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Sériatim 1 - [in "Seriatim"]
Sériatim 21 (Patrick Cintas)
[E-mail] Article publié le 14 juillet 2019. oOo Il pensa à se marier et oublia qu’il avait eu cette idée. Ceci est une information sûre : voir même une ode.
Ces révolutions qui remettent le monde Sur ses pieds de banquier de l’existence. De quel déséquilibre sommes-nous atteints ? Je n’ai jamais goûté à la prison : si je suis fou, Enfermez-moi au dernier étage de la tour La plus haute et laissez la fenêtre ouverte (si c’est possible à cette altitude : j’ai comme un doute) j’ai toujours rêvé de me jeter dans Le vide : faute de néant / de savoir ce que C’est / comme l’idiot envisage la noyade Par le biais des encyclopédies de l’internet. Je m’écraserai alors (par calcul) sur le toit D’une banque aimée de tous : même de toi.
Je ne sais pas faire autre chose, mec… Ah oui… je sais voler… mais j’ai peur Du vide… je préfère la pluie de mes Hivers / et ce vent si froid, si menaçant !
La Lune ruisselant sur les barreaux de la fenêtre : le bureau est installé au rez-de-chaussée / Lune Des premiers instants de bonheur / « j’ai lu Quelque chose sur l’internet à propos de la Noyade / » pourquoi évoquer le dernier jour De Virginia : que j’aimais comme je n’avais Jamais aimé personne : Virginia, Truman, Ernest, Rimbaud : ces êtres doués pour La moindre phrase qui revient en mémoire Dès qu’on (re)commence à écrire : au fil De la Lune étalant son reflet jusqu’à la rive Prochaine / sur l’internet : lu quelque chose Qui devient poème parce que tu l’as lu / « il a fallu que ce soit toi » / premiers instants De la connaissance de la joie / les gens Lancent leurs lignes et attendent / tandis que L’enfant mesure l’importance de la tragédie Qui se joue / « j’ai pas lu mais je lirai » / Tu liras par-dessus mon épaule ce que j’ai Déjà morcelé comme jardin familial / géomètre Aux bornes scintillantes sous le soleil d’été / un jour à l’approche de la nuit / les gens (toujours les mêmes) plongent leurs mains Dans l’eau et remontent des êtres morts D’angoisse et de fureur : comme cela se passe (leçon #2) dans la vie réelle / réelle vie la dans.
En ville tu défonces Les limites de la réalité. Bélier au crâne dur Comme l’esprit De groupe qui Anime dans les marges. Convoque les possibilités Prosodique (accents) Des modes d’emploi. « Je ne vous (toi et moi) Connaissais pas cette Disposition pour Le fidéicommis. Grevé. De. Restitution. Les morts sont poètes Par. Comme je disais. Ardoises des dettes À payer avant la nuit. Fouillant l’ombre À l’aide d’une torche Flambant comme Dans un film d’horreur. Disposant. Grevé. Appelé. Appelée du fond D’un trou creusé Dans l’imagination. Les nuits sont chères. Tiens, mon père (boucher) Aurait dit : coûteuses. Moi je ne dis rien encore. Je dis : encore. Sachant que j’en ai les moyens. « Mais de là à inventer ce que personne ne sait Dis : encore. L’hiver j’observe les oiseaux rares. Mon carnet à la couverture froissée / la mine Grasse si utile en cas d’ombre / designer la Limite exacte que personne ne peut dépasser Sans avoir de l’avance sur son époque : les faits Qui démontrent que la prévenue est une salope Qu’il faut réduire au récit de l’assassinat qu’elle N’a d’ailleurs peut-être pas commis Intellectuellement / ô fêtes aux entrées durement acquises / « une Poésie utile à tout le monde est un humanisme » Je le savais déjà : je n’ai jamais tué que le temps. Intellectuellement / nous n’en saurons jamais Plus que ce que nous savons déjà / préliminaires De l’angoisse / « winner takes nothing » je le savais Déjà / des paons appelaient Léon / sans la nuit La télé annonçait que magistrats, syndicalistes, Journalistes et politiciens n’inspirent pas la confiance / intellectuellement : beaux vers qui filent avec l’eau Vers d’autres cours / je vieillis, dit-il : je n’ai plus Soif : item, ma crasse exemplaire dans les caniveaux Du savoir, sachant que tout se perd et qu’à la fin : Le lézard ne retrouve pas sa queue parce qu’elle est Digérée depuis longtemps / heureusement il / je Sais / je n’ai pas l’oreille d’un sourd au langage que Vos inventions donnent au poème sans les prendre À la poésie / nothing / anything / pas du tout fait Pour les esprits formés sur les bancs de l’école / Nécessite une aventure préalable / un coup de pouce Du sort / réservé non pas aux chanceux mais à ceux Qui fréquentent le duende sans se soucier de savoir Pourquoi c’est tombé sur eux : mais que savent-ils Vraiment ? Fêtes données la nuit Quand les limites se trahissent. Parlez-moi de l’extase. En revenant sur ses pas, Il ne comprend toujours pas Que quelqu’un a jeté les dés À sa place et que cet être N’a plus aujourd’hui d’existence. Vraiment ?
