De l’humain qui gravite dans les racines
Qui nourrissent et la plante et ses fruits
Je retiens
L’abeille voyageuse
Messagère des pollens
Abeille, la si mal aimée,
Trait d’union entre les terres et nous autres humains désunis
Fécondante présence dans l’entrelacs fertile des sols obscurs
Et tout se tient dans cette sourde circulation des petits hauts et des grands bas
Pas moins noble que les célestes fleurs, la pourriture
Le nectar vient des terres
L’ivresse des hauteurs y revient
Les dieux exhalent un parfum de terre
L’ascendant des lieux puise dans les arbres
Sa raison d’être
Et qui, de la bêche ou de l’enfant,
Dans le jardin,
Parle au ciel ?
Une pelletée de gros nuages gris,
C’est trop peu pour l’enfant sage
Qui aime les neiges
Il lui faut la terre et la soulever
Dans un même élan poignant
Qui reflue dans les muscles de ses bras
Tendus vers le ciel
Celui-là acquiesce à cette force ascendante
Qui retombe pour mieux
Réinventer la terre
Jean-Michel Guyot
16 juin 2015