Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Forum] [Contact e-mail]
  
Les idolâtres
Navigation
[E-mail]
 Article publié le 6 décembre 2020.

oOo

Il y a toujours eu dans les cours des idoles et des idolâtres. Balzac

 

Prenez la porte, ingrats ! Mais d’où m’êtes-vous plu ?

Vous ne m’en ferez pas passer onze pour douze.

Ouste, déguerpissez que je ne vous vois plus

Avec vos bistouris, vos sangsues, vos ventouses !

 

Depuis miséréré jusques à vitulos,

Mon brave, j’en ai eu de ces estomagades !

Nous autres, quoi qu’on fasse, on l’a toujours dans l’os,

Nous autres des faubourgs, nous autres des bourgades.

 

Je suis sourd comme un pot, un toupin, un poteau.

Quoi ? Quoi ? Quoi ? Quoi ? Est sourd qui ne veut pas entendre ?

J’entends le jaquemart user de son marteau !

Midi ? J’ai faim, j’ai soif ! Il fallait s’y attendre.

 

Si vous croyez tailler, rogner comme il vous plaît,

Vous vous mettez l’index dans l’oeil, dans l’œil de bronze.

 Je parle aux verduriers, aux houhous à balai,

Aux remueurs de merde, aux gaziers, à des gonzes…

 

 

J’aurai essayé pour voir, mais je n’ai pas pu

Le faire, mais que ceux qui le peuvent le fasse.

À notre âge, on a vite eu les rognons rompus,

Ce n’est pas pour cela que nous perdons la face.

 

Et ces ventres bénits, prestolets, sacristains,

Bedeaux, enfants de chœur et toute la calotte.

Feignants et fainéants haïssent les matins.

La sacristie, cristi, se grossit la pelote !

 

Au chaud dans ma gargote à l’enseigne au néon,

J’arpente des journaux froissés de l’avant-veille,

Des nouvelles en trois lignes de Fénéon,

Pleines de mots, de morts, de monts et de merveilles.

 

Je suis un bon bougre à l’huile, à l’ail, à l’anis,

Carapata, marin d’eau douceâtre à Marseille,

J’ai la goutte au panard, au tarin, au pénis,

Quelques uns croient toujours me la faire à l’oseille.

 


 

Je violone à côté d‘une plaque d’égout

Un air qui a déjà fait le tour de mon monde.

Je suis, dans mon quartier, connu pour le bagou.

De ma Sergent-Major, pour mes propos immondes.

 

Par-là, je suis connu, connu et reconnu

Pour ma prose épineuse et mes bouquets de rimes.

On dit dans les salons que je monte à flancs nus

Un gail ailé, que contre un siècle je m’escrime.

 

Apprends-leur qu’il me plaît de rire à leurs dépens,

Que je suis toujours à tourner la manivelle

D’un moulin à café, d’un aigre harmonipan

Et que leurs basses-cours auront de mes nouvelles.

 

Dis-leur : Ses clebs ne sont pas encore liés,

Ni muselés. Je viens de cirer ses chaussures.

Il est près de partir, son bagage est plié,

Cartes, bâton, couteau… La route n’est plus sûre.

 

Dis que j’ai mis au vert quarante musiciens,

Mon nègre au rougemont de mes vieilles négresses .

Ce n’est pas faute d’y mettre et mettre du sien,

Mais, sapristi, plus rien, plus rien ne l’intéresse.

 

 

Dis que j’affronte les hourras et le haro,

Que j’ai l’air fin avec mon bissac et mes quilles,

Qu’on me reçoit comme un vieux valet de carreau

Comme un estropié dans un jeu de béquilles.

 

Sans chercher le pourquoi, sans chercher le comment,

Pourvu que l’air piquant du matin ne l’enroue

Sans se préoccuper des lieux et des moments

Votre métricien, mon maître file à deux roues.

 

Dis à ces importuns qu’en proie à mes tourments,

 Je trôle comme un loup-garou dans mes nuits blanches,

Que j’étouffe un à un les feux du firmament,

Que je me réveille en sursaut entre des planches.

 

Dis que je suis en œuvre ou que je suis sorti,

Que je suis à briser la colonne Vendôme

Que je rejoins les miens dans Paris reparti

Que je cours le pays à dos d’oie, à dos d’homme.

 

Dis à tous ces poivrots qu’avant d’être ivre mort,

J’ai dérimé Villon de popine en popine.

Ils sont nés d’hier ceux qui me hochent le mors :

Je vide leurs gros sacs de nœuds, de clous, d’épine.

 

 

Dis à ces ronds de cuir que j’ai pris le maquis,

Ma guitare en sautoir, mon flingue en bandoulière,

Attaché à mes pas, mon molosse sans qui

Je m’égarerais dans des histoires parlières.

 

Dis que je joue au bridge avec trois gars marrants,

Que nous tirons la langue et serrons la ceinture,

Que je suis alité et que je suis mourant

Les bras en croix, avec de la température.

 

Dis- leur que je serai jusqu’au bout de mes maux,

Triste, aux petits oignons, dans ma villégiature,

À la merci d’une ange écorchant tous mes mots,

Me menant en bateau, à bâts d’âne, en voiture.

 

Je pèse de tout mon poids dans sa Roberval…

Encore un dé à coudre, encore une cuillère !

J’ai fait sa conquête et celle de son cheval,

Je n’y vais pas avec le dos de l’écuyère.

 

Et ces donneurs de bons jours et de bonnes nuits !

Atchoum ! Atchoum ! À vos souhaits… Que Dieu vous bénisse !

Sur les chemins herbeux, pour tromper mon ennui,

Je courtise à loisir des fées, des pythonisses.

 

 

À portée des fusils, à portée des canons,

Ne sont pas échappés ces forçats sur parole

Qui traînent des boulets, des harts, des alganons,

Des renommées, des bruits, des cœurs, des casseroles…

 

Dis à tous ces lorgneurs qui voudraient tout savoir,

À tous ses couards grimpés sur le piton pagnote,

À tous ces coqs mouillés, dis-leur d’y aller voir

Chanter la Liberté, si c’est de la gnognotte !

 

Vous êtes à fourrer dans le même panier,

Dans la même galère échouée sur la rive,

Dans le même charroi, dans le même charnier,

Ce que vous me souhaitez, salopards, vous arrive.

 

Dis que mes calepins ont renvois et revers,

Que mes plumes ne sont plus que cendres dans l’âtre,

Que, sans monstres, ni plans, je passerai l’hiver,

Ventre à table, esquine au feu, un pied dans le plâtre.

 

Sous sept ou huit empans d’argile et de gravois,

Il voit les pissenlits pousser par la racine,

Entend le clocheteur des cahotants convois.

Hier, il trempait encor son cul dans la bassine.

 

 

Ne les ménage pas ces faux testons blanchis,

Porteurs d’aigue à ma mer : mes deux seaux et ma courge.

Dis-leur en hi-hanant que je suis avachi

Dans mon large fauteuil comme l’âne de Bourges.

 

Le gus Eiffel a plus d’une tour dans son sac,

Plus d’un viaduc, d’un pont et d’une passerelle.

Ça tourne, Galilée ? Ça gaze, Gay-Lussac ?

Gars, un rouge Van Dick et un bleu Majorelle !

 

Je voudrais m’en remettre à l’ironie du sort,

À la mourre, à la paille, aux dés, aux devinettes…

Las de faire jouer mes patraques ressorts,

Les fils entortillés de mes marionnettes.

 

Je me plante au fond du pays pour reverdir

Et je rime et prose à dos de coquecigrue.

Tabliers et bas noirs me veulent rebondir,

Je ne savais pas mes poésies si courues.

 

Dis-leur qu’allègrement, je me tire d’un puits,

D’une fosse à purin, du trou de ma souffleuse,

Que je ne chante plus où je vois, sur l’appui

Des fenêtres, des fleurs, des cages piauleuses.

 

 

Morne et gaie, que de fois l’ai-je vu s’arrondir,

Troubadour rafalé, ma muse nue et crue ?

Je ne supporte plus de croître et d’enlaidir.

Vous vous contenterez de mes façons bourrues.

 

Il buvarde des pas d’encre sur les pavés

Rouges comme son âme et noirs comme sa bile.

Les étendards sanglants, citoyens, sont levés !

Il retourne sur les siens d’encre indélébile.

 

La tête blanche, la queue verte, un vrai poireau !

