Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Forum] [Contact e-mail]
  
L'écrivain selon mon cas : un doux rêveur,...
Navigation
[E-mail]
 Article publié le 15 juillet 2018.

oOo

L’écrivain selon mon cas : un doux rêveur, prisonnier de ses chimères. Je rêve dans l’absolu de vendre des millions d’exemplaires de mon roman, devenir riche, fonder un foyer heureux, être libre grâce à la pratique possible de l’écriture à peu près partout, rouler en voiture d’exception, partir sur un coup de tête en Italie, descendre vers le sud, dormir dans des hôtels prestigieux, prendre un ferry pour Capri à Naples, dormir là-bas à l’hôtel Punta Tragara dans le Penthouse, paradis céleste, puis rentrer, passer du temps dans ma splendide demeure du début du vingtième siècle, écrire en fumant des havanes roulés à la main, conservés dans une cave à cigares avec un taux d’hygrométrie à soixante-dix pour cent, m’en délecter avec un Jameson trente ans d’âge, nectar irlandais absolu, puis prendre un bain dans ma piscine à débordement splendide dont la ligne d’eau sera visuellement prolongée par la mer en contrebas, au beau milieu d’un parc planté d’essences méditerranéennes, et ensuite m’allonger au soleil avec un dictaphone au cas où, puis m’endormir content, comblé, enfin heureux avec de belles perspectives d’avenir – tant que durera l’amour, à moins que la vie ne me fasse changer d’avis, en la personne d’une femme exceptionnelle, et que je ne regarde en arrière avec un sentiment de tendresse pour l’irrationalité qui me caractérisait avant cette rencontre décisive – attention, c’est une hypothèse, je reste profondément circonspect-, ceci jusqu’à mon dernier souffle que je déposerai sur la joue de ma femme en un dernier baiser avant l’éternité quelle qu’elle soit, et ne m’éteigne comme la flamme d’une bougie soufflée par un courant d’air…

Mais tout ceci n’est que pure fantasmagorie, tout d’abord si j’écrivais pour être riche j’aurais depuis longtemps arrêté, si j’avais encore confiance en les femmes je ne passerai pas, comme j’en parlais plus haut, la Saint-Valentin comme un ermite misanthrope – ce n’est pas parce que l’on choisit de s’extraire de la société que l’on est misogyne, ni parce qu’on est au régime forcé que l’on crache sur un festin… Vous l’aurez compris, je reste pragmatique, envisage toute éventualité à l’avenir, mais garde mes croyances intactes en les dogmes que j’ai établis pour tracer le fil directeur de ma vie – on n’est jamais assez prudent, ni au bout de ses surprises, et au fond c’est ce qui fait tout le sel de la vie : un exhausteur de sentiments.

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Servez-vous de la barre d'outils ci-dessous pour la mise en forme.

Ajouter un document

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -