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A quoi bon agiter des questions comme crécelles...
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 Article publié le 30 octobre 2022.

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A quoi bon agiter des questions comme crécelles au vent par des chemins détournés vicinaux ou de traverse, sur l’agora ou bien sur un forum de discussions en ligne, si c’est pour ne pas tenter d’y répondre au moins partiellement ?

La rhétorique ne connaît d’autre limite que l’usage qu’on en fait…

 

La parole calme et ample, portée par une voix bien timbrée, est devenue si rare.

Je ne connais que Dominique Moïsi qui sache de nos jours parler en pensant et penser en parlant sans aucun hiatus apparent entre sa pensée et sa parole : pensée claire et concise, ouverte au questionnement, puisant dans une réserve argumentative nourrie de réflexions mais spontanée dans son émission, portée par une voix attachante légèrement tremblée où s’entend le bruissement de l’inquiétude jamais lasse d’elle-même de l’esprit toujours sur le qui-vive, parole pensée et pensée parlée totalement dénuées de tics de langage, jamais bégayantes ni cassées par des euh ni entachées de solécismes malvenus.

Avec cet homme, la parole coule de source, la pensée est servie au mieux par la voix qui ne s’emporte jamais ; à l’écouter, on se sent devenir plus intelligent.

 

Il y eut celle de Bataille, de Char, de Derrida, de Levinas, toutes quatre portées par des inflexions et des accents différents, entendues en de rares occasions mais o combien marquantes !

 

Grille de la parolepar où passent quelques fines particules d’azur ; lente évaporation délivre la fleur de sel, fille aînée du soleil.

 

Un peu de simplicité, je vous prie ; visez haut mais visez juste !

Un jaillissement, un jet de lumière bref et si intense, puis tout retombe en écriture lente et poussive, passage obligé pour que soient transmis les bienfaits de cette brève éclaircie au détriment de l’effet qu’elle eut sur nous à l’instant de son apparition ?

Ce sont ces amorces de phrase jaillissantes qui motivent le développement d’une idée prometteuse. Nous cherchons tous à compenser l’intensité perdue par une densité de propos qui tend à alourdir la phrase initiale, alors que nous préférerions donner à voir et à entendre la fusée qui nous vit prendre son envol éclatant pour une promesse d’avenir, à défaut de pouvoir rendre audible et visible la fusée elle-même.

Promesse tenue dans une certaine mesure, lorsque l’idée développée qui en a résulté se tient.

La prose poétique résulte de ce compromis passé entre la fulgurance d’un propos tacitement éconduit au profit d’un développement harmonieux ou heurté de plus ou moins grande ampleur.

Intensité ou ampleur du propos ? Il faut choisir. Le choix est vite fait, si le souci de transmettre est plus fort que le désir de s’en tenir à l’initial, à sa brillance de gemme brute dont l’éclat ne peut séduire que son inventeur.

La profondeur n’est pas une donnée objective du propos réputé profond mais une qualité acquise dans l’après-coup de lectures intensives et extensives.

La surface n’est pas cette peau de lait fripée mais le lieu où se prépare toute la profondeur exhaussée qui répond au principe d’Archimède.

Une envie plus ou moins folle de la voir déborder de partout est proportionnelle à la masse critique de significations que le lecteur est capable d’investir dans le champ ouvert par son investigation.

Que faire de tout ce surplus d’eau qui déborde ? D’aucuns feignent de s’en abreuver, alors qu’elle a fui tous azimuts en s’étalant sur les contrées versatiles du sens. Le lecteur qui baigne dans les eaux agitées de sa lecture n’a pas assez de bras et de jambes pour sillonner en tous sens l’espace élargie de ses vues nouvelles. Bien vite, il rejoint cette petite planche de mots qu’est l’aphorisme dont il s’est plu initialement à favoriser l’essor incontrôlé.

Une peu d’eau, par évaporation, donnent quelques nuages qui iront crever plus loin, plus tard dans sa prose.

Rebonds d’une masse fluide qui a trouvé le moyen de s’élever et de voyager en s’allégeant jusqu’à devenir cette vapeur d’eau en suspension qu’on appelle nuages et qui nourriront son esprit fertile en rebondissements.

Ces processus physico-chimiques tout intérieurs sont à mettre au crédit du lecteur qui prête son corps à ces turbulences ; en témoignent à la fin que ce que le lecteur voudra bien en laisser paraître : parfois strictement rien, rarement un livre entier de réflexion, le plus souvent de fécondes impulsions qui iront se nicher çà et là dans une conversation, un essai voire un tout nouvel aphorisme de son cru.

