Du vivifiant a jailli l’insolite figure d’une femme sans visage
Comme née des flammes
La chair n’est pas hiératique
Nous ne voyons pas là un héron planté au bord de l’eau ou dans un pré
Attendant sa proie
Mais une femme sans visage
Tout occupée à fixer sur le grain de la pellicule
L’insolite de sa présence nue
Les bûches brûleront bien assez longtemps
Pour échauffer son corps ému
L’image a la fixité excitante d’un songe inachevé
Venue quelques jours avant la brassée de mots
Qui en imaginaient la posture
Elle a anticipé le songe d’une nuit d’hiver
Deux images ainsi se répondent
Deux êtres se communiquent l’un à l’autre
Chaleur et bonheur
Dans un bonheur d’images
Qu’ils savent être le meilleur d’eux-mêmes
Jean-Michel Guyot
28 février 2016