Vous ne savez plus à quelle sauce le mettre,

Surtout quand elle vaut mieux que le maquereau

À la sauce-Robert ? Des oignons dans ses mètres !

 

Il ne figure pas sur vos calendriers,

Il n’est plus qu’un vieux saint sans encens, sans chandelles,

Il s’attable et s’endort sans se faire prier

 Et ses rêves sont pleins de rondes d’hirondelles.

 

Crieurs des carrefours, des temples, des parvis,

Diseuses de mauvaise aventure, empailleuse,

Aboyeurs des trottoirs, des recoins à l’envie,

Si vous pouviez la mettre un instant en veilleuse !

 

Je m’assommeille dans le secret des buissons.

Elle ne viendra plus cette putain d’Adèle

Un rang de rabatteurs lève le lièvre au son

Du tambourin… J’entends des palpitements d’ailes.

 

Que chaque convive y aille de son couplet,

De sa chansonnette et de sa turlututaine,

De son hymne, de sa blague et de son pamphlet,

Et toste aux portefaix, aux faquins de quintaine…

 

Un homme déjà sur l’âge vint à passer.

Où allez-vous l’ancien, où allez-vous sans hâte ?

J’en reviens les pieds lourds, hagard, le dos cassé,

La nuque douloureuse et la gueule béate.

 

Que dites-vous ? Il s’est éteint sur ses lauriers…

Depuis que le ciel nous envie ce grand homme,

Cette grande figure et ce vaillant guerrier

Qui nous en noircissait des cahiers et des tomes.

 

Berthe a trouvé chaussure à son grand ripaton,

Couvercle à son vieux pot, flamme à sa forêt vierge,

Prié des saints de bois et compté des moutons.

Elle en aura brûlé par les deux bouts des cierges !

 

 

Vous choisissez toujours le lieu et le moment.

Que venez-vous glaner, piteux, dans ses parages ?

Sa pensée, le savez-vous, sans ménagement,

Chamboule tout en nous et dans notre entourage.

 

L’eau chante sous les ponts, le vent court sur les toits,

La pluie est en chemin avec ses grosses caisses

Et ses feux d’artifice. Hé, hé, c’est pas-t-à toi

Ce rifloquin ? C’est ça, Mam’selle, un pat-a-qu’est-ce !

 

En attendant, sans but, votre bonhomme va.

J’ai vu Naples, Berlin, Dieppe, Rome, Séville…

Un soufflet pantelant brode mon canevas,

Mon cabot rouvieux mordille mes chevilles

 

Voici tantôt cent ans que l’on ne vous a vu.

De vous revoir ici, ma chère, c’est miracle.

Vous me prenez encor, madame, au dépourvu.

Est-ce faute d’avoir consulté mon oracle ?

 

Di-leur : En rogne il a les mains dans le cambouis.

Encor un mauvais coup de sa décapotable.

Une coquette attend dans un charmant bouiboui.

J’y ai, tantôt, pour deux, retenu une table.

 

 

Il dit qu’on ne perd pas son temps à écouter

Les eaux sourdre, les champs, les haies, les fusains bruire,

Les moucherons voler et les souris trotter…

Son monde renversé tarde à se reconstruire.

 

Dis à tous ces cadets d’énormes appétits :

Il cherche midi où il n’est qu’onze heures trente ;

Sa verve est au plus mal, le voilà bien loti ;

Ses muses sont au plume et sa plume est souffrante…

 

J’en ai quelquefois eu l’envie d’en faire autant.

J’en ai connu plus d’un qui s’assoient sur la branche

Qu’eux-mêmes scient. C’est tout de même surprenant

De la part de ces gens calés, dorés sur tranche.

 

Dis : Il est quelque part, mais dans quel univers ?

Dans l’un de ses passés qu’il, non sans peine, fore ?

Au temps où Pasquin, en prose et parfois en vers

Répondait tout de go aux questions de Marfore .

 

Dis-leur : De ses grands vers, il en fait des rébus…

Il traîne dans Bagneux avec Jules Laforgue,

Puis, il se jette sous les roues d’un autobus

Et retrouve à ses dés, l’employé de la morgue.

 

 

Demande-leur si les fesses leur font taf-taf,

Si de mourir un peu, ces pantins ont la trouille,

La frousse, les jetons, la pétoche, le taf,

Les foies, la peur, quoi… S’ils dégustent, s’ils dérouillent.

