Couvercles des poubelles familiales.
« Des cends là » / Grottes visitées
Par les instances gagnées sur la
Guerre / Ouvrier aux lunettes neuves
/ compulse les épaisseurs de papier
/ porte le tablier neuf de l’été passé
À profiter des bienfaits de la société
Vente & Achats à toute heure / Peut
Lire dans les livres si ça « raconte »
Quelque chose / « Faut qu’ça parle ! »
Ne coupe jamais le son parce qu’il veut
Entendre les choses l’une contre l’autre
Se frottant pour le bien de la compréhension.
« Ne savent pas se rebeller »
Au café sous les branchages
Travaillés au couteau avec
Des oiseaux à chasser mais
Ils insistent : comme si on avait
Besoin d’eux / Détruit le nid
Pour prévenir et ne pas avoir
À courir / Vasard joué à pile
Ou face / « la rébellion est
Un art » / On a beau sortir
Les poubelles tous les soirs
Avant l’extinction des feux
De joie : père et mère au lit
/ avec des projets plein la tête
/ d’un été à l’autre et maintenant
L’hiver : pris au piège de la joie
Comme ersatz du plaisir : morale
S’étiole sur le fil des croyances
« dures comme fer » / Poubelle
Des soirs été comme hiver pas
Un domestique en vue : faut
Y aller seul et croiser le voisin
Joueur de mandoline dans un
Quatuor de danseuses du ventre.
« Tu l’as descendu (e) ou pas ?
— J’en sais rien si je l’ai descendu !
— Tu sais jamais rien au moment
Où il faut le savoir ! » / Et l’été
Ne se partageait pas sauf « en théorie »
Qui n’aime pas flâner si ya quelque chose à faire
D’autre que de se débiner devant les difficultés
Liées à la nécessité de continuer jusqu’à ce que
Ça s’arrête ?
Ne raisonnons pas en philosophe
(songea-t-il) ô Grand-Vent venu
Du large où je n’irai jamais parce
Que je ne suis pas fait pour ça.
— Pour quoi que t’es fait alors ?
— Demande aux enfants ! » //
Comme ça serait beau une poésie
Aussi belle que le plafond sixtinien !
Gueule émaillée des retours du travail.
Maruxina / Mira como vengo yo / Au
Café exhibant le béret neuf car celui
Qui a longtemps servi s’est perdu
À Venise : elle et moi et le petit lion
« Comme c’est beau ! » / rêvant de
Revenir chaque été : « Est-ce que
T’as une bagnole au moins ? Je veux
Dire une qui peut y aller… » / Poubelle
Pour éjaculation : « Demande aux enfants »
Ou au petit lion venu de loin pour
S’éterniser là-haut : « On a pas idée
(nous) de penser à des choses aussi…
— Qu’est-ce que je vais dire à ma fille à propos de…
— Tu f’rais bien de penser à autre chose… »
Êtes-vous content (ou satisfait)
D’en savoir un peu plus que les
Autres ? / Qui n’aime pas ses murs
? De qui hérite-t-on du droit d’habiter
Où ça nous chante ? Comme ce serait
Chouette une poésie suspendue !
Juste pour exercer le souffle / en bas
Soufflant entre ses mains pour voir
Comment ça reprend à l’existence
Ce qu’elle a voulu lui confisquer.
Ode / et puis quoi encore ! Des bamboulas.
Mais sans tambours ni trompettes. Fonte
Des neiges tôt ou tard. Les Alpes dans la vitre
Et des morts dans les nécropoles / en cascade
Les morts qu’on n’a pas tués : bamboulas
Au tison : les loups surgis du néant où
La pratique du Bien les avait rejetés sans
En tuer l’âme toutefois / aèdes et rhapsodes
Se partageant le butin des spectacles :
« Si jamais tu reviens pas je te quitte ! »
La tentation est grande : le Monde aussi
Est à la portée de l’égotiste / il ne s’y perd
Pas / ne jamais rencontrer / passer outre
/ chacun son verre ou sa pitance / pas
De complaisance mais par autotélie
/ « ne remonte pas avec le couvercle ! »
Croise un chat qui appartient à Catherine.
Voit de la lumière sous la porte. Craque
La marche. Il attend : mais ne l’entend pas.
« Comme ce serait beau, Diego ! » / le ciel changé
Pour le prix d’une chanson ou d’un récit digne
Des meilleures mythologies structurant encore
Le Monde tel qu’on le voit : par écran interposé.
« Il manque une dimension à la réalité » / combien
En reste-t-il ? / le vin coulait à flot / toutes sortes
De vins / menstruels si possible / cratères des éjaculations
À l’entrée / « vous avez l’âge que vous avez / j’en
Connais des plus vieux qui bandent encore »
Friperie à l’encan sur les roofs : ça prend la pose
/ parfums divers mais vus à la télé / « comme
J’aimerais entendre ça ! » / chacun consulte
Son oignon : l’emploi du temps est un principe
/ usage des toilettes / « je ne suis pas venue pour »
Mais vous êtes venue et je vous retrouve / n’ayant
Rien oublié des paroxysmes non verbaux / n’ayant
Rien d’autre à redire / l’été toujours pourri par
La pluie ou les feux : « tout ce chemin pour étouffer
Aussi bien que chez nous ! » / qui suis-je si je n’ai
Pas la chance ? Qui a cessé de me hanter moi aussi.
