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Le récit ruisselant (Pascal Leray)
12-Liturgie lysergique

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 Article publié le 5 juillet 2020.

oOo

Un églicand

-

-

-

-

Un églicand

ou

tête-de-mule

-

-

-

-

-

A présent

je ne puis être

qu'une réécriture

de cet ancien

moi-même

-

Avec ça--- qui vit

-----de soi et pour

-----autant

-----ô musique

---------lointaine

---------mais que

--------je jouerais

--

-------dont je

-------ne

-------connaîtrai

--------la tête

-----

(...) est-ce toi ?

-

-

-

-

-

-

Pour cela qui équivaut à

--------rien

---------potentiellement

--------vide

--------Existence

--------Néant

-

---------Revenez-vous

---------jouer le

---------jour ?

-

Il y a tant de sortes,

de façons d'esquisser...

-

-

-

-

-

-

Autant que faire se peut, parvenir à défendre le principe même de la noyade (avant de l'avoir pratiquée : sans quoi les risques pourront être supportés à des titres divers de fortune).

-

De la notion

---de (plus de notion

------pulvérisée la notion)

-

Le tout étant de se concentrer. Ce qui ne doit pas être si dur. Et de se tranquilliser. En étant sûr qu'on se verra, c'est pour toujours, dans une neige.

-

-----Presque déjà les mots

-----sans leurs cos

-----se ressemblent-ils : nombre

-----car ils se supplantent

-----par les

-----exactions

-----de

-----l'onirisme

-

-----Tout ira bien.

-

-

-

-

-

Secousse

-----comme tu devais avoir

----ô

----lieu

-

Ou rien n'arrive qui soit

----bien

semblable à soi

plutôt que dans

un

-----cercle contraire

-

Mais toujours les mots suspendus ne sauraient refléter

que soi et

-

tout en admettant qu'il existe des solutions pacifiques

par rapport à quelle

multiple guerre

-

-

-

-

-

C'est très symptomatique, à ce que déjà on y voit : et, bien sûr, on va tout faire contre, à savoir que le monde n'existe plus au point où il n'est plus besoin

de l'expression

--------------------------------à me

--------------------------------ravir

un mouvement

auquel pourtant

je devrai échapper

-

-

-

-

-

-

-

Je ne suis pas dans l'absence de sphère qu'il me faudrait imaginer. Mais déjà un griffon sur le papier introduit un espace tridimensionnel sur le papier, en sorte que rien ne s'y puisse graver qui le soit par une résolution mystérieuse (semble-t-il, rythmique)

-

Et qui me confond

-

toujours vers la gauche (et qui est tout d'abord un mouvement de résistance qui va pour tomber (dans le filet exact, de mailles à partir de cotes de laines diverses mais précises

-

en de plaisantes occasions

-

-- Vous devez tous nous ressembler.

Pourquoi, vers un ordre ultime, c'est atteindre à la cosmogonie horizontale; simplement.Il ne s'agit qu'alors d'une pulsion antérieure, son égale [...]

-

Et je suppose qu'il s'endormit sur de nombreuses réalités

qu'au vrai, il ne saurait disperser

(car elles ne sont, au fond, qu'une expression

-profuse)

-

-

-

-

-

-

Et ça, c'était

le mur légal

qui séparait

-

Tout ce

que

nous

pouvions

avoir

-

plus je m'estimerai en altitude, etc.

haut, plus j'allais avancer avec l'âge

Alors j'ai décidé d'écrire vers le (...)
-

-

-

-

-

Une institution, finalement de l'esprit,

-

et son asphyxie agissant directement sur le derme (le même derme sphérique qui se trouve à l'heure actuelle au-dessus de moi

-

comme un cratère, une chair verdâtre, mousseuse, mon plafond (comme tirant son profit de l'absence de fond ---

-

il y en a déjà

trop

-

Certains, ici, seraient apaisés

de me voir abdiquer

raison

Au fond,

il est aussi de mon

devoir de leur accorder

PLEIN POUVOIR

-

-

-

-

-

C'était d'abord imaginer que tout ce qui apparaissait au fond comme un langage serait, en soi, un danger de révélations, un grand danger, puisqu'il menait à toutes les ambitions, y compris de ne pas s'y laisser prendre.

