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![]() oOo Bien en ordre les questions défilent en rang d’oignons Captives-mobiles Sous l’œil du grand Charles Gauche en miettes, droite recomposée Chacun y va de sa petite larme Discrétion de rigueur, émotion contenue
Frissons s’insinuent dans la horde des questions Sèment une pagaille indescriptible dans les rangs resserrés On dirait des dents de squales qu’on aurait limées Sourires enjôleurs ouvrent le bal Les belles en tenue légère apportent fraîcheur et détente Aux rudes travailleurs
* S’éprendre d’une question S’y répandre en propos savants ou insanes Laisser la question sans réponse A son vide initial Par où bornoie l’indicible En la personne d’Odin Qui n’est personne Pas même toi
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Les mille et mille grains de la toile-émeri Sa dispersion Voilà donc la toile de fond de ton langage Abrasif à souhait Arase le malsain
Couper des langues ou des têtes Fêter dans l’hilarité la connerie bêlante Des hurluberlus sans orthographe Tout un programme Un de plus
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Je fatigue ma soif J’apaise ma faim Et dans ce grand festin S’engouffre mes maux Ne puis mieux dire par des temps qui courent Hostiles à mes mots
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Dans le bref intervalle qui s’offrit à toi Ta fente jolie s’ouvrit Vénus y festoyait grassement Lohengrin pleurnichait dans un coin
Où que j’aille, Tout n’est que mythologie désuète-désaccordée N’était, n’était la fine fleur Désormais fleurit en pauvre lieu
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Les essieux du temps sont brisés La roue du moulin tourne à l’envers
Retourner là d’où tu viens serait par trop aisé Le voyageur sans âge s’étire au réveil Sous le chêne vert
Une longue route t’attend, mon amie, Sous les traits qu’il te plaira d’emprunter hardiment
Ardeur des uns, mollesse de quelques autres C’est le cœur plein d’épines Que tu bois ton jus de framboises
Une biche tombe en arrêt à quelques pas de toi Ta pensée giboyeuse bande aussitôt son arc en bois de cerf Revêt sa cape d’invisibilité Salue l’épigramme de l’aube Enfourche sa monture lancée au triple galop Laisse la biche à sa guise Berceau des jouvenceaux
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La canaille forme un de ces camaïeux dont tu as le secret En tous sens, tu retournes les énigmes mortelles Mousses et lichens collent aux doigts Une peu de terre noire sous tes ongles Promesse de vive floraison
Ne te berce d’illusions Tu es la biche et le cerf Les monts et les bois Et jusqu’au soupir des pierres Semées sur ta route telles des sorites
Jean-Michel Guyot 28 novembre 2021
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