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Article publié le 23 février 2020. oOo Longtemps, si longtemps, j’aurai marché sur tes pas, Freyja, ignorant à peu près tout de toi Sur les larges avenues de l’existence pleine d’autrui, l’étroit chemin du Dire Serpente à flanc de montagne la parole Loin de tout savoir livresque * Les tuiles tombent du toit sous le poids de tes pas. * Paraître n’est rien, parfaire en tout et pour tout ne serait-ce qu’un maigre lopin de terre absolument tout, et bâtir et cultiver, et puis d’abandon en abandon, la mort aidant, friches en déshérence fleurissent encore et toujours en dépit de tous les aléas, malgré tous les abandons, contre toute attente. Tout est à recommencer. Tout reste à faire. Indéfiniment. * Combat d’hommes contre d’autres hommes et lutte acharnée contre les éléments n’achèvent pas l’histoire qui bondit par-dessus les hommes de piètre valeur comme par-dessus les hommes et les femmes de bonne volonté. Luttes et combats s’enchaînent et s’enchevêtrent tant et si bien que l’un dans l’autre ça finit par revenir au même. Rien de nouveau sous le soleil ! Les technologies dernier cri modifient la donne mais ne changent rien à l’affaire. Une masse grouillante d’événements imperceptibles ou archi-visibles se repoussent ou s’attirent, parfois se neutralisent momentanément ou durablement, toujours avancent de travers à la manière des crabes, et voraces avec ça, aux pinces plus ou moins aiguisées, plus ou moins mutilées. Paralysie de l’histoire, mémoire hémiplégique, mots pris aux mots, mots sur mots. * Histoire foutraque, fantasque, distraite, immobile, aux aguets, bête fauve prête à bondir ou endormie depuis des millénaires, volcans éteints, sources chaudes, et tout et tout jusqu’à la nausée. Çà vibre et ça tangue, ça roule et ça chavire ou pas, ça cingle vers des terres nouvelles ou bien ça s’abîme dans des eaux plus ou moins profondes. Toute bonne histoire ne connaît-elle pas une fin, même malheureuse ? Histoires sans fin connaissent toutes une fin, y compris celles - peut-être les plus naïves - qui nous narrent la fin des temps.
Jean-Michel Guyot 26 janvier 2020 |
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