Quel musicien, sinon par tempérament,
A exécuté ce saut périlleux dans l’air
Que nous respirons en même temps que la langue ?
Quel poète, dépourvu de théorie et surtout
D’instrument de mesure appliqué au désir,
A atteint ce pouvoir de description
Qui rend l’achèvement non pas impossible
Mais inutile même comme perspective.
Même le temps en prend pour son aile.
C’est l’attente, le nourrissement
Interminable, la posture définitive
De l’esprit bourgeoisement enclin
À des sorties parallèles et les chemins
Ressemblent aux chemins comme les mains
Ne se distinguent que par leurs actes.
Nous n’avons rien trouvé sur la langue.
Il n’y a peut-être rien sur la langue
Aux usages si divers et si dissemblables,
Jusqu’à l’étrangeté du propos des poètes,
En commençant par les intimes convictions
Et les usages indiscutables de nos protes.
Pas étonnant que la littérature t’atteigne
En plein cœur ! Mais de la part d’un ami,
Est-ce bien de la littérature, ce roman ?
Dire qu’il n’y a rien sur le génie de l’enfant !