Freyja aux regards qui insufflent la pensée.

Ne fais jamais d’elle l’oasis de tes espérances mais la lance effilée qui guidera, le moment venu, son poignet !

Au plus loin de mes maux.

Dans la nuit de tes mots, un sourire de toi devient ce fanal qui ne guide pas mais accompagne l’incorrigible caboteur que je ne cesse d’être pour notre plus grand plaisir à tous deux.

Etant deux, nous sommes trois dans l’éveil des vagues, nos mères nombreuses qui secouent et brassent nos digues fluentes, irriguent nos marais salants, fils du vent et du soleil, infusent jusque dans ce regard partagé qui nous porte au même instant vers l’insolite qui n’a pas encore de nom.

Tes côtes marines à marée montante sous la pleine lune ont ce goût puissant de reviens-y qui me pousse à braver la nuit étoilée qui ne sert plus de rien à l’approche des brisants.

L’haleine de la mer est la plus puissante, la plus salubre, la plus épuisante aussi, en cela elle absorbe et répare autant qu’elle le peut en proposant une assise nouvelle.

A la fin - il en faut bien une mais qui traîne en longueur - c’est ton sourire qui me retient de me retenir, pur élan de générosité qui me lance et me relance au-devant de la chance que tu es tout entière, sans reste et sans loi, dans le partage amusé d’une ligne de flottaison imaginaire qui nous partage, fil d’Ariane égaré hors du dédale du sens commun, inlassablement tressé par toi au fil des vagues et filet incessamment relancé à la mer par moi dans ce même temps hors temps qui nous voit respirer ensemble à pleins poumons le même air marin, chaque filet d’air devenant au contact de notre sang l’oxygemme de notre parole qui danse sur le chaos.