|
Fleur morte à la lumière |
![]() |
Navigation | ||
![]() oOo Elle avait alors pitié de sa beauté. Bien inutile dans sa glace... stérile, sans intérêt pour personne... fleur morte à la lumière... comme elle avait pitié de ses parents qui s’en faisaient tellement pour son avenir... ou de toutes ses amies, elles aussi destinées à disparaître suite à quelques beaux tours de manège, ceux des années si vides et si monotones dans leur répétition... celle capable de tarir toute la musique en nous sans recours, à force de fictions funèbres et de petites compromissions. Elle sentait parfois circuler autour d’elle un parfum indéfini. En s’avançant dans la rue, forte de la douleur lente de ses longues années de solitude, elle trouvait drôle, inconsistant, brumeux, tout cet affairement des silhouettes autour d’elle. C’était si farce enfin une ville ! C’est que tous autour d’elle, sur les places blanches, dans les ruelles mornes, dans les troquets, tous devaient en réalité couver de bien pauvres inquiétudes, sous leurs grands airs importants. On ne pouvait voir ces ombres courbées sans s’imaginer un désastre ou le glas d’une époque. |
![]() |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |