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Une abnégation proustienne
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 Article publié le 14 février 2015.

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 1913 ... Juste avant la Grande guerre ...
 Le cortex de Combray, las de se voir refusé, monte seul au front. La fleur au fusil.
 Marcel Proust donne l’ordre à Swann de s’imprimer sur du papier. Sans autre regard critique que lui-même.
 A partir de cet instant, l’effet domino ne se fait pas attendre, les éditeurs le prennent réellement au sérieux.
 Simultanément, l’immense et irrésistible coquetterie proustienne finit par tout importer.
 Le sourire du petit Marcel se confond, dès le début, avec les prémices de ses phrases longues, de ses vagues narratives, de ces écumes comme sans fin qui d’abord recouvrent ou submergent la capitale.
 " Longtemps " ...
 C’est d’abord un sourire aux éditeurs, donc, qui viennent ou reviennent vers lui, dans une attitude, cette fois-ci, synonyme d’assentiment. Un assentiment total.
 C’est un sourire aux mondains, à ces personnages qui deviendront ou qui sont, déjà, proustiens, un sourire aux salons, un sourire ... d’un salon à l’autre ...
 " Longtemps " ...
 C’est un sourire aux amis, à ceux qui connaissent le petit Marcel, à ceux qui ne le connaissent pas, à ceux qui croient le connaître, c’est un sourire, oui ...
 Un sourire qui s’étend, maintenant, un sourire qui s’étend, ensuite, jusqu’aux autoproclamés rivaux, jusqu’à ces bretteurs, jusqu’à ces escrimeurs agités, emportés, finalement, par la vague proustienne. Emportés par l’évidence, une évidence étrangère, profondément étrangère à la notion de rivalité.
 Puis, le sourire devient hexagonal, oui, les vagues proustiennes se multiplient en de multiples directions, provoquant la cassure des différentes digues, traversant toutes les habitudes établies, le bruit diffusant un écho fait de métal, de pierre et de béton, un bruit qui se répète, un bruit itératif, donc, un bruit qui se succède à lui-même, dans une répétition étrangère à toute saturation.
 " Longtemps " ...
 Les écluses se succèdent les unes aux autres, s’engorgeant et se désengorgeant, les masses d’eau s’accumulant sur des distances comme sans fin, irriguant tout un paysage, tout un pays ...
 " Longtemps " ...
 Les innombrables ramifications liquides s’apparentent, maintenant, à une mer, oui, c’est une véritable mare nostrum qui prend forme et qui prend tout l’espace de la narration.
 " Longtemps " ...
 La prose proustienne est un sourire permanent, la prose proustienne se confond avec l’écume du jour, charriant la fides ou le fatum d’un auteur qui renverse l’Histoire à son profit.
 " Longtemps " ...
 Le sourire proustien devient planétaire, oui, et il s’étire jusque dans la tête des traducteurs contemporains ou actuels, pris de vertige ...
 " Longtemps " ...

 

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