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 Article publié le 14 septembre 2004.

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Sobre La Palabra ardiente
La Parole Ardente de Francisco Azuela

Recuperar la visión de nuestros orígenes es siempre una experiencia deslumbrante. Traducir esas visiones al lenguaje es lo que produce la formación de una palabra ardiente. Pero cuando esa palabra se combina con las sonoridades de idiomas distantes, el resultado es una plena conciencia de nuestro ser original. Eso es lo que sucede (alumbramiento deslumbrante) en el más reciente libro del poeta Francisco Azuela, titulado La Parole Ardente. El libro tiene dos partes : mayares y aztecales, cifrados ambos por el fuego pero de manera distinta. La primera parte es agua de amanecer, la luz, hábil constructora del día ; la segunda es el incendio, es decir la voracidad del fuego que conduce hacia la muerte. Así, la composición del libro señala los dos puntos extremos de la evolución cotidiana : el alba que conduce hacia lo alto, y el crepúsculo que nos lleva hacia lo nocturno y sombrío. Su idea inicial es que el vivir es lanzarse como el agua en el borde del abismo. Por eso encontramos, para empezar estos versos :

Soy el espacio que no encuentro,
la caída de agua sin altura

También descubrimos que nacer es lanzarse hacia la muerte, pensamiento que acerca al poeta Azuela a los pensadores existencialistas de cuño más angustiado :

Es horrible morir cuando se nace,
llorar todos los días,
perderse en la casa de uno mismo,
buscarse,
y al encuentro,
descubrir la sombra ahorcada
de alguien que pasó
cuando todos dormían.

La errancia humana sigue mostrándose y el agua del Cenote Sagrado de los Mayas es un ojo que vigila desde el cielo : un sol reflejado en la superficie del mundo. El libro, con ese tono de angustia contenida, pregunta por todo, pretende una certeza. Y entre preguntas y música acude Azuela a los mitos arcaicos de la cultura profunda de México : el sacrificio humano, el corazón desgarrado y la ofrenda como purificación. De todo ese ritual queda un resultado potente : la poesía. El hombre es acosado : "le sacaron el corazón, le rompieron las venas, lo mataron", pero después de los destrozos entre los escombros de su estatura pétrea, se encontró el ser que había nacido : el poema mismo. Dioses, pájaros y lugares misteriosos configuran la geografía mítica de este poeta en la primera parte del libro, es una recuperación de la memoria mediante un recorrido de agua. En la segunda parte del libro, la parte de los aztecales, la presencia del mundo moderno, de la infancia que pulula en torno al vidente, el perro, los hijos y los viajes. Es la parte del contraste, la nuestra que se enfrenta a lo heredado : vida actual y herencia mítica se golpean en una licha sin vencedores. Al fondo de todos los acontecimientos se vislumbra la quietud de la muerte. O como dice el poeta :

Sentirse perdido en una ciudad sin habitantes

 Se va dando cuenta el lector de que la vida jubilosa se llena de frío, tristeza y abandono. El tiempo es el camino y el destino es la muerte. Y solamente en la poesía encontraremos el rescate de la memoria :

Alguien,
que tratará de detener tus huellas,
guardará tu voz
en una caja de fósforos,
y sin medir la intensidad de la pólvora,
te dirá que el gusano de fuego
con sus luces inofensivas,
se llevó la mitad de la montaña
y entonces,
tu imaginación
se volverá un gusano de seda.

 En esa caja de cerillos (extraña crisálida) arderá la palabra que se guardaba en la médula del vidente. Surgirá intacta en su vuelo policromo el ala de la poesía. Con ella se atienden los deseos, se buscan las cosas imposibles y se obtienen también. El poeta ha podido llevarnos por la senda del alba hasta la muerte, pero tenemos el corazón tranquilo : con la palabra ardiente hemos tocado los pies de la divinidad perdida.

La Parole Ardente de Francisco Azuela

Retrouver la vision de nos origines est toujours une expérience violente. C’est dans le passage de la vision à la langue que se forme une parole ardente. Et quand cette parole se mélange aux sonorités de langues lointaines, nous prenons pleine conscience de nos origines. Voilà ce qui nous arrive - éblouissante résurgence - avec le dernier livre de Francisco Azuela, La Parole Ardente. Le livre comporte deux parties : "Mayares" et "Aztecales", toutes deux marquées par le feu mais de façon différente. La première partie est eau de l’aurore, lumière, adroite architecte du jour, la seconde est incendie, c’est à dire voracité du feu qui mène à la mort. Ainsi, la composition du livre montre les deux extrémités de l’évolution quotidienne : l’aube qui conduit vers le haut et le crépuscule qui nous emmène vers le nocturne et l’obscur. Vivre, c’est se jeter comme l’eau dans l’abîme. C’est pourquoi, pour commencer, ces vers nous arrêtent :

Je suis le chemin que je ne trouve pas,
la chute d’eau horizontale,.

Nous y découvrons aussi que la naissance même est un mouvement vers la mort, ce qui rapproche Azuela des existentialistes au ton plus angoissée :

C’est atroce de mourir après être né,
pleurer tous les jours,
se perdre dans sa propre maison,

L’errance humaine continue d’apparaître et l’eau du Cenote sacré des Mayas est un oeil qui guette d’en haut : un soleil qui se reflète à la surface du monde. Le livre, avec cette’angoisse contenue, interroge les choses, cherche une certitude. Et, entre questions et musique, Azuela atteint les mythes archaïque de la culture profonde du