Qui suis-je pour parler ainsi Et surtout pour agir ainsi ?
Je suis… les noms au fil de l’eau ou dans le sillage. Les gens choisissent la morale et l’esthétique. Que se passe-t-il, là, tout près de moi, maintenant ? S’il n’y a personne, si je n’attends personne, ici ? Ne me privez pas de la société d’au moins un homme. Je ne vous parle pas d’amour : c’est intellectuellement Que je veux dire / sans être contraint de l’imaginer : Je sais que c’est un roman / je sais où le trouver / L’immense terrain de jeux des intellectuels / les autres Font semblant de s’aimer / « que voulez-vous qu’ils Fassent de leurs mains ? » / creuser / creuser sous La maison mais pas un tunnel : un puits / jusqu’à Rencontrer le premier degré signalant une élévation De la température : il y a des gens pour calculer ça : Avec des paramètres en veux-tu en voilà / ces gens Tellement utiles qui font semblant de s’aimer /
Ne jouez pas avec mes nerfs !
Vous comprenez ce que je tente de déchiffrer Afin de demeurer facile à :
La page est un mur / ou le plan de sable Que la vague lisse encore au fil de son écume / révélant la présence de haricots dessous / Et la récolte fut assez prodigieuse Pour inviter tout le monde Y compris les enfants Au repas de conclusion (avant la sieste)
Sourire de satisfaction sur les lèvres : J’ai toujours aimé ce moment après L’amoncellement des coquilles vides : Les verres ne s’entrechoquent plus. Les jouets sont immobiles, sérieux. On entend la mer (océan pour les autres) / le ciel est presque blanc, métal Divin proche de la fusion : nous dormons.
Qui a intérêt à nous réveiller ? Le flic qui ne songe qu’à se défendre ? Le prof qui ne sait plus écrire sans fautes ? Le toubib jouant avec les reflets de ses ciseaux ? Tous ces gens qui servent à quelque chose Et que tout le monde aime ou apprécie ? Alors que les autres, les inutiles : Juges, syndicalistes, journalistes, politiciens N’inspirent pas la confiance / c’est Le moins qu’on puisse dire / poétiquement Cette fois : les insectes ailés ou pas se baladent sur nos joues.
Je n’ai eu soif que l’après-midi : Aimé de tous. Le vent nous a chassés de cet endroit paisible. Les embruns fouettaient nos visages d’enfant. Nous avons oublié nos coquillages sur un rocher / voyant de loin / sur la falaise nous étions : La vague emporter notre trésor vidé de toute vie.
Envol des voitures dans le ciel d’été livré à la tourmente.
Quels soirs moins propices À l’invention du sommeil ? La chaleur est intense / La pluie a cessé de tomber / le vent semble s’être couché Lui aussi / dans d’autres draps / demain les escargots / êtres Qui ont le pouvoir, s’ils rentrent Dans leur coquille, d’arrêter Le temps : nous courrons jambes Nues dans ces herbes mouillées / joues écarlates de feu : désir D’ordinaire annoncé par ce qui Demeure du rêve / mais les prés N’ont pas le charme de nos plages / faut-il le répéter ? sin(ceri)tas
Allez hop ! Une fleur de Laforgue et ça repart ! De même l’ouverture en trompe-l’œil du Villon Qui séjourne sous la lampe / avez-vous bien Fermé la fenêtre à l’intrus ? N’oubliez pas le Guide !
Soleil blanc irradiant le gris du ciel. Feuilles pointues des branches torses. Un pan de mur gâche la vue.
J’aime le blues de vos phares, autos. La nuit quand la pluie a cessé de tomber. Vos glissements près des maisons, ombres Au volant. Je ne vais jamais aussi loin Pour trouver de quoi faire. Mes fuites Sont des voyages. Franchir le portail De fer et de rouille est inutile. La mort S’annoncera-t-elle ? Aux gouttes d’eau Sur vos toitures, autos. Vos verres embués. La trace sèche sur la chaussée. Trabalengua ! La poésie n’y peut plus rien. Pourtant, Naguère encore… / chasseur de l’inconstance Au péril de l’existence / Ah mes autos !
Le poème et ses fils : Je connais des gens (sans distinction de sexe) Qui signent roman Sous le titre du poème : Parce que roman Peut faire vendre (belle illusion !) Que pensez-vous d’eux ?
« Penser n’est pas dans mes cordes… Mais si vous avez besoin de quelque chose… »
Les gens utiles (en qui on a confiance) Et les inutiles (pas confiance du tout !)
