A l’heure où point le soleil
Je sors de mon sommeil
Chante la tourterelle
Sa complainte éternelle
Ô petit matin, heure bénie
Où les espoirs sont permis
La nature est un décor
Constellé de feuilles d’or
Je pars à l’aventure
Sous les pins dont la ramure
Une douce fraîcheur me procure
A l’abri de l’ardeur du mercure
Les sentier me conduit
Au sommet d’un pic gris
D’où la vue embrasse
Un panorama qui tout surpasse
Là-haut, je me sens invincible
Puissant, sentiment indicible
Cette magnificence fait naître en moi
Le sentiment d’être un roi
Pour un instant, Ô doux plaisir
Comment de ce paradis saisir
L’émotion qu’il a fait naître
En moi sans me soumettre
Aux aléas de la mémoire
Qui parfois n’est qu’un trou noir
Et lorsqu’on la compulse
A l’évocation se révulse
Je me jette dans le vide
Brisant ainsi la bride
Qui m’enchaîne à l’existence
Ceci est ma dernière chance
D’immortaliser la substantifique
Image de cet instant magique
Je vole en contrebas
M’agites, me débats
Rien à faire, j’ai décidé
De faire taire mes préjugés
Là, sur les rochers
Je me suis écrasé
La mer lèche mon corps
Brisé et indolore
Mon esprit divague
Sur moi s’échouent les vagues
Mon âme vagabonde
En des pensées fécondes
Bientôt, je sens que je m’éteins
En osmose, enfin serein…