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 Article publié le 9 novembre 2006.

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RENDEZ-VOUS ICI, DANS UN MOIS ! (le 15 décembre - nº 21)

Je vous propose de nous retrouver régulièrement dans cet espace. Adressez-moi chacun jusqu’à 3 haïkus, sur le thème de votre choix, ou en lien avec les arbres et le vent ? 

@Haïkus

Et proposez-moi un thème d’écriture pour décembre. 

 

La musique des arbres

 

« Je suis incapable de distinguer un bon haïku d’un mauvais haïku », me disait Arn, il y a peu. Ensemble, nous avons pris le temps d’en discuter, de lire quelques textes, de chercher une approche moins cérébrale.

Peut-on substituer à l’approche bon / pas bon une perception sensorielle ? Vu ou pas vu, senti ou pas senti ? 

Arn a eu soudain son eurêka : « J’ai compris ! Le bon haïku évoque ! Et quand on évoque, on provoque ! » Cette définition est un excellent point de départ : le haïku évoque (la vie, la nature, les petites choses ridicules ou sublimes’) et donc provoque (de l’émotion, des sourires, de la gêne ? du plaisir). Plus il évoque avec force, plus il provoque du plaisir. 

Le haïku est du côté de la contemplation, de l’imprégnation de son auteur par le « vivant ». L’auteur va tenter de retransmettre ses impressions sensorielles et émotionnelles à travers trois vers. Cinq pieds, sept pieds, cinq pieds, s’il s’efforce de respecter la métrique. Mais quelques fois, cette métrique s’efface devant une formulation juste. 

Trois vers, c’est trop court pour s’étendre. Il faut du condensé, de l’expresso, de l’essentialisé. Un concentré de vie. 

Nous sommes tous potentiellement des haïjins ? auteurs de haïkus ? puisque nous sommes pourvus d’au moins cinq sens et d’un organe qui fait boum-boum. Bien sûr, notre disponibilité aux sens est plus ou moins développée. 

Chantal me questionnait l’autre jour : « As-tu constaté que les essences d’arbres produisent des musiques différentes, quand leurs feuillages sont traversés par le vent ? ». Mince ! Moi, prétendu haïjin, je n’avais jamais pris le temps d’écouter le chant des arbres ! 

Si j’écoute le chant d’un arbre et qu’il me touche, je vais tenter de vous le restituer sous forme de haïku. Ca donnera par exemple :

Vent d’automne -
Le peuplier taillé à vif
Chante faux

Peut-être en déduirez-vous que c’est cette taille radicale qui a faussé sa voix ? Peut-être ressentirez-vous une pointe de tristesse ? Une sensation de froid, sur la chair nue ? Quelque chose de désagréable à l’oreille ?’ 

J’aurai tenté de vous restituer les impressions tactiles (vent, taille), auditives (chant), visuelles (peuplier taillé), sans même y penser, puisque je ne fais que ressentir, et surtout sans évoquer mon sentiment. 

Le haïjin ne déclame pas, il reste pudique. D’une manière générale, il ne dévoile pas ses émotions et ses opinions. Tout au plus, dans le senryû - forme de haïku centrée sur l’homme, la société, la ville - fait-il passer une forme d’ironie. 

La terminologie est simple ; toute coquetterie serait une entrave à la perception. La scène est presque toujours au présent. Le plus souvent, il n’y a pas de second degré, pas de message caché : la vie se suffit à elle-même. Pas le temps non plus de « faire beau » ! Le haïku surprend la vie à nue, sans retour de projecteur sur son auteur. 

Un genre pas élitiste ? S’appuyant sur 5 sens et un coeur ? Servi par des mots de tous les jours ? Est-ce à dire que chacun peut écrire des haïkus ? OUI ! Les règles de base sont simples, les subtilités peuvent être intégrées au fil du temps, au fil des lectures. 

A l’assaut du réel ! Ouvrez grand vos yeux et vos oreilles ! Cueillez la grâce ou le grotesque ! Transcrivez-les en quelques mots, comme on offre aux autres quelques fleur modeste ; des primevères ou des pansées. 

Paul de Maricourt

PS : des haïkus, des conseils, un festival sur afhaiku.org

 

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