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Article publié le 12 juillet 2015. oOo Le mouvement des voitures, les transactions commerciales, les cartographies urbaines … les interactions, autant de mouvements du sable, des grains rassemblés dont le nombre, maintenant, glisse à l’intérieur d’un sablier. Ou entre les doigts. Ces données défilent comme des images, comme ces innombrables cristaux liquides qui ornent les tours ou gratte-ciels, ces données se suivent et finissent par se ressembler, comme les jours. Le sable grossit, le sable s’étend, ce sont des dunes qui prennent place dans la narration, tandis que l’écho des voix se dissout, épousant le rythme du sable à travers les doigts ou dans les cylindres de verre, sur la grève où le vent, dominant, le chasse en quantité, autant de masses repoussées qui forment de nouvelles masses, toujours informes. Tandis que les jours passent ou défilent, interchangeables, la narration, elle, grandit. Oui, son flux ou sa masse, sa matière ne cesse de croître, absorbant tout ce qui théoriquement se produit, qu’il s’agisse des événements, des cataclysmes, des changements géopolitiques etc … La critique est inutile puisqu’il est impossible d’émettre un quelconque jugement sur une matière à la fois inerte et en mouvement, sur le sable… Y compris sur la perception de son mouvement. La narration, ainsi, devient de plus en plus nette, de plus en plus dense. Une narration qui envahit tout. Jusqu’au mouvement du sable lui-même. |
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