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Article publié le 31 janvier 2016. oOo La porte que nous sommes est aussi ce fleuve jaune où vont les caïmans féroces et où stagnent les algues délétères des songes non réalisés
la porte que parfois nous ouvrons montre une île où nous avons planté trop orgueilleusement le long fémur de nos crédules certitudes
la porte que nous sommes bat parfois dans l’œil que nous voulons ouvrir et tourne sur ses gonds découvrant une palissade sur ses ailes de plâtre qui s’écaille
la porte que nous sommes est cette grande planche sans salut où meurent toutes les horloges ces holothuries pourrissantes en formes d’étoiles qui sèchent
la porte que nous sommes s’ouvre et se referme sur parfois le mur découvert et d’anciens volets mal refermés les ornières des ponts allant on ne sait où
les portes que nous sommes dont on fait les chaises où nous nous abordons de plus près tout autour résonnent de nos coups pour passer l’émotion qui est de les franchir
La porte de l’hôtel sourit terriblement.
Guillaume Apollinaire |
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