Germano-polonaise
Ou autre, comme il vous plaira, amis géographes,
Insignifiante la plaine,
Et vide de conquête
Par la force exercée, rompue, arasée
Puis défaite
Je m’en vais par les monts
Métallifères
D’or, d’argent, de cuivre
Toute chargée la quête du sens
Qui n’en passe par les sens
Que de biais
Approximation fertile, j’en conviens,
Idoine même, consubstantielle à l’envol,
Cette promesse d’essor
Qui habite le tout un chacun
Et fourbe le cheval jamais fourbu,
Ne dévale pas la colline souriante
Piaffe et s’ébroue dans l’air frais du petit matin
En quête de monture
Cheval de cheval ainsi,
Pris dans l’effréné de la course
Au désastre
Je songe à Troie, la sublime
Aux portes d’airain
Pas une ruse à l’horizon,
Pas une voile sur la mer blanche
Démosthène s’attarde sur la grève houleuse
Au discours duquel un flot incessant
Fait barrage
Ainsi de l’arc décoche les flèches d’or
Mimant ainsi les ébats de la cité en émoi,
Athènes endormie chemine
De longtemps prise dans la tourmente du verbe
Et lointaines les plaines herbeuses,
Les steppes avides
Que l’aigle pourchasse
Aplats de couleurs, vive lumière
Dans l’éclat
Un arc dans le ciel ricane
Ses flèches d’or rutilent
Ah forêts de Gaule et de Germanie,
Ma seule patrie
Abris sûrs qu’aucune légion ne traverse
Péril, péril
En la demeure
Fuir, là-bas fuir
Au pays qui t’assiège
Le cœur serré,
Ample souffle de l’ambre
Emportée
Vers Thingvellir,
Plaines du Parlement
Où parler veut dire
Jean-Michel Guyot
19 décembre 2016