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Bassin ou Azénor / modèle vivant
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 Article publié le 28 avril 2019.

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C’est le concept de longueur qui domine, ici. Dans toute l’étendue de sa polysémie.
Et d’abord une liane qui se fige au centre de l’espace.
Puis, un lierre ancré dans le présent, dans un aujourd’hui lumineux dont la clarté, encore importante, se répand doucement, partout, sur l’enveloppe cuivrée, dressée par un socle ou des pieds révélant nervures et souplesse, des tarses en légère torsion.
Le sourire panoramique d’Azénor annonce l’horizon, là-bas, au-delà de la surface bleutée.
Le bassin, maintenant, offre sa mise en abîme, avec l’irruption de sa rectangularité chlorée, dominée par une eau étale. Statique.
Bientôt rompue par le squelette longiligne de la demoiselle, de la sirène dont les tarses viennent de se dégager du plot. Avec suffisamment de précision pour immerger la chair sans éclat. Sinon celui de sa sobriété ...
La nageuse chevronnée et sauvage dont le squelette vient de pourfendre la surface liquide étend maintenant sa longueur à la surface, laissant les bras oeuvrer dans une coupure latérale dynamique, rapide, symétrique, tranchante, soutenue par le battement répétitif des tarses, un battement permanent et synchrone qui donne, qui assure une vitesse de croisière à cette fille de l’eau, tandis que la narration est en train de suivre, dans un travelling incessant, la trajectoire du corps et les détails de son contact avec l’eau, un contact évident, souple, un contact fluide.
Dans une crique, maintenant, à partir de laquelle l’eau monte inexorablement jusqu’au bassin, sa gorge provoque le reflux nécessaire - nécessaire et unique - un reflux qui provoque de l’écume, jusqu’à ce que les membres ne se mettent simultanément ou presque en mouvement, propulsant l’enveloppe librement, droit devant, plus avant, vers le large, là-bas, vers l’horizon, cependant que le cuivre de la peau demeure partiellement à l’extérieur, laqué par le disque, laqué par l’élément salé, les bruits émis se dispersant immédiatement de par l’absence de clôture de l’espace.
Symphonie chlorée ... salée ...
Maintenant, les bras, les longs bras s’étirent ou se détendent en gestes latéraux sur la grève, sur la rive, assouplissant la colonne dorsale et surtout les omoplates, le ruissellement de l’eau s’effectuant à la verticale dans un silence épais qui devient évanescent. Ou lumineux.
Quelques lépidoptères disloquent leurs propres nuées.
Chlorée ... salée ...
Les longues mains, les longs doigts, les longues extrémités facilitent, aident à la propulsion, soutenue par la densité des cuisses.
Pour cette sirène ou Belle des champs, sans doute, à rebours de Belle de jour ...

 

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