Quelque chose comme un livre… Pourquoi s’y
Soumettre ? À votre âge ! Avec votre expérience !
Cette connaissance des moindres frémissements
Qui annoncent l’action ! Ne cherchez plus le rythme :
Cherchez-moi. Possédez-moi. Trouvez la poubelle.
Descendez-la. Arrêtez-vous devant le paillasson
De Catherine. Plus toute jeune mais fêtarde.
Bamboulas. Kam-bumbulu. Pourtant dans le silence
De la nuit. Traversant ce Monde entre les guerres
Et les catastrophes naturelles. Entre les êtres.
Caressant au passage. Guettant le vent, la pluie,
Les niveaux, les changements de couleur. Qui
Êtes-vous si vous ne possédez rien ? Sans oublier
Le néant que vous avez creusé sous la maison
De votre père (héritage de la mère) / tristesse
À tous les étages : laissez votre clé au portier
(qui est une portière) / des catherinettes en fleurs
Derrière la grille comme au couvent / « vous
Ah vous n’y songez pas ! Vous n’êtes pas Ezra ! »
Y songeait. Rien de mieux écrit que Molly. Ni
De plus définitif. Monde arrêté en début de siècle
Puis l’ « or du temps » s’est perdu en chemin /
Nous aurons des / petits pirates aux alentours /
Sur les roofs ou les quais : en attente de gloire
/ ou en tout cas de reconnaissance officielle /
Anarchistes au Carnaval des années de joies
Plus liées au pinard qu’aux instances du texte.
Justine et Anti-Justine. Restif à la rescousse. Les
Poètes du crime mis à l’index par des prosateurs
En robe prétexte. Fentes du nombril au creux
Des reins. Au balancier ouvragées. Tenu à un fil.
Rien n’est beau comme ce qui ne l’est pas. Arrgh !
« Ma première expérience avec
Le sexe des autres / vous voulez
Dire celui que les autres possèdent
Comme je suis dépossédée du mien ?
Vous cherchez à me faire parler
Pour que je dise du mal de ça /
Mais je ne me souviens plus /
Tout ce que je sais c’est que ça
S’est fini avant / ensuite on s’est
Quitté bons amis / oui oui c’était
L’autre sexe : Oh ! Qu’allez-vous
Imaginer ! Je ne suis pas comme ça ! »
(véridique)
Que se passerait-il s’il ne se passait rien ?
Ou si ça se passait ailleurs qu’ici avec vous ?
Sans famille ni rien à vous dire sur le sujet.
Vous connaissez Nantucket ? Nous aurons
Des romans pour remplacer la poésie.
(dit-elle) / l’Histoire sans cesse s’immisçant entre les vers
De l’épopée : « ce qui rend la lecture difficile voire impossible »
Les poids des années puis des siècles : poésie à l’Université.
Chasseurs sachant chasser. Mais Anne ne voit rien venir.
Carcasses abandonnées ou livrées en pâture à la librairie.
Qui sommes-nous si nous ne sommes rien ? Au café sous
Les branchages entrelacés des platanes malades du chancre.
Peignait cette encre de Chine au doigt. Chiures sur le métal
Écaillé des guéridons en rond : la canne aussi, trop vieille
Pour servir encore : son ivoire et ses ciselures : donnait
À admirer plus qu’à voir : ce qui se cachait dessous /
Difficile : entre Molly et Ezra cherchant à exister /
Anne et Catherine au balcon : ni plus ni moins amies
De toujours / à l’Histoire les réminiscences : et les pensées
Du moment : « je te parle d’un temps » : lais grotesque
À la clé du tombeau / « nous aurons » / mais qui n’a pas ?
Avant j’aimais les jours de pluie
Pourvu qu’il ne vente pas.
Le vent emporte tout ce qui a
Une certaine valeur à nos yeux.
J’aimais la roche battue par l’écume
Et les brisures de coquillage
Pour servir de poème à l’équinoxe.
Mais tu n’étais jamais là.
(chantait-il)
J’aimais voir mourir le poisson
Dans la flaque aux algues rouges.
Éclats de métal cloués dans le moindre
Plan de roche visité pieds nus.
Avant je t’aimais toi même sans la mer.
Je revoyais ce que j’avais connu avant.
Je me jetais en pensée du haut
De la falaise rongée jusqu’à l’os.
Mais bien sûr tu ne réfléchis pas
Avec moi. Tu penses à tes petits
Pieds martyrisés par la promenade
Sur le pavé de la belle et vieille Venise.
Avant j’aimais la simplicité des choses.
Mais tu compliques les voyages.
Nous allons à Venise sans voyage.
Nous prenons le café au café.
Non je n’ai pas connu cette joie
Qui consiste à enfin posséder
Ce que le rêve a cultivé en nous
Depuis si longtemps qu’on a oublié
Si cet enfant était aussi le nôtre.
Tsoin.