Les parasites / ceux dont on peut se passer Si on y réfléchit un peu : ils réfléchissaient Sans cesser De défier l’autorité et ceux (inutiles) Qui la représentaient Ou éprouvaient le besoin D’en parler.
Le peuple n’habite pas dans les palais Mais il peut visiter ceux qui sont inhabités.
Clientèle des vieux et des écoliers, Des handicapés et des pauvres :
« si on peut profiter, on profite » Jardins pour s’envoyer en l’air
Sous l’œil-au-ciel des statues. Marbres des mécènes-en-creux.
Ou tout autre matière plane À la surface d’un digne-standing.
« ya rien à voler ici à part les chiures » Pas de bal non plus : sauf invitation
Sur patte-blanche-diplomatique : On revient à la réalité par la même-porte.
« J’aime ce pays comme moi-même ! » Chantonnait un visiteur ardent / l’œil Posé en coin sur les petites filles chipies Qui lorgnaient les statues / berceaux fous Dans les allées : les jambes croisées d’une Nurse attiraient l’attention des historiens En herbe / « ah ce que j’aime ce beau pays ! » Cette fois avec l’accent des faubourgs / Les chips entre les dents et toujours l’œil Aux aguets car d’autres exemplaires de la Gente féminine en formation avançaient Entre les haies cette fois en Andalousie / à Grenade écoutant un concert classique : « j’aime ce beau pays comme je m’aime »
La queue violacée d’un baigneur Éprouvait des contractions semblables À celles de la nymphe que nous avions Observée sous la houlette d’un professeur.
« Tant que ça ne fait pas mal : je veux dire : Dit le magistrat au cours d’une conversation Privée : physiquement : parce que là-dedans (il désignait l’intérieur de son propre crâne figurant celui de la victime supposée) : c’est : j’aime ce beau pays : autre chose : en réalité Nous n’en savons rien… » ce qui offusqua la Dame qui était assise sur mes genoux / juste Le temps d’atteindre le bocal contenant mes Cerises (j’ai bonne réputation parmi ces gens)
« Il faut manger : et s’il ne s’agissait que de ça : Nous avons tous des rêves : ce n’est pas pour rien Qu’on dit que nous sommes semblables : svp Ne la prenez pas par le cul : elle est bien jeune, Vous avez… ? » Qui sait ce genre de choses si L’occasion se présente : « et puis c’est une autre Race / je ne dis pas inférieure / mais nous sommes Si différents : historiquement : et donc moralement. »
Être ou ne pas être un objet sexuel. « le smart se vend bien ici, vous savez ? » Jouant aux échecs avec l’inconnu(e) / l’écran plus complexe encore que Le mental / à deux heures du matin Un tweet donna le départ et : sûr De lui : il initia les représailles prévues Par le Coran / des heures d’attente sous La pluie / à l’abri d’un auvent de toile Que le vent secouait projetant des volées De flotte sur la chaussée ensanglantée. « si vous n’en avez pas je peux vous en avoir un pour x euros / vous ne pourrez plus vous en passer : il faut vivre avec son temps » Sériatim des immobilités Gagnées sur le Temps / « j’aime ce beau Pays ses châteaux ses bouteilles ses femmes Ses bouquins ses spectacles beautés nues » Quelle angoisse ! Quelle ode ! On ne vit Pas longtemps dans ces conditions / on Finit mal : « ne regardez pas l’heure avant d’avoir pris votre décision » grimaces des Animaux en captivité dans ce beau jardin. L’acier des barreaux comme autant de cloches Rythmant l’existence des habitants / colère En exhibition dense : danse d’une fille nue Qui agitait un concombre : « vous m’en direz des nouvelles : indispensable ! On ne peut plus s’en passer / et en plus ce n’est pas cher du tout : » Où est passé ce passé si je ne suis pas Celui qui l’a enfoui dans sa terre natale : «
Est-ce que nous y pensons sans arrêt ? Est-ce que nous n’en savons pas plus ? Depuis le temps que nous ne nous occupons que de nos propres affaires sans nous soucier des conditions d’existence que l’animal supporte à notre place ?
j’aime la barbe à papa, les pommes d’amour et les berlingots / les manèges l’enfant que j’ai été, le son de mon ocarina / les percussions de Strasbourg / mon masque, mon tuba et mes palmes / la danse des arcs et le txistu ttun ttun / les rues adjacentes où le lavoir en pointe sentait la rose de tes pieds.
» / il n’y a que le futur Pour porter les traces Du poème envisagé Au cœur même de l’enfance
Fiction forcément scientifique (je te le dis comme je le pense)
Le texte est symphonique. Les deux bandas de Charles Ives Du haut de la tour où son enfant Voit plus loin que demain.
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