-

-

-

-

On doit observer une nuit

de

relégation

religieuse

-

Car une signification profonde se suffit de soi, et ne fait qu'observer de pénibles alentours, incidents (plus ou moins) démesurgénétiques

de prolonger

-

Demande-lui

une fonction

autre que

synergétique

-

Aucun [...]

de nuit

en

un

couloir de la raison

-

-

-

-

-

-

Car elle mange, la raison, comme une bête qui ronge son propre chemin, elle mange sans se soucier trop quoi, ni trop comment, ce qui signifie en un exemple assyrien : vegetali omnibus mento s mutal

-

qui se manifeste

beaucoup, ---------------------------------------------------Vaine

ces derniers temps,----------------------------diversion de

à de violents petits carreaux------------------------la multiplie

-----------------------------------------------------------diversion

-

sur lesquels, on refléterait, encore plus admirable que de le

disséquer

-

dans un éclair

tout à fait

incapable

-

-

-

-

-

-

Si je devais vraiment quitter le monde, je ne choisirais vraiment pas ce plafond-ci.

-

Mais après tout, il se reflète déjà tant dans le papier lui-même. Lui-même qui m'oblige à l'écrire. Ma peau se lézarde, mais je semble avoir encore vraiment peur, de moins en moins pourtant, car tout ceci me vient de soif, avec un tel bonheur de pouvoir enfin respirer

-

Et toujours cette sphère

de chair qui me rappelle

à son

danger

la

peur

-

Car jusqu'à une certaine mesure

ou plutôt dans un certain ambitus

les hallucinations

mais non, on ne les maîtrise pas du tout

Je le sais bien

moi qui

maigris

atrocement

-

-

-

-

-

Et cependant, j'entrevois une porte. Laquelle ? Car une lumière, au-dehors. Et cependant, je reste, tel à moi, et bienheureux, tout vert de plaies mais l'écrivant

-

Le moment où vous vous

inquiétez trop clairement,

c'est celui où de grandes bouches

s'ouvrent en vous, sur votre main

à mesure que vous l'écrivez

-

Et quelle ombre, dès lors, saurait demeurer innocente ? Alors, quoi : mon champ de vision, semble-t-il, est soumis aux ordres d'une force, au-dessus de moi, la sphère de chair, et cette sphère qui me menace, à la fois me protège (je suis, après tout, son exécuteur essentiel).

-

C'est parce qu'il ne me reste plus beaucoup de mon poignet que je dois cesser de l'écrire.

-

Il n'y a pas vraiment d'expérience de J.S. Bach sous acide. Sous acide, J.S. Bach demeure. C'est sa pure sphère que je dois vraiment voir détruire.

-

-

-

-

-

De cette lutte, inégale et propice

entre le bien et le mal

devrait sortir

un monstre victorieux et de

sa discipline blafarde

et revêche --

Car je ne dois, à aucun

moment,- éviter de cesser

Et cela se retrouve

dans l'unanimité

des violons

de J.S. Bach

-

Tu ne penses plus vraiment

mais une décharge électrique a fonction de te faire écrire sans

-

J'ai un roman à écrire contre l'hallucination

-

-

-

-

-

Il se peut que l'hallucination parvienne à vous disperser tout à fait au moment où vous déprenez conscience de votre chair mémorielle. Et vous assurer de l'être déjà vous demande une attention toujours susceptible d'être renouvelée

-

Toujours aucune nouvelle du ciel --

à croire qu'il n'y a rien

au-dessus : un grand vide

que je me refuse à ignorer

sans pour autant le pouvoir

suivre, c'est que

l'hallucination m'a jusqu'ici permis

d'écrire. Il est possible qu'elle

offre beaucoup plus. Elle se refuse, pourtant, à l’écrire. Elle le

concrétise, plutôt. Et ce

qu'il ne devra plus jamais s'ar-

rêter (tel est l'ordre suprême)

Une fissure se promet et s'ouvre

à la fois, l'obscurcie et rêveuse

-

-

-

-

-

Pour y promettre

un œil

-

Et un repentir d'ossements

puisque c'est ce qu'il

me reste à

vous offrir

-

En traditions

de rythmes de chansons

se poursuit la prière

jusqu'au tonnerre de la

voix de Dieu, son irruption

(si elle doit avoir lieu)

-

-

-

-

-

Allez, hallucination, mange

-

et l'on verra bien jusqu'où tu sais aller. Car moi, j'ai su me défier de toutes les folies, précédemment. Et celle-ci, la mort (je ne vois qu'elle, supplémentaire). Ne me répugne pas (même si cette main s'atrophie).

-

Vois comme tu peux être puissante, et cependant, tu ne fais qu'observer un troupeau de moutons qui se repaissent (sur de l'herbe-!)

-

A une inconstance de chaque instant, tel à un nécessaire tensiomètre, écrire – et au contraire, pour en transformer le phénomène.

-

Y verrez-vous un étage supérieur ?

-

A condition qu'il revive à travers la chair de toutes ses antiquités

-

Ce neuf gamin

des jours qui le précèdent

-

-

-

-

-

Allez, montre-toi, au-delà !

Plutôt que des signes idiots

Délivre-le, ce message

-

LUMINEUX

-

je

veux

voir

-

(Mais voir quoi ? Au fond, non : je ne désire voir qu'à travers cette chair que je vis et le reste, qui est comme un derme.

-

Et aussi, ce qui est étrange, on est spolié de ses souvenirs, de son vécu, de son être, seulement relié à lui par la voix, qui peut lui dicter des injures, qui semble s'en moquer : la voix, qui agit d'abord comme une épaisse fissure, sur soi

-

Le bassin génital est ici

Et toi, élève-toi à la

hauteur d'un bourdon

et

d'une arachnée

-

-

-

-

-

Tu n'as pas plus de raison de survivre.

-

Et cependant, au sein même de l'absence de raison, je veux qu'il existe quelque lumière : aussi ne laisserai-je aucune nuit me dissiper vraiment, ni aucun songe m'évanouir ; aucun confort, aucune cruauté pour me rendre nuisible, et aucun châtiment pour lequel je ne reçoive mon chaste dû.

-

Alors je demeure suspendu, à cette imprévisible lisière.

-

Et je siffle

à demi-nu sur une

berge,

à l'heure où l'océan se

lève

-

A travers une voix première, de pluie, je me saisis puis me désaisis du pouvoir que j'ai, à l'heure actuelle, sur ce poignet, et sur les mondes qu'il inspire. Je ne vous ferai pas l'offense d'évoquer celui qui implique toute l'enfance du paradis.

-

J'entends frapper à

ma fenêtre --

-

-

-

-

-

De la musique.

Il me faut voyager beaucoup

vers la musique. A ce propos,

j'admire beaucoup les musiciens

ILS SONT SI RARES !

-

----J'en jouerais presque, moi-même.

----A cette heure ?

----Vous voulez rire : à tout moment du jouir et de l'amour, je diffère, mon sexe est beaucoup plus raide et mon désir, plus ardent que les multiples lèvres de votre chair.

-

Et il me semble

toujours inutile d'invoquer

le pale espace du papier

-

Mais on a

au moins cela :

une vague croyance

-

Trop vaste !

-

-

-

-

-

J'écris aussi parce qu'il me restera toujours un espoir de vivre

et que je suis et

celui-là

-

et d'autres

-

-

-

-

-

Tous, nous serions bien en vie

Et nous nous transmettrions des

gages d'affection

qui se trouveraient le plus souvent être

non des leurres

car on ne sait

qu'il n'est mensonge

que là

où perdure un réel

-

Ce réel, c'est moi. Une conscience d'être, parfois vécue comme un écrasement et d'autres fois, comme jouir, très rarement je me sens relié à mon antiquité.
-

C'est un faramineux voyage

d'adversaires

vers une même ruine

-

A chaque instant, il me semble risquer de voir un trou béant dans le plafond : et à travers lui, et tout autour de moi, ce qui n'a pas la forme d'une étoile, car cela danse, et cela brûle certainement (alors je pense que j'y suis)

-

-

-

-

-

Demeure la plénitude de

ces chants

de Jean Sébastien Bach

-

et de moi, terrassé

-

-

-

-

La sorte de méticulosité avec laquelle je voudrais décrire ce moment n'existe pas ; et si on la cherchait (en une révolution antérieure, par exemple, comme cela s'est fait avec l'histoire) elle se déverserait certainement comme à présent. Et c'est étrange comme à la fois on peut, et ne pas la refouler. De sorte qu'à un certain moment de mon délire, l'ouïe se fasse prédominante (ce qui signifie, des pluies intermittentes) ce qui signifie : un affaiblissement de la chair, par moments. Et ces moments menacent. Ils s'embrasent de milliers de petits feux qu'ils ne sont pas, mais qu'ils semblent. Et moi, je crains de me répéter dans mon délire, mais on m'inquiète, après tout : une sphère, bien rouge et saignante à ma droite et un lièvre à ma gauche. Et lui-même n'était là que pour me laisser deviner le sentier que trois ou quatre siècles plus tard, une personne entière, c'est-à-dire qui ne soit pas moi, s'y laisse happer.

-

Cet instant, où nos âmes font, semble-t-il, une. N'est pas d'une élégance extrême. Au contraire, s'y prend avec audace pour dévêtir ma conscience.

-

Ceci dit. Je n'attends rien. Aucune vérité ne surgira de la fenêtre. Alors que tout à l'heure, avec l'obscurité, j'y aurais presque cru. Et la musique, oui ! Tout me semblait de sorte que j'y étais deux, et distinct. Et rien que d'y repenser à présent, mes cheveux tombent, un rat s'échappe de ma manche, mais une plaie se referme.
-

-----------

Et c'est toujours aussitôt, mais

si j'y réagis sur le champ, que

me revient cette gênante arachnée

qui m'encercle lesquelles

bras

les poignets

et les

dents

-

Ainsi on ne doit pas s'attendre à un dialogue frontalier avec ce que l'on nomme l'inconscient et qui n'existe pas, sinon en tant que lueur d'une plus haute flamme, etc.

-

----Nul Dieu, on me révèle simplement qu'il n'y a rien, en soi

qui puisse

décidément nous inquiéter

-

Et dans l'état

dans lequel

je me

trouve, mais à

un moment de Bach

J.S.

Ce n'est pas

peu dire

-

-

-

-

-

Je reste ouvert à toute expérience

de mon existence

sous réserve d'y découvrir

tant soit peu de la

vérité

-

Un visage que je chercherais

au plafond

et qui ne serait pas

celui de la mort

-

Celui d'exister

perdurablement

-

-

-

-

-

La mort ne se soucie pas de moi, enfin

je n'y suis qu'un fardeau, désespérément pâle

Et reçois sa tristesse d'un bruissement, d'attouchements particuliers de feuilles à la nuit de la pluie. Cette pluie qui ne m'endort jamais. Cette pluie qui m'indique.

--------------------------------------------------------------------------------

O, un destin de pluies

magnifiques

-

où le cœur

de la ville

qui est l'existence elle-même

et qui n'existe pas

sinon

à travers Dieu

-

-

-

-

-

-

L'impossible équilibre est atteint

-

A présent, je ne sens plus mes cheveux vieillir et ma peau rétrécir

-

Le précaire équilibre est banal !

Mais je n'y prendrai garde.

-

Un pont d'ombre me trancherait d'abord le crâne

-

Et alors, que deviendrai-je ?

-

Moi qui suis déjà à peine moi-même, Seigneur

-

Car je n'ai pas payé ta redevance

-

Et je suis assis là, écoutant une musique de Jean-Sébastien Bach

à surveiller que ces maudites arachnées ne me fissurent pas trop tièdement la main, à écouter quelle impression cela nous donne. Afin peut-être de m'y resservir un verre de lait.

-

Car j'ai déjà été

Mais rarement si loin de mes racines

-

revenez ----------

-

-

-

-

Et le visage de Mona Lisa

me rappelle presque à

celui de

Laurence

perdue au fin fond

-----------------------du réel

-------------------------- sommaire !

