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Article publié le 24 juillet 2016. oOo Marcio Catunda
LES ASTRES
C’est des astres qu’émane l’esprit du temps. Immobiles, ils volent comme l’arome des brumes, comme des poissons phosphorescents ou des myosotis, cet essaim qui récolte le miel lumineux ! Dans la ruche céleste, ces frères du vent font le souffle des origines. Et la sensation d’évanescence occulte l’intuition de ces perles glacées. Provenant du vide abstrait de l’air, ils transportent l’intime trésor de la nuit. Respirons la clarté que les astres inventent !
Gustavo de Castro
COMME JE NE PARLE PAS CHINOIS...
Comme je ne parle pas chinois, ni allemand, ni même anglais, je ne puis comprendre aucune version du monde, car la Langue parle seulement son idiome.
Mais la Langue dit que tout est traduisible : chien, chat et océan. La lune, c’est « the moon » ; « a hand », c’est une main ; et « Bildung » veut dire la formation.
Sans parler cet idiome de la Langue, je ne comprends pas sa version du monde. Rien ne prend, pourtant, de formes congruentes si ce n’est par le biais de la Traduction, sa vieille amante.
Mot sur mot : son, sens ou respiration ? Bref, rien n’est égal, mais tout revient au même ; ce qui change, c’est la version.
Qu’a-t-on donc à faire pour qu’on voie, dans la même chose, une autre chose, si tout mot en soi n’est rien d’autre qu’une bifurcation ?
Ronaldo Cagiano
EXILS
La ville se perd dans ses labyrinthes à elle : un fleuve plein d’animaux difformes coule précipité dans ses galeries de pierre et d’asphalte.
Les hommes n’ont plus de place, eux. Anonymes comme le sable du sablier, nous glissons sur la pente de nos besognes en quête de Pasargades, notre cité utopique.
La métropole attend l’inconnu, à l’instar d’un ventre, et dans l’intangible géométrie de sa solitude naissent des cathédrales d’absences.
L’horloge à eau dissidente ne reconnaît pas le temps, cette matière diffuse qui me guette dans toutes les nécropoles au lieu de m’éloigner des pénates des vermisseaux.
Aujourd’hui, je ne puis aller au Père-Lachaise pour rendre hommage à la sépulture de Baudelaire...
Je me borne donc à oraliser, dans le vieux cimetière de Leopoldina, quelques vers d’Augusto dos Anjos*, si lugubres dans l’ancestrale opulence de leurs vérités.
* Augusto dos Anjos (1884-1914) : illustre poète brésilien, mort et inhumé dans la petite ville de Leopoldina, située à l’est du Brésil, où il avait passé les dernières années de sa vie. |
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