 

On peut procéder par petites touches, phrases inachevées, sautillantes, agressives qui saturent l’espace mental en le ponctuant de mille petites décharges électriques, mais alors c’est la dispersion qui guette notre propos, à peine un propos, une multitude de points ou de taches colorées dont l’agencement paraît tellement aléatoire qu’il fait immédiatement courir le soupçon d’imposture aux yeux mêmes de qui se livre à ce jeu.

 

L’innocence du jeu ? le jeu pour le jeu : play et le jeu qui prépare l’enfant à l’âge adulte : game, qui se prolonge tout au long de la vie en jeux d’argent et en compétitions sportives. Merci Jim pour cette bonne idée !

 

Le peu de foi dans les mots justes et le procès en incompétence verbale d’une part, et de l’autre le soupçon lancinant, récurrent que tout est mensonge, soupçon qui laisse tout de même supposer qu’une vérité gît tapie quelque part dans l’ombre mais savamment occultée par la parole mauvaise.

 

Les poètes, dans cette optique, ne feraient pas mieux que le citoyen lambda qui, faut de vérité absolue, y va de sa petite vérité personnelle qu’il sait contestable par celle du voisin, d’où la nécessité vitale de s’organiser en associations, partis ou lobbys pour faire valoir son point de vue. Vérité ? une somme d’intérêts plutôt, et plus ou moins bien comprise, le plus souvent un prêt-à-penser jeté en pâture à un public avide de certitudes bon marché. Conçu et concocté par qui ? par des leaders d’opinion à la solde des Etats, des grands groupes industriels, des groupes d’intérêts religieux…

 

L’argent comme nerf de la guerre, la guerre comme moyen d’arriver à ses fins, mais les fins, à quel désirs ou besoins répondent-elles ? 

La noblesse des fins, la vulgarité ou la pauvreté des moyens ? Foutaise que cela ! Les moyens deviennent des fins qui se renouvellent sans fin par le truchement de moyens sans autre finalité qu’eux-mêmes. Une grande politique fait défaut.

Le dieu qui porte la mort comme promesse de résurrection, voilà le premier moyen mis en œuvre à des fins de renouvellement incessant : le Christ est en croix jusqu’à la fin des temps.

 

La vengeance lave un déshonneur, la justice répare un tort. Dans les faits, peu se voit réparé ; justice, dans le meilleur des cas, est rendue : le ou les coupables enfermés, mis hors d’état de nuire, la ou les victimes directes ou collatérales apaisées, on peut l’espérer mais rien n’est moins sûr dans le cas de crimes atroces ou simplement d’un accident qui ont coûté la vie à un enfant.

Le raffinement du Droit est un effort noble, continué, persévérant pour coller au plus juste à la réalité hypercomplexe des relations humaines qui engendrent des situations où conflits de toutes natures, infractions, crimes et délits sont d’une extraordinaire variété.

Laver l’honneur de la famille… une action ressentie comme une nécessité dans les sociétés pieusement conservatrices qui refusent farouchement d’évoluer : jugés arriérés, leurs membres défendent bec et ongle leur droit d’exercer pleinement leurs us et coutumes en terre étrangère, a fortiori sur leur territoire. 

La migration des groupes humains, vieille comme le monde, a-t-elle toujours engendré des conflits au sein des sociétés d’accueil ? Ces sociétés confrontées à l’étranger, partagées entre hostilité et hospitalité, comment réglaient-elles l’afflux des étrangers ? C’est un pan entier de de l’histoire humaine qui peut s’écrire là. Nous en resterons aux hypothèses concernant la préhistoire… La génétique prouve le brassage de populations et leurs mouvements, rien de plus, mais c’est déjà beaucoup par rapport au délire raciste initié par un Gobineau.

De patientes et longues études critiques, des connaissances solides en expansion constante, voilà ce qu’il nous faut pour damer le pion à la connerie, même si cette dernière semble indéracinable.

 

La valeur d’une vie humaine se mesure-t-elle à la somme de questions à laquelle elle n’a pas su répondre, dont elle n’a même pas eu conscience ?

Je suis fortement enclin à penser que toutes les existences se valent simplement parce qu’elles existent, que nos sociétés, ces petits mondes plus ou moins interconnectés qui échangent des biens de consommation parmi lesquels des biens culturels, ont évolué depuis des millénaires en affirmant que certaines vies valent plus que d’autres, ce que je récuse formellement.

L’éthique commence là où il y a rapport humain.

Son édification tend à être effacée avant même qu’elle n’ait pu commencer, et ce par l’introduction de morales concurrentes, contradictoires, hostiles les unes aux autres.

La morale est une construction religieuse plus ou moins dégradée qui vise à régir les rapports humains tels qu’il paraît souhaitable qu’ils soient à un instant T en fonction de divers intérêts propres aux groupes qui dominent à ce même instant T.

Intérêts matériels et organisationnels avant tout : organisation du travail et de la famille en premier lieu.

Les intérêts « spirituels » ne sont pas à négliger : la « spiritualité » n’est pas que le masque aimable destiné à cacher des intérêts bien concrets, mais avant même cette fonction bien réelle que le marxisme lui a prêtée, le point aveugle d’une sourde angoisse devant la mort qui a engendré deux, et seulement deux attitudes face à la mort : la croyance en la mort-résurrection et la croyance en la réincarnation. Mettre fin à la mort en s’assurant une fois pour toute l’immortalité par-delà la corruptibilité des corps ou bien la recherche du nirvana : perdurer ou disparaître.

L’athéisme quiet ou inquiet, virulent ou en sommeil, a l’évidence du vide pour lui ; il ne peut toutefois pas clore le débat.

 

Surtout ne change rien ! Reste comme tu es !

Deviens qui tu es !

Diverses injonctions contradictoires : changer, ne pas changer, ne rien changer.

Devenir qui l’on est, voilà qui est autrement plus dynamique.

Le devenir soi implique une foi dans un soi dont on pressent la lente ou foudroyante germination par le truchement d’autrui toujours mieux pourvu et plus avancé que nous, toujours plus proche de Dieu que nous, aurait dit Emmanuel Levinas, le rapport éthique étant toujours en faveur d’autrui, sauf si l’on cherche à le dominer.

Pour quoi faire cette domination et comment est-elle possible ?

 

Procéder par aphorisme, c’est d’abord noter des pensées brèves qui semblent prometteuses ; promesse qui doit être réfrénée pour que la brièveté du propos ne soit pas détruite par des phrases trop longues qui nuiraient à la densité gnomique et à la vivacité souvent polémique du propos.

L’aphorisme, petit bijou poli qui ne brille jamais mieux que disposé dans une ample collection d’autres petits bijoux qui se mettent mutuellement en valeur. Il se présente seul mais en bonne compagnie nullement rivale, à la fois intense objet de toute l’attention du lecteur et semence de vérité ou maillon d’une chaîne qui, à défaut de donner à voir un monde comme l’ambitionne le roman, propose une trajectoire signifiante.

L’aphorisme désoriente son lecteur pour mieux orienter sa réflexion, quitte à être le sujet d’une contestation argumentée, ce que son auteur, en fait, souhaite volontiers, quand il n’est pas purement et simplement l’objet d’une rejet franc et massif sans autre forme de procès que son bannissement hors de la sphère mentale de qui le rejette violemment, heurté qu’il a été par la petite pique qu’il cache toujours en son sein, véritable dard qui diffuse un poison lent dans l’esprit du lecteur libre d’en faire une potion salvatrice ou de le rejeter comme toxique.

L’aphorisme conjugue la lenteur de la diffusion de son neurotoxique et la fulgurance formelle de sa mise en œuvre qui provoque chez son lecteur un petit choc nerveux au profit d’une vérité tremblée qui n’en est que le fruit, nullement la racine.

Donner matière à réflexion en court-circuitant les poncifs, en nouant avec l’essentiel un pacte résiliable à tout moment.

Ni maxime consolante ni proverbe marqué au coin du bon sens, l’aphorisme surprend par son attaque au sens musical du terme, séduit dans le choix économe ses termes puis laisse son lecteur perplexe remâcher sa faim insatisfaite. 

On le relit plusieurs fois pour s’apercevoir qu’il n’est pas fermé sur soi-même comme peut l’être un proverbe sentencieux : la vérité qu’il dévoile - la statue nue et radieuse, d’autant plus radieuse qu’elle est nue et d’autant plus nue qu’elle est radieuse, exposée au tout venant, sainte prostitution ! - compte moins que le geste sec qui la dévoile, une forme qui donne matière à réflexion, une matière dont la forme seule suffit aux idéalistes : le bref instant où cette vérité voilée se fait dévoilement de ce qui la voile en même temps que voilement de ce qui la dévoile.

La main, invisible, de qui la dévoile dans sa splendeur, c’est celle, furtivement aperçue, de son auteur qui s’est d’ores et déjà effacé devant sa création, avant même qu’elle ne prenne figure pour être ensuite offerte aux regards.

Ce geste, prompt et sec, du dévoilement fait tout le charme éphémère de ce qui est appelé à durer et persévérer dans une formulation heureuse.

La grâce de l’aphorisme appartient tout entière à la souplesse de sa plastique.

Charme et grâce appartiennent aux deux temps trois mouvement de l’aphorisme. Est-il bien nécessaire d’indiquer qui se trouve être l’auteur de ce troisième mouvement ?

L’aphorisme qui se prend pour cible est un serpent qui se mord la queue, ne subsiste dans cette dynamique qu’une tête en forme de queue de poisson, brièveté oblige.

 

On compare plus volontiers un écrivain à un orfèvre plutôt qu’à un sculpteur : toutes les statues, cependant, ne sont pas monumentales comme peut l’être le David de Michel-Ange, Camille Claudel et Rodin ont créé des œuvres de petit format tout aussi puissantes que le David. Implicitement, le langage conçu comme un matériau étant par nature immatériel, on a tendance à le voir en petit, on oublie alors que le langage a cette particularité d’être à la fois le matériau et l’outil qui travaille ce même matériau.

Michel-Ange pensait que sculpter consistait à révéler la forme endormie dans le marbre brut, comme si chaque coup de ciseau révélait peu à peu une forme latente attendant d’être révélée, conception qui en cela le rapproche quelque peu d’écrivains qui pensent qu’il suffit de donner carte blanche au langage pour qu’il se révèle pour ce qu’il est dans l’usage qu’ils en font.

En aval, le langage est matériau et outil qui travaille ce matériau, en amont révélation de formes possibles qui ne demandant qu’à être révélées, explicitées, développées, consignées, codifiées mais au contact préalable d’un matériau langagier, ce qui fait du langage la boîte à outils des rhéteurs et des sophistes autant que celui des écrivains.

Aval et amont participent du même flux qui dévale autant qu’il est à même de remonter jusqu’à la source des courants qui l’ont constitué.

Cette conception instrumentale ne rend pas justice au rapport au langage dans lequel entre l’écrivain au moment où il décide d’écrire.

En littérature, le langage - et avec lui toute la littérature qui se réclame de lui comme il se réclame d’elle - se veut, se voit et se vit comme révélation autotélique d’une puissance qui ne s’exerce que par le truchement de quelques hommes et femmes.

Ces derniers - derniers arrivants dans l’ordre d’apparition du projet impersonnel qui semble animer le langage au moment même où il se réalise en la personne d’un écrivain - s’imaginent tenir là un instrument de première grandeur - fonction conative, usage performatif, mensonge habilement déguisé et support du discours élogieux héroïsant - alors qu’ils ne sont que le jouet du temps et des temps historiques dont dispose le langage qui fournit le matériau lexical, l’outil syntaxique, la rhétorique comme super-syntaxe et les références culturelles.

L’écrivain ne joue pas à ce petit jeu qui passionne les puissants depuis quelques millénaires, ou alors il est poète de cours, guère mieux lotis que « les plumes » qui rédigent les discours du grand homme X ou Y du moment.

Aucun écrivain n’est naturellement immunisé contre la servilité et la vénalité, qu’il suffise de penser au petit monde artistique parisien et au plus petit monde encore de l’édition parisienne durant l’Occupation allemande pour voir à quel degré de bassesse certains se sont réduits volontairement afin d’être autorisé à publier, censure et quota de papier obligent, tout heureux qu’ils étaient d’apporter leur pierre à l’édification de la France nouvelle…

Le circuit de la récompense est activé chez toux ceux qui se conforment de bon gré aux consignes, approuvent et reprennent à leur compte les slogans du régime : l’usage pavlovien du langage est le plus bas niveau d’usage du langage où peut tomber une population tout entière.

Dans les pays démocratiques, tout est plus ambigu, plus subtil, plus diffus.

En France, les courtisans existent, ils pullulent même : nous avons nos poètes médaillés chevaliers des Arts et des Lettres, nous avons, conservés dans la naphtaline, nos vénérables académiciens, nous entretenons quelques chouchous de l’édition à grand renfort d’émissions de radio et de télé, nous voyons s’agiter les hommes politiques et leurs copains qui en disent du bien et les journalistes à la belle plume mielleuse ou acérée, toujours enclins à se croire les égaux de tout ce beau monde.

 

La liberté de l’écrivain est entière à partir de l’instant où il donne la parole au langage qui lui permet de créer, d’exprimer sensations et émotions, sentiments et pensées dans la forme qu’il lui plairait de leur donner à des fins récréatives, ludiques ou autotéliques.

 

J’aurai essentiellement écrit pour m’amputer de membres imaginaires encombrants.

 

La question qui se présente à toi comme un caillou dans ta chaussure : petite cause, grand effet.

Il suffit de peu de choses pour abimer un homme ; mettre un caillou dans la chaussure de prisonniers contraints de marcher sur de longues distances, une pratique courante pendant la guerre d’Indochine…

 

 

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