-

Sur un pied, m'interrogeant

n'était-elle pas ici, cette incongrute vérité ?

Dans un choral de J.S.

-------- BACH ---

-----autour duquel

-----contre lequel

-----se blottirait affectueusement

le monde qui l'entoure

Alors il se revoit, enfant

Et déjà ! S'en revient

mais il est sous

asside

et sa chaise se tord

Mais il est toujours

vif, au recoin d'un choral

de J.S. Bach, qui n'est pourtant bientôt plus que son propre écho

-

-

-

-

La chambre qui m'entoure

m'apparut, sous un aspect,

belliqueux et atroce

-

Un spectacle, en son antre

tel à un tableau évanescent

qui me montrerait tour à tour des visages de nonnes, puis des figures de Picasso

Et ces visages sont doubles, voire triple. Ils sont mon bonheur d'être devenu chauve (à peu près).

-

J'assiste peut-être à une redescente. Au fond, je n'en sais rien. C'est le fait de voir se multiplier les apparitions éparses, comme de bêtes sur le bureau, ou de visages sur les murs, ou du mien vieillissant

-

Ma descente

aux

enfers

-

1 – Rencontrer les démons : qui sont-ils ? Je n'en rencontrerai aucun, parvenu au seuil d'un choral de J.S. Bach.

-

Oui, c'est bien là -----

-

-

-

-

-

Ma foi, il semble que j'assiste pour la première fois à un phénomène qui n'est pas sensible et donc, duquel on ne peut revenir.

-

Mais son irréversibilité me paraît feinte.

Ou peut-être est-ce moi, je suis feint.

-

Peut-être, au fond, ne suis-je feint qu'à recevoir le monde à travers ses parures suprêmes.

-

-

-

-

-

Il me semble

avoir maîtrisé ce

qui, du moins, me

damne, aux extrêmes,

par les extrêmes ---

-

Gouverner,

c'est encore s'y

recevoir

-

C'est la lueur que l'on reçoit

qui nous ment

Et nous lui rétorquons, sommes-nous cons ?

Nous agissons la balance,

pourquoi faire ?

-

Question étrange, je n'irai pas

jusqu'à m'assurer

que je respire

-

Tout juste, en fait

juste suffisamment pour l'écrire

-

-

-

-

-

(Écrire contre l'oubli,

-----------disait le proverbe

------qui était déjà un livre

--------------Et déjà une

---------------tragédie)

-

-

-

-

-

Le visage de la

mort

comme je le vois, est ridicule

Il a un œil borgne

grouillant, l'autre est pâle

-

Tous deux sont également inquiétants

-

La réalité, pour un temps, redevenue semblable à elle-même, se rompit (ou plutôt : se déversa) de nouveau dans l'hallucination après qu'un grain fût tombé de mon œil gauche

-

Je suis tout de même d'avis que tout cela doit se passer au mieux

-

L'état de vide en lequel je suis

pour l'instant suspendu

-

à travers un rideau de fumée

le visage de la mort

paraît se tourner résolument

vers moi ?

-

-

-

----Et qu'as-tu à me dire.

-

(Je tourne la tête pour entendre et le fictif moment d'un visage, de peur) me reprends à écrire.

-

Et la splendeur de ce visage indésirable

et sa jeunesse vive

et

hésitante

-

Tout peut bien finir de cette manière, enfin. Autant moi que tant d'autres, et le reste encore !

-

A un certain stade, l'évidence reviendrait à arrêter d'écrire. Est-ce que cela m'est impossible ou est-ce moi qui le suis ? Car il me semble, à travers ces écrits fragmentaires, dénués de valeur littéraire, je veux dire poétique, que c'est moi-même qui est en jeu.

-

Sans pile, sans face,

sans laisser

---de trace

-----profonde.

--------Une porte

A peine son claquement

Et d'indicibles corridors

-

Par la suite, qui viennent se greffer sur la peau. Pour lui pomper son énergie, pour l'y renouveler, l'y circonscrire.

