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Choix de poèmes (Patrick Cintas)
Épitaphe (version longue)

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 Article publié le 3 juillet 2022.

oOo

Ces souples échines qui s’arquent
dans les reflets ce sont les Parques,
Nona, Decima et Morta.
Je retrouve le placenta
où l’a laissé mon innocence,
heureux de faire connaissance
avec d’aussi pures beautés.
La voilà donc, la liberté,
entre ces six mains spécialistes
auxquelles pas un ne résiste.
J’eusse aimé revenir entier,
avec vous remettre en chantier
l’œuvre chassée par l’Amazone.
Est-il temps que je me raisonne ?
Je n’ai plus d’âge, je suis mort,
étant ni dedans ni dehors.
Quel est ce lieu automobile
où gît la cendre de Virgile ?
Mon sang est encore si chaud
qu’avant de me mettre au caveau
on prendra soin de mes oreilles
et en silence dans la veille
on ne chuchotera pas mot
dont la puce moderato
pourrait achever ma beuglante
par un trop concerté andante.
Un drap noir sur moi est tendu
comme un soir où je suis perdu
à force d’y trouver à boire.
Sur la flamme est un vieux grimoire
que pourtant je n’ai pas écrit.
Rien sur la hauteur de mon cri.
Je vois d’ici ce que vous êtes,
noirs chapeaux ou joues sans fossettes,
lèvres tues des jolis garçons
et fillettes qui sans façon
mettent le doigt sur ce qui blesse.
Des nouvelles de ma maîtresse,
non point celle qui fait l’amour
mais celle qui me veut toujours,
courent comme l’oiseau farouche
sur les gouttières de vos bouches.
On sait qui je suis mais pourtant
rien n’est dit de ces bons moments.
Dans un bocal en transparence
flotte peut-être pour la science
ma bite vidée de son sang.
Je trouve ça un peu blessant…
mais avais-je toute ma tête
quand j’ai choisi d’être poète ?
Je m’en vais avec mon cerveau,
bien habillé et sur le dos,
comme un nageur sorti des noces
qui dans l’écume se défausse
du coquillage trop nacré
maintenant qu’il l’a épousé.
Je salue le marquis de Sade
et accepte son ambassade.

 

De "La trilogie française"

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