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Article publié le 17 juillet 2022. oOo Au jardin de la Vie si tu es triste plante Ô ne t’éveille point romantique amoureux
Entre tes quatre murailles Ta lampe file Ta plume est morte et mort l’Oiseau Je t’apportais les voiles de la marée Tu épongeais sur mon front les flots de lavande Ta guitare débordait dans l’omnibus Je t’appelais de la terrasse des cafés La Lune coule par les trous de son fourreau comme les filles gercées Je te les donne en mille J’entends les pas distraits des clercs des lunetiers et des astronautes Vaille que vaille j’étourdis ma faim et ma soif J’ai dans un coin de ma mémoire une table une chaise et une paillasse Salut
Au jardin de la Vie si tu es triste plante Ô ne t’éveille point romantique amoureux D’une éphémère fleur d’une étoile filante Le rêve est le destin des esprits malheureux
Entre tes quatre murailles de papier gris Ta lampe file entre les doigts des sorgueurs et des somnambules Ta plume est morte et mort l’Oiseau qui m’ouvrait ta porte Je t’apportais les voiles de la marée des maines de farine les larmes séchées d’un vieux chagrin et la chemise de mon meunier Tu épongeais sur mon front les flots de lavande et les embruns demes randonnées Ta guitare débordait dans l’omnibus des écoliers Je t’appelais de la terrasse des cafés et du silence des kiosques àmusique mais tu n’avais d’yeux que pour la mousseline d’une théâtreuse La Lune coule par les trous de son fourreau comme les filles gercéessous les lampadaires indigents des quartiers des brumes Je te les donne en mille et une nuits J’entends les pas distraits des clercs des lunetiers et des astronautessur les éboulis des vents maraudeurs et sur les nénupharsdéconfits Vaille que vaille j’étourdis ma faim et ma soif le long des quaisparisiens et sur les grèves rousses que je passe par messabliers lorsque je perds mon sud J’ai dans un coin de ma mémoire une table une chaise et une paillasse Salut Pierrot
Au jardin de la Vie si tu es triste plante Ô ne t’éveille point romantique amoureux D’une éphémère fleur d’une étoile filante Le rêve est le destin des esprits malheureux Ô ne t’éveille point pauvre âme pèlerine Sur ton coeur transporté referme tes deux poings Le rêve te rendra ta chère ballerine Ta plume et ton hibou ô ne t’éveille point
Robert VITTON, 1983 |
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