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Musiques de Pascal Leray
Jazz
[E-mail] Article publié le 11 janvier 2007. oOo
Jazz, 1.
Sinon ne pas écrire, du moins anticiper. Et écrire, un roman d’anticipation.
De participation. La participation doit être collective. « Quelque chose de bien gore » — et avec tous.
Tous participeront. Et tous seront participés. Une entreprise gigantesque.
Travail du ver à soie vers soi
Et depuis lors donc participeront : toutes sortes de retardés. Ce qu’on fera de ce retardement. Où donc il nous entraînera. Avec la sensation, posthume de.
Dans un travail sur la posture de ce qu’on ne reconnait pas précisément.
« Accroches » Il y a eu à foutre en l’air quelque chose de plus grave. Travailler dans l’impardonnable. Ciseler les vers à soie. Rechigne, rechigne, vers quelque choe de sacré, de sacré, un poète récent à écrit un recueil intitulé « Récitatif ».
Jacques Reda a raison d’intituler Récitatif. Rien d’autre à faire vraiment, et ici même avec la conscience bonne de n’avoir jamais travaillé. A rien.
On n’est jamais sorti du rien. On ne sortira pas. C’est tout le foutre flambé de ce soir. C’est une présence à quelque chose qui s’était arrêtée. De glissement en glissement comme si cette forme d’érosion n’avait jamais douté de quoi, navrant nos autres contemporains tandis que le nôtre serait grave de grave, de temps.
Cherchant une illumination soudaine dans le café au sacrement du sucrement malade d’avoir trop sucré. Et tout — la table même --- et sous la table même --- comme si on se trouvait sous la table d’un coup pour avoir trop --- été sucré aussi ?
Et donc dans le finalement --- A dire je suis sorti du rien alors qu’on n’est sorti de rien du tout, parce que tout cela devait recommencer, après être rentré chez soi, et avoir cru marquer des temps étranges qui eux-mêmes devaient se révéler posture, odeurs comme ---
Comme devant moi il y a un grand arbre et une tasse de café et le café bien noir l’arbre lui-même nuit et l’arbre nuit orage dans le tremblement de table que provoque le genou qui tremble sectionné et parle parla à de ma mémoire voix ?
Zénon furieux
Pas mal de temps après ce n’est jamais fini je coupe le morceau de pain en tranches mes tranches radicales de main coupée qui tremble Vase de la tasse de café quand on y pense ! recherche sur la noirceur du café Invention du mystère de la torréfaction Création d’un registre de commerce du café ----- abîme toi haut et retombe le con con de n’être pas installé plus haut !
Jazz, 2 Pendant ce temps le train
Admettre avoir croisé les passagers l’angoisse basse de les avoir croisés enchanterait encore
pas de tranquillité le train repart retourne recommence le trajet
encore un temps changement de wagon
le train.
C’est mortifié qu’on avait cru pouvoir dire quelque chose de cette verdeur d’herbe, qui au souvenir serait devenue horrible et disproportionnément claire dans ce qui était d’abord apparu comme une nuit, fantasque puisqu’on y fouetterait des corps en morceaux nus (nus de morcellement) avec des tiges contre des arbres c’est-à-dire, rituellement.
Mais quant à parler de voyage de la parole il y aurait à rectifier certaines choses. Et quant à définir ces choses il y aurait à en parler, et pas à démêler horriblement. Il faudrait y passer la nuit. Il y aurait beaucoup à faire. La participation mystique serait indiscutablement le point de mire de « il faudrait donc passer la nuit à ça ». Dans une sorte d’esprit de revanche de corps morts sur un gazon dont on peut dire qu’il a été foulé, fouillé et on a découvert des corps, on les a sortis danse-moi dessus et tu écrasais mes vertèbres, moi là pour dire j’aime d’écrasant.
Et de dire : « Attendez bande de cons, vous allez bientôt l’avoir là l’effarement un peu marave de l’indicible. » Pour s’en satisfaire.
Il n’y a pas de « j’aime ». Pas de rejet. Le gouffre là mais plat oui lisse sous toi.
