Rappelle
ce qui hurlait, ce qui tremblait de soif
avec la nuit. Rappelle-la aussi
avec ta voix. Ses bris si versatiles,
rappelle-les. Même si
tu ne peux nuit fuir ni orage pour l’instant.
Précise.
Tente de préciser l’instant. Rappelle
- toi qu’il y a du goudron dans la nuit.
Rappelle-toi qu’il y a des forces qui se taisent
en toi. Elles comblent. Puis,
sache rappeler le puits qui creuse, qui l’entend ?
Le pied de l’arbre au bord de la falaise ?
Agenouillé face aux si hautes herbes, sous
les giboulées ? Le hurlement qui ne devait plus s’arrêter ?
Rappelle ce qui n’en peut mais, enfin.
Pour le sommeil, le dogme est établi. Pour l’arbre,
le scénario inachevé prévoit la mort d’archers.