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Article publié le 25 février 2018. oOo Un peu ce cet ahan qui te pénètre, disais-tu dans un poème déjà ancien. Tu penses maintenant : un peu de cet ahan qui te transit. Les poèmes circulent dans l’oubli. Les réveiller, c’est comme te dégriser en plongeant ta tête dans un seau d’eau froide. Aussitôt, tu mesures l’écart des temps, tu as changé, insensiblement tu ne peux en rester à la première expression d’un émoi ou d’une émotion. Emoi et désarroi peuvent être pénibles, tandis que diverses émotions te donnent du bonheur dans un bonheur d’expression que tu t’empresses de modifier pour l’ajuster à ce que tu ressens présentement. Tu n’as affaire qu’à la représentation d’une émotion qui ne convient plus tout à fait à ce que le poème ancien te donne à ressentir, éveillant en toi une émotion présente dans le grand continuum de ta pensée et de tes actes, de tes émotions et sentiments. Passé-présent, le poème ancien réveille en toi des émotions enfouis qui resurgissent dans un contexte un peu autre. Tu ressens la même chose, comme tout un chacun, j’imagine, lorsque tu relis un livre des années après sa première lecture. Tu y reconnais instantanément ce qu’y t’a plu ou marqué lors de ta première lecture, mais quelque chose en toi a changé qui, te faisant retrouver l’ancien sous le nouveau, t’incite à privilégier le nouveau sous l’ancien, et ainsi de suite.
Jean-Michel Guyot 13 février 2018 |
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