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Choix de poèmes (Patrick Cintas)
La queue d’Ochoa est une offense à la chair

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 Article publié le 12 juillet 2015.

oOo

Extrait de la [Chanson d’Ochoa]

 

Une nuit, il entend le rire d’Ochoa. Il met le nez

À la fenêtre et voit nettement qu’il s’agit d’une fellation.

La fille n’est autre que Raïssa. Il sort la lame de son couteau

 

Et saigne sa propre chair. La queue d’Ochoa est une offense

À la chair. Nous nous reproduisons parce que nous nous

Aimons. Tuez la reproduction mécanique et la multiplication

 

Des possibilités de plaisir. La lame touche l’os. Il continue.

Les amants disparaissent au bout de la rue, feux-follets

D’une tension interne qui trouvera son expression dans

 

Le meurtre, on ne peut plus en douter. Il a vu les petits

Seins rutilants de salive. Mais la paralysie le cloue

À la fenêtre et le couteau s’extrait de la chair et de l’os.

 

Il tombe sur le dallage de terre cuite et l’écaille d’une

Virgule de sang qui s’épanche. Il ne souffre pas, ne sait

Pas à quoi il doit cette absence d’une douleur qui serait

 

La seule explication. Il a peut-être rêvé comme il rêve

À l’inexorable. Mescal fournissait aussi les hallucinations,

Mais cette nuit le sang de Cayetano était pur comme l’eau

 

De la fontaine publique dédiée aux femmes reproductrices

Et aimantes à défaut d’être amoureuses et nécessaires.

Il ne sort pas, se traîne dans sa maison, ne voit que le sang,

 

Le sien, peut-être le sien, ou le sien, qui peut savoir à qui

Appartient cette coulée verbale qui s’exprime par l’esthésie

Et l’anesthésie ? Il trouve le feu, le voit couver sous la cendre,

 

Mais la haine n’a pas cette odeur, un chien le dirait.

Doña Cecilia elle-même reconnaîtrait la haine si

Le moment était bien choisi pour en parler. Le corps

 

Prend la tangente de la réalité, si facilement qu’il croit

Mourir et s‘accroche au linteau. Il a besoin de lumière.

Il sait que la lumière lui rendra le corps et que l’esprit

 

Pourra alors y penser en toute sérénité. Mais la tristesse

Est si profonde cette nuit-là qu’il n’est raisonnablement

Plus possible d’espérer. Il n’attend plus rien ni du sang

 

Ni du feu, mélange propice à la lumière en cas de haine.

— Je haïrais l’homme si j’étais ce que la femme est à l’homme.

Comment haïrais-je ma fille si elle n’était pas la mienne ?

 

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