Je m’y remets ! Et je repique ! …Au bord du canal notre clique conférençait sur des sujets qu’on ne peut pas, sans s’approcher, identifier à l’évidence. La technologie, quelle chance ! Pallie toutefois le défaut. Avec des uns et des zéros on arrive à tout en ce monde qui autrement serait immonde. Imaginez que pour savoir on s’approche eh ! On se fait voir ! Se faire voir d’un personnage ! J’en prévois les baragouinages ! Et plus personne ne comprend. Le roman devient aberrant. Adieu morale et esthétique ! On philosophe ou on applique. Le gastronome et le chasseur ! Un titre à faire le malheur du moindre écrivain en cavale. Avec aux trousses l’intégrale de Camus et des CRS les défenseurs du business. Non merci pour cette médaille ! J’ai déjà assez de marmaille à la maison pour m’entêter. Car souple roseau je suis né. Je romps quelquefois mais en douce. Et avec l’âge je m’émousse. Je ne m’approcherai jamais ! On voit très bien d’ici les faits, d’autant que la technologie nous en approche par magie. Vous me direz que le high-tech en littérature c’est sec. Certes, rien de moins artistique que la langue qu’on alambique pour en éprouver les confins. Et bien mouillons notre couffin, laissons aller notre vessie où nous pousse la dyslexie et retrouvons les goûts anciens ! On s’approche toujours très bien sans avoir besoin d’Amérique pour avoir l’air… technologique. D’autant que ça coûte du fric. Alors l’antique tombe à pic. Je dis j’approche et je m’approche. Et nous voilà, loin des débauches de pétrole et de combustions, d’esclavage et de pollutions qui d’un côté nous appauvrissent et de l’autre nous enrichissent, nous poussant à compter nos sous pour les disputer aux grigous qui comptent mieux que les mécènes, hélas pour nous, pas pour Gégène, l’as têtu du vilebrequin alimenté par les requins. Ah ! Merde pour le sacrifice ! Et pas question que je faiblisse. Je m’approche sans m’approcher. Je le dis et hop ! J’y étais. Un papier, un crayon, la gomme, et me voilà tout près des hommes pour en apprécier les destins, et même les plus clandestins. Voyez un peu la belle espèce ! Que les personnages paraissent ! Mais, par un bien heureux hasard, avec, certes, un bon retard, ne sont-ils pas là, disponibles, et ne suis-je pas invisible ? Si je n’existe pas pour eux, n’en suis-je pas moins désireux, ô lecteur patient, de te plaire ? Comme diraient certains confrères…