Il est un peu plus de six heures, l’orage éclate de derrière l’orchestre à la radio qui joue Lulu de Berg. Et l’orchestre se calme et l’on entend la pluie diffuse dehors. Le thème de Lulu reprend et on entend encore la foudre mais plus loin à ce qu’il semble. A côté de moi une bouteille thermos à demi-remplie de café, et quand j’ai pris conscience que le temps se mettait à l’orage, j’ai pensé prendre une tasse. Comme il fallait que je me déplace puisque j’en suis encore à mettre du sucre dans mon café, j’ai fermé toutes les fenêtres de la maison et je me suis dit que c’était un vrai rituel cela. Je me suis assis sans penser à prendre un morceau de sucre pour le café, ce qui m’a obligé, plus tard, à me relever. Et je suis retourné à la cuisine et je suis resté un moment à la fenêtre, la seule que je n’avais pas fermée, après l’avoir écrit de sorte que le passé de l’écriture serait mon futur immédiat ; et je me verse une tasse de café.