Je vois mourir se plaindre deux personnes sous moi les deux personnes dont c’est la tête qui forme sol
et je souffre de mal comprendre leur langage à deux voix par personne
personne sous laquelle je m’asseois et je m’asseois à voir pas par pas voir
de l’oeil la chambre de l’oeil paraît la chambre nuptiale de personne Et inscrire des figurines et les appeler, figurines pour et
et charger de sens figurine découper le vocable jouer le vocable pour charger de sens le silence qui précédait l’image lâche de la figurine
Et ce serait cela se figurer que l’on a une bonne bouille aussi et croire que l’on a créé du temps imaginer
Imaginer la création du monde — des deux mondes anéantis entièrement Il y aurait à recourir à des formes archaïques à des enjeux passés comme si comme si on pouvait revenir travailler sur le mythe de Midas et Midas à partir de l’air vers le présent en charges de paquets en masses d’abrutissements marcher il y aurait encore courir et ce serait aller sans but marcher et ce serait se rendre bien malade couronner le temps il faudrait couronner le temps clouer oui parfaire l’armoire
Jazz, 3 Section par section dissection pas retour arrière pas retour
dissertation
Sans cesse destination reste cessation arrêt
Morcellement et serrement énervement je cesse je me rends à l’évidence je me rends à l’évidence Ce qu’on appelle accumuler les traces
marques là déjà effacées encore Il va y avoir encore
et encore ce sera grand bruit
et plongeon et retirement Et ce sera le calme revenu qui de ses bras sémiotiques lui sémiotique dans la sémiologie de son pénis elle dans le segment bref qu’on appela époque rien ne contredirait ce foutre galloppant galloppement qui va vers une sémantique vers tous deux tendus vers Il y a eu resserrement cette écriture s’est faite calme son auteur s’est attablé emmerdé il se citait dans sa bouffe comme dans toute nourriture rattachement Commerce en abstraction corrosion mutuelle de glissement vers une construction pratique du temps je ne pourrai rien me permettre de faire geste très précisément rejet et forme ferme de passé organisé en temps et le flux est sériel la disjonction série aussi Dans un arc noir on voit l’arc noir je vois un arc dans une noirceur absolue et je l’appelle noirceur absolue de l’arc partant de l’arc je plie le noir qui reste non couvert de la noirceur de l’arc je me ments. Je poursuis ce que je n’ai pas à poursuivre. --------
est-ce que j’ai bien quelque chose de cet arc précisément à voir manipuler ce serait engendrer des masses de paroles percer à travers l’arc le voile ou CRÉTIN allumer la lampe je n’ai aucun problème de survie pour ne pas survenir
chercher la clef stupide d’arc tenu pour bien bien courbe radicale de noirceur de l’arc s’inscrit dans une stratégie de coulures précises précisément et inutilement et cherche
Jazz, 4 Tous participeront de glace devant une toile qui en réjouirait quelques-uns marchant
Murés j’ai attendu que la feuille se plie écrire c’est attacher des numéros ici
il n’y a pas de temps à perdre à ça
mais les gens participeraient et je prendrais quelques minutes pour les saluer oui saluer les gars là dans la crasse entassés au chantier Manifestement il n’y a plus beaucoup de temps non pas pour y regarder de plus près mais pour refaire ce que l’on avait dit qu’on referait et il y a à en refaire je n’aime pas refaire je n’ai pas le temps Chaque chose en son temps et le couple scindé couple de temps différents série et marche revenus de la première expédition nous avons bien marché nous ne changerons pas le cours du temps pourquoi. Je me reporte sur la tasse de café que je viens de sortir du four à micro-ondes, tasse qui était brûlante au point que, la fatigue aidant, j’ai cru que mon doigt avait plus ou moins fondu et formé une flaque. La tasse pouvait se renverser, former une autre flaque. et devenu un lieu historique de la corruption du monde par les flaques je ne parviens à démêler mon historicité et je m’enjambe, et c’est cette sorte de manière d’être qui s’emmêle et que je tente de démêler, et qui ne devrait pas s’appeler historicité, cer qui ne changerait rien, tandis que je replonge ma main dans le four à micro-ondes pour y déposer une autre tasse, l’autre était brisée en cinq morceaux. Poème pour personne rien pour personne
Poème pas poésie pour quelqu’un rien pour quelqu’un
rien ne vient à quelqu’un pas de moi ne viendra pas
Personne au poème du dos duquel je n’écris pas ------- « Je ne pouvais pas dormir. La chaleur était telle (...) ! Et puis je ne voulais pas dormir. La chaleur était telle, était telle...telle que je ne pourrais dormir. Je ne parviendrais pas à dormir. En somme, je ne dormirais pas. Pas du tout, la nuit. Non ce ne serait pas pour cette nuit-là encore, je n’aurais pas pu m’endormir à cause de la chaleur. La chaleur, la nuit, moi un peu gêné par le drap même ne pouvant dormir, et la nuit était telle ! La nuit était claire bien chaude oui ce qui a eu pour conséquence directe de m’empêcher de dormir. J’ai été empêché ! de dormir. La nuit. » C’est dans une cuisine rond de ce dont on vient de s’apercevoir que la lune est ronde la fenêtre elle aussi devenue
et l’on est arrangé pour que tout produise du rond la nuit de pleine lune que ce soir
O
soir cercle segment par segment arrache ça de soir de solitude cercle ça de voir arrache toi de là
Jazz, 5 Ça ne t’a pas semblé bien difficile d’abord tu as coupé et recoupé et tu as récupéré le sang dans des grands bacs tu as géré le sang tu gères ta viande avec tout ça dans une seule tire-lire toi et c’est à force de tire-lire de difficultés toi que sont revenus apparus les premiers gros séismes et c’est le monde qui se trouve redistribué Il s’agissait d’écrire pour une seule nuit laquelle n’avait pas été encore avancée
de nuit l’arc possédait en flaques des actions stratégiques du cercle tracé effacé pour toi
par très grand froid de nuit froide nuit tu partais en expédition courir serait le seul sursaut mais marche dans la flaque c’est plonger dans l’armoire l’ouvrir tu coulerais c’est une seule vision du reflet de toi dans une mare Chemin tracé comme blessé
l’ange au ciel s’effondre arc aussi
et noir avec l’ange comme tout le ciel Hier aussi cherché répétitions lentes d’une même phrase
mot phrase saloperie entière. Je ne cherche pas la salle où rester dormir je ne cherche pas le lieu plus confortable plus spacieux je m’enferme regardez marcher Avec moi tout le semble du café versé à corrompre le temps jamais l’épuisement du temps
Et pauvre de la pauvreté du temps il semble !
pauvre de cette effroyable inhabileté du temps à passer contre nous
à former des crochets qui s’écoulent sous nous finalement massacre vraiment le temps. Août 1995.
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