 

Dis que mes enfers sont pavés de nénuphars,

Que j’en conte aux bas-bleus de mille ans mes aînées,

Que je suis le chauffeur de mame Putiphar,

Que j’achète les nuits d’une Phryné damnée.

 

À ces viédases, dis que leur Monsieur Jourdain,

Qui tout enorgueilli de faire de la prose

Sans le savoir, côté cour et côté jardin,

Maintenant fait des vers à l’eau de passe-rose.

 

Je gruge des cassons sur le dos de saint Louis,

J’épluche des oignons sur celui de saint Georges,

Les saints de ma paroisse ont tous l’air éblouis.

Que de fois, excédé, j’en ai pris à la gorge !

 

Pour satisfaire un brin tous mes porte-drapeaux,

Combien de cordes dois-je ajouter à ma lyre,

 De grains à mes grelots, de trous à mon pipeau ?

Dis : Il cherche quelqu’un capable de le lire.

 

 

Hé ! Hé ! Hé, poète à la plume de corbeau !

Ramène ton râteau, ton piochon et ta pelle,

Toi qu’on croirait toujours ressorti d’un tombeau,

Soudain qu’elle me voit, la garce, elle m’appelle.

 

Me faut-il un chariot, une grue, un palan ?

J’ai bu de l’eau de la fontaine de Jouvence,

Je suis une pâte à vivre jusqu’à mille ans.

Reculez, reculez, reculez, moi, j’avance !

 

D’un vieux carrosse d’or comme un Jean de Paris,

Il jette son argent par les douze portières,

Ce Jean-là, la la la, ne pleure, ni ne rit,

Mais crayonne en sanguine une ville émeutière.

 

J’en étais encore à suivre du bout du doigt

Les rondes de Paul Fort, à ânonner Fombeure,

À susurrer Carême à mon matou matois,

 À rimer mes malheurs, à compter pour du beurre…

 

Dites-nous tout le bien, le mal que vous pensez,

Ô vous qui voyez tout couleur de violette,

De tout ce monde qui n’en a jamais assez,

Ce monde qui violit, ce monde qui halète.

 

 

Que de faims à racler caques, chaudrons, plats, pots,

Des soifs à tuer un régiment de bonbonnes,

De bouillon en bouillon, de tripot en tripot,

Que veux-je, une vie longue et moche ou courte et bonne ?

 

À l’ombre d’un cyprès ou d’un épouvantail,

Revenu non sans mal de mes vents de bouline,

Je m’abandonne les orteils en éventail,

J’avais les arpions en dentelle de malines.

 

Suis-je encor bon à frire, à bouillir, à rôtir ?

Non, je ne suis vraiment pas mécontent de m’être

Éloigné de chez nous pour ne plus me mentir.

Presque tous mes méfaits, j’ai voulu les commettre.

 

Nous choyons au pays son âne borgne et roux.

S’il se plaît à Paris, qu’il s’y tienne et y meure !

Qu’il y déraisonne, y aime, y fasse son trou !

Ses gouges fleuriront sa dernière demeure.

 

On dirait que le ciel veuille tout inonder.

Pyrrha et Deucalion sont dans une barcasse.

Après nous le déluge ! On est près d’aborder.

Sus, claquons les chipeurs de pébrocs ! Je me casse !

 

 

Dis : Ce ne sont pas ceux qui frottent les malons,

Qui crépissent les murs qui ont la renommée,

Ceux qui grattent la rouille et vissent des boulons…

Qui apprivoisent les filles sous les ramées.

 

Je mettais ma gloire à guitarer dans les cours,

À chanter pour les pots de fleurs sous les persiennes.

Le dénouement de mon histoire tourne court,

Ma douze cordes dans son manche a fait des siennes

 

Comme ils l’ont toujours fait, mes bœufs, mes rudes bœufs,

Sans renâcler devant ma plume et ma charrue,

Me tirent en douceur de mes labours bourbeux,

Comme si j’étais né de la dernière crue.

 

Dis-leur que la Mort s’est assise à mon chevet

Que je suis son trouveur, son aède, son barde,

Qu’elle sème mes mots dans ses champs de navets,

Qu’elle quitte sa faux pour prendre une guimbarde.

