Dans ma grande fatigue, j’ai noyé le feu
Passagère fatigue, compagne clandestine,
Je te destine au grand soir étoilé
Aux rubans d’argent ailés qui ornent les façades
Des édifices passés
Qu’un proche avenir verra s’enflammer
Ainsi tu périras dans tes propres flammes
Que tu as reniées
Je te laisse un os à ronger et ma propre chair
Dieux que le sommeil est prometteur
Freyja fraye toutes les nuits avec les étoiles rousses
Elles dansent à ses côtés, les nombreuses
Insolite alors la plaine humide
Où repose la chaumière
Collier et ceintures d’étoiles,
Les lucioles qui ouvrent le chemin
Vers son repos
Un bon repas attend le voyageur exténué
Son cheval fourbu aura paille et foin et bons soins
La jeune fille aux cheveux d’or a le sourire
En préparant une soupe de vigueur
Qu’elle destine au voyageur
Odin ne saurait se tromper, mentir encore moins
Sa venue par lui annoncée ne saurait tarder
Dans l’âtre, le feu crépite,
L’hydromel patiente dans le broc de grès
A la nuit parjure, tu pardonnes,
Amante légère
Tes hanches frémissent
Tout ton être est en accord avec la nuit qui vient
Entre chien et loup déjà le chant de l’effraie
Plus dense, plus intense le silence propice à la venue des dieux
Dès lors
3 septembre 2017
Jean-Michel Guyot