Ce cerveau vibre. Les méninges tournent. Un signal court jusqu’à la main. Elle s’agite. Elle écrit. J’écris.

Ce texte est pour expliquer cela. Constituez-vous destinataire ; je me constitue narrateur. J’entame une réflexion qui deviendra ennuyeuse si je m’égards. Remarquons déjà que l’on trouve une certaine parole lorsqu’on écrit. On se construit une voix, insonore. Les arts ont cette propriété que d’offrir un nouveau sens d’expression. Voyez par exemple la musique, ou la peinture. Nous pouvons ainsi communiquer, indirectement ou directement, et à travers les lieux, l’espace, le temps !

Maintenant : pourquoi j’utilise cette voix. Eh bien, c’est qu’apparemment mon esprit est d’un naturel bavard ! Défaut ou qualité : je ne sais ! En tout cas, cela me permet d’user le papier !

Je laisse cet esprit s’exprimer comme on promène un chien. Des fois les promenades sont brèves, concises ; d’autres, romantiques, ou encore poétique. L’écriture est donc promenade. Définition du mot (d’après le Larousse 2006) : « Aller d’un endroit à un autre, sans hâte, avec ou sans but, pour se distraire, se détendre. » Tachons juste de ne pas faire du sur-place ! Promenons-nous encore. Errons en toute liberté en titillant notre créativité !

Car là est aussi un autre but : celui de l’originalité, de l’innovation, de la personnalité. C’est ce que je recherche beaucoup dans mon écriture. Je verse les pensées qui débordent de ma tête sur le papier - quand j’en ais ! Le papier les absorbe sans se débattre, assez docile. Après je sculpte ces matières sur ce support. Je fais de la musique, de la peinture avec mes pensées ! Usant de l’outil qu’est la langue française !

Si je n’ai de pensée, je fais du pliage. De l’origami. De l’art brut. Car, vous l’aurez deviné, l’écriture peut être une activité artistique.

Mais lorsque j’exprime ainsi mes idées, je ne pense à un but lucratif, car à vrai dire, j’adopte une écriture égoïste... Je me désigne lecteur, unique lecteur, de moi-même. Moi, je, Narcisse, ma, mon, mes, je, moi. D’abord je. Ensuite ma. Et puis mes. Finalement je. En conclusion : moi. Là, je ne pense pas en étant franc plaire à un grand public !

Alors je dois faire des efforts, me plier à des règles tout en les contournant. Un début, un milieu, une fin. Sans oublier le fil conducteur et les actions. C’est çà une histoire. Alors ce que vous lisez n’est pas une histoire... C’est une aventure ! L’aventure des lettres noires et régulières qui avancent, mordantes, sur la feuille blanche du programme informatique Word. A quand la fin ?

Mince ! Je me suis égaré... ! Bon, on va faire une sorte de post-scriptum, pour dire que l’écriture est rangement. J’écris aussi, pour ranger mes pensées. Voilà c’est fait. Je reviens m’occuper de vous... »

Soudain, la main arrive en bas de la page, haletante. Elle lui a volé sa timide virginité. Elle fait plus vite à chaque fois. Elle est en quête de nouveau record. L’écriture... est un sport !