 

Dis : Il est à la fois sur les quatre horizons

 À remettre les gens, les choses à leur place,

À périr par le feu, l’eau, le fer, le poison.

Il n’a jamais trahi sa laborieuse classe !

 

 

Les gens se choquent pour un oui ou pour un non,

Mais ne s’offensent pas contre les broyeurs d’âmes,

Contre les affameurs, les marchands de canons,

Contre les maquignons d’amour de nos quidames…

 

Bien fin qui me mettra la paluche au collet.

Trois recrues ? Un sergent ? Quatre brutes épaisses ?

Un chien de commissaire accroc au guignolet ?

Je ne suis pas toujours à brouiller les espèces.

 

Vous causez dans le poste et le peuple vous croit,

Radioteurs, avec vos casques antenniféres.

Je ne m’attarde plus sur vos chemins de croix.

Mon Égérie me dit : N’as-tu rien d’autre à faire ?

 

De loin, c’est une barque et de près un cercueil

Que les flots écumeux posent sur une grève

Après l’avoir repris au fracas d’un écueil.

C’est toujours en sueur que je sors de ce rêve.

 

Je suis seul, souvent seul, toujours seul de mon bord.

Je taille mes habits dans une voile noire.

La voile d’un raffiot échoué dans mon port

Où mille crocheteurs charge ma comprenoire.

 

 

Vous êtes toujours à vous farcir le tromblon,

À descendre jusqu’à conter des balivernes,

Jusqu’à avoir recours à des larmes de plomb.

Tout ce que je dis là, c’est pour votre gouverne.

 

Ai-je fait les trois quarts de mon méchant trimard ?

Heureusement que l’on ne le sait pas d’avance.

Ma plume imperturbable attend les cauchemars,

Les régals d’un Paris, d’une mienne Provence.

 

Prends tes bottes de sept lieues et mets les adjas,

Fous le camp, tire-toi, décanille, dégage,

Bêlitre, sacripant, écornifleur, goujat,

Avant qu’on ait recours à un tueur à gages !

 

Dis à ces agités que je fais ça et ça,

Et ça, que je joins mon geste à mes banderoles,

L’utile à l’excitant, que je mime un poussah,

Que je sue la petite et la grosse vérole.

 

Notre amour n’a point d’âge, il est toujours naissant.

Croyez-en Pascal et buvez de l’eau bénite 

De Notre-Dame pour vous rafraîchir le sang

Et tenez la chandelle aux saints qui vous bannîtes.

 

 

Dis à tous ces élus, à tous ces appelés :

L’idée saugrenue l’a pris d’aller à Cythère.

D’y aller, d’y laisser ses ribouis éculés,

Sa biasse et se coucher sous six empans de terre.

 

Venez voir, vous verrez, ô mes adorateurs,

Sur un lit de parade une carcasse morte,

Dans sa maison d’enfance, un cadavre d’auteur.

En sortant, n’oubliez pas de tirer la porte

 

 

Avant de les répandre à la carre d’un bois,

Attendrez-vous au moins que mes cendres froidissent ?

Ne jetez pas la pierre à ma chienne aux abois !

Parfois, je reviendrai au bras d’une Eurydice.

 

 

Robert VITTON, 2020

 

Notes

 

Malon : carreau de terre cuite pour revêtir les sols, dans le midi de la France.

Monstre : diagramme qui indique, pour un morceau de musique, le nombre de vers que le poète doit faire et le nombre de syllabes que chacun de ses vers doit avoir.

Courge : bâton un peu recourbé à l’aide duquel on peut porter, sur l’épaule, deux seaux d’eau, l’un en avant, l’autre en arrière. Littré

Les armes de Bourges : un âne assis dans un fauteuil. Asinius, capitaine gaulois, en pleine bataille contre les Romains, souffrant d’une crise de goutte, se fit porter dans un fauteuil parmi les combattants. On a dit : La défense de Bourges a été assurée par un âne assis dans un fauteuil, rapprochant Asinius et âne. Porter les armes de Bourges, c’est être ignorant.

Sauce-Robert : sauce où les oignons dominent.

Brouiller les espèces : rendre tout confus.

 

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Servez-vous de la barre d'outils ci-dessous pour la mise en forme.

Ajouter un document

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -