient les fondements.

Pendant ce laps de temps qui fut sans doute très court, des lois ont ainsi continué d’être publiées. Des textes significatifs, sur le mieux-vivre, par exemple. Ainsi à l’assemblée essayait-on, non sans vanité, de définir ce concept de « mieux vivre », ou à tout le moins de le préciser. On chercha ses limites. On se heurta à de nombreuses difficultés, notamment d’ordre pratique, mais les députés – qui avaient beaucoup réfléchi à leur projet de loi – crurent vraiment avoir une mission à accomplir. Quelque chose les grisait, qui les a poussé à légiférer, tant bien que mal, sur des points de détail vraiment infimes de la vie quotidienne.

Avec eux, bien des gens ont recommencé à espérer. Presque aussitôt, pourtant, l’espoir a disparu à nouveau --- s’est évanoui. Ainsi de la loi sur le mieux-vivre.

Ainsi de la Loi contre le bruit, également. Plus personne n’eut rien à dire.








J’ai un texte à écrire contre l’hallucination. Un roman, de préférence. Je la traquais, elle nous cernait déjà depuis longtemps. Et puis l’abcès a éclaté. La femme que j’aimais m’a quitté, par exemple, et cet événement intime eut un écho extérieur si violent que je fus abasourdi de solitude, à part moi-même.

Vivre. Je m’attendais plutôt à autre chose. Je ne m’attendais à rien de précis, mais à présent, il me semble, nous ne pourrons plus « communiquer ». Non qu’une loi récente l’ait interdit ! Elles en sont incapables. Nous sommes désormais à court d’intérêt pour de telles choses. Nous aurions trop à perdre. Moi-même, écoutez, je préfère me dédoubler, ne plus regarder ni en moi ni même autour de moi -- et j’en ai les moyens ! Si je reste immobile, j’en ai les moyens. Je ne veux pas mourir, non, cela me paraitrait désobligeant. Mes acquis personnels serait réduits à si peu de chose, et ce serait trop peu. Je souhaite recevoir encore un faisceau agréable de sensations bénignes. Ne prononcez pas de mots violents. Ne me regardez pas. Je dors.

Aujourd’hui, on voudrait faire le bilan de ce qui s’est passé. Un conflit nucléaire, une perte de réalité toute momentanée, ou autre chose ? Mais aujourd’hui n’existe plus. Je fume une cigarette. Voici cinquante ans que je l’ai allumée. Elle se consume, croyez-moi. Je le sens bien, dans mes chairs, comme elle se consume.

Je réfléchis parce qu’au fond, rien n’y changera : ni ma pensée ne changera le cours des choses, ni celui-ci convaincra ma pensée de son impuissance. La nouveauté de ma situation semble résider dans l’aspect rotatif qu’a pris le cours des choses, pour ce que j’en perçois. Une épaisseur de rotations enchevêtrées me semble caractériser avec assez de précision ce qu’on appelle le « tissu social ». De pareilles rotatives gouvernent mon psychisme. Quand un cycle s’épuisent, les rotatives se décalent, et entament un nouveau rythme. La machinerie elle-même en est inépuisable.

Et je pense à la femme que j’aimais et qui m’a quitté… elle ne demandait pas à faire la révolution, non… elle ne s’intéressait que de loin au problème philosophique de la liberté. Y avait-il en elle une quelconque volonté de m’infliger le sentiment de la trahison ou, à tout le moins, de la désillusion amoureuse ? Les questions m’embarrassent. L’embarras me gagne : il y a eu une série de désaccords, qui se sont aggravés… je réfléchis.

J’allais revoir cette femme souvent, même après la séparation. Elle acceptait complaisamment ces entrevues qui n’aboutissaient jamais à une réconciliation mais ne devaient pas non plus nous conduire au désastre ; voici pourquoi.

Un jour j'ai pris l’allée de Diette, qui conduit chez elle. Mais elle se prolongea à l’infini, tandis que je parvenais au tournant attendu de la rue de Tourneveuve. Mais la rencontre des deux rues avait l’aspect d’une collusion de deux trains qui se fussent heurtés sur un axe perpendiculaire, et l’angle des deux rues n’était rien qu’une voie défoncée entourée de maisons en ruines. Voyant cela, je fus bouleversé et oubliais ma bien-aimée… je compris que je n’avais fait que marcher au hasard, et que le hasard riche en accidents avait était la cause de cette collusion de rues… depuis plusieurs heures je vagabondais, j’eusse aussi bien pu rencontrer des êtres venus d’une autre planète ?

J’ai toujours imaginé, plus ou moins consciemment – et non seulement imaginé, j’ai toujours cru au risque qu’une route prise au hasard, à un moment qui pourtant ne laissait rien présager, puisse s’ouvrir sur un abîme qui baliserait un univers sans commune mesure avec le nôtre. Dans mes rêveries, je voyais beaucoup de nos contemporains brutalement donnés aux fureurs d’apocalypses individuelles, intimes, qui les jetteraient à la dérive des rues.

Les gens ne me regardaient plus ; je ne les voyais plus moi-même. Je ne prêtai plus attention à rien, dès lors. J’ai allumé une cigarette dont j’ai laissé tomber les cendres sur mes vêtements et sur le sol (ou le contraire) et j’ai fait mine d’attendre alors que je n’attendais rien du tout (ou le contraire). Et je me suis précipité à la fenêtre de mon appartement (dont j’avais barricadé l’entrée) pour me pencher dangereusement, avec la conscience claire du danger que je représentais, à sentir l’existence s’amplifier en moi, à la fenêtre, et je me cambrai de plus en plus mais à un moment, quelqu’un est tombé de beaucoup plus haut que moi et je me suis senti déçu et horrifié, non par le corps qui baignait sur la chaussée dans son sang propre et au milieu de déjections que je n’identifiais pas, mais par la foule qui commençait à s’amasser autour du corps, qui se perdait en conjectures et qui semblait bien s’amuser, vue de haut comme je restais penché à ma fenêtre à observer la foule se presser voracement autour du corps désarticulé.

Je pensais aux oiseaux des parcs publics, qui se groupent autour de vous quand vous leur jetez des miettes de pain. L’analogie me surprenait et m’attristait.

Je retournai m’asseoir.

Quant au fauteuil où je me suis installé et qui circonscrit avec une rigueur inégalable ma situation, c’est un siège sans confort et sans charme ; le seul charme qu’on lui puisse trouver est d’ordre personnel, et renvoie au fait que je l’ai trouvé un soir dans la rue, au pied d’un immeuble voisin. Le monter jusqu’à chez moi m’a demandé des efforts assez considérables. J’ai bien appelé des gens que je connaissais pour obtenir de l’aide, mais je n’ai eu personne ce soir là au téléphone. Les soirs suivants, personne.

Je me suis enfouis dans le fauteuil ensuite. Au milieu du salon. Ce n’était pas la liberté ce que je gagnais, mais j’étais enthousiaste, c’était… la vraie vie, la seule. Mon esprit, grâce au calme que je lui offrais sous cette forme matérielle sûre, entreprit de dissocier les objets qui le préoccupaient depuis le temps que le cours des choses s’est altéré, et s’y est pris avec une grande aisance. J’avais un Descartes en tête, j’étais bien. Mais le Descartes est un peu maladif, finalement : il classe et trie et se perd dans ses tableaux binaires, où l’essentiel est noyé à force de chiffrages et de combinaisons… Bientôt, les images de ma vie se réduiront à de petits tableaux, à des instantanés que je verrai défiler distinctement, comme une série de diapositives que déroulerait un projecteur, dont l’automatisme accorde à toutes ces images un temps d’exposition égal. Ce ne seront pas les images de toute une vie, non, et elles viendront en ordre dispersé, en toute gratuité, pour rien.

Ou peut-être pour le simple plaisir qu’elles procurent à peine. -- Rien, vraiment.