A tes yeux de mer,
Je dis oui,
Cette grisaille inquiète dans la solitude houleuse
Perdue dans l’immensité amicale de tes rires
A la voilure de tes cheveux défaits de Naïade nordique
A la couleur indécise qui les porte
A la vie inquiète
A l’incarnat de tes seins
Qui tiennent dans les mains de l’air gourmand
Dire oui dans l’oubli de soi
Partout, là-bas,
Ici
A l’ombre des frênes aux aulnes mêlés
Penchés sur les eaux courantes
En pays cévenole
Dans cette paix irradiante qui te prend
Au fil de l’eau pure comme un sourire d’enfant
Que tu rends au ciel
Rire des étoiles en cette fin du jour
Tout est mouvement dans cette fixité venue de si loin
Sublime cambrure à venir
De ton corps musicien
Quelque jour, en arpèges assénée,
Ta musique perdra naissance
Dans la paume de tes mains
Offrande au vent, cette basse continue,
Tu essuieras la pluie fine sur ton front rougi
Et tu diras : Viens !
Et là serai où tu te tiens,
Dans le jour, dans la nuit,
Partout
Où il te plaira de de mettre ton canot à la mer
Dans la solitude houleuse
Perdue dans l’immensité rieuse
Jean-Michel Guyot
7 février 2016