-

Et elle, avec son œil

qui tombe à demi

sur moi

-

Je la regarde à mon tour et je la plains

Oui, car enfin, je me joue d'elle,

N'est-ce pas assez à son goût ?

-

Elle se doit de me prendre, m'étreindre à présent

Pour une valse impressionniste, sotte mort

dans la lueur d'un bal

-

Et nous nous dévêtons, l'un à côté de l'autre. Nous ne nous ressemblons pas. Nous avons l'air tel à ces vermines qui rampent sur le sol jaune de mon bureau, dans une chambre qui n'est apparemment pas nuptiale. Mais les apparences sont trompeuses et les appartenances (à ce monde ou à un autre, ou à aucun, après tout) ne sont pas non plus de mon ressort.

-

Moi, je ne m'occupe que d'affaires courantes. Déjà réglées, qui plus est : oui, je n'ai qu'à les regarder. A en souffrir, à la limite. Et à trembler, surtout.

-

-

-

La mort, en filigrane sur un drapeau communiste, vêtue de sa grande cape sombre, se retourne vers moi.

-

Il n'y a plus, à ce moment, un choral de J.S. Bach.

-

Ce qui demeure, c'est d'abord le visage de la mort, à présent plus précis, et toujours en ce même endroit, sur la mer (je m'y vois, à présent, de mon regard idiotement sévère)

-

Oui, c'est cela

je me reçois

-

Et la croyance réside dans le fait qu'une arachnée, à cet endroit des escalier (qui n'est pas le moins poussiéreux) vienne raconter sa propre histoire, au-dehors de moi-même --

Plutôt que la persistance d'un voyage, le voyage lui-même

C'est cela qu'il faut dire

-

En une image de moi carcéral il me faut redescendre

-

Dire là-bas d'où je ne reviens pas m'est une vraie gageure et c'est pourquoi je tiens ce pari imbécile : à présent, il me faut rester

-

-

-

-

-

On se refait comme ça

A défaut de folie

qu'on est déjà la sienne

d'écrire

-

-

-

Ainsi, lorsque tu as outrepassé ton droit, toi qui te joue si vulnérable et frêle à l'usuel, il a fallu que tu te solidifie, et non pas en la mort, comme tu voulais l'attendre, mais en un vaste mouvement de lumière qui se jouait de tout, du jour comme de la nuit. Et qui escaladait les seuils l'un après l'autre, comme pour s'y essayer. «-Mais non-», entends-je, «-Cela ne me convient pas le moins du monde. Moi, j'en voulais un hors-pair.-»

-

Alors, je lui offris la scène revenue de ma mémoire.

De cette vieille dame m'offrant un bonbon.

-

Et cette vieille dame m'offrit un bonbon.

Comme se repentant d'avoir pu commettre un impair.

-

Car c'est une nuit qui bouillonne, une nuit qui tient chaud, une nuit qui a un corps et une âme. Et qui respire. En nous, respire. Tu as pour toi une espérance de ce que je n'ai voulu ouvrir en moi.

-

Car à ton sommeil de lointain

rien ne

ni

quoi

-

inutile concentration

-

-

-

-

Ainsi, j'ai pu

prendre conscience que l'hallucination

est un être qui a, si

j'ose dire, chair ---

Et dont l'émanation est

multiple et rageusement inégale

Dans un tourment de balanciers

suspendus les uns aux autres

Et l'hallucination ne séduit pas.

-

-

-

-

Les rues. J'ai vu les rues paradoxer minuit. C'était la contrebalance du jour, que ce fut : car le jour apparu, de visages blafards, de la colère des murs qui pavent les avenues, au clair vibrato de la feuillaison automnale

-

Octobre est à présent

ce qui demeure

un élan, plus que carne

un élan vitrifié

ou se déplacent lentement les vibrations de l'air liquide

en suspension

-

Pour s'être jamais arrêté

il suspendit le crime.

-

J'en suis donc revenu à ce lieu où j'ai toujours été, mon bureau. Pour y trouver des livres d'abord que ce fut.

-

Alors il promena sa main, parmi les corridors les plus secrets de son bureau, et il la posa à même le cuir de ses cheveux.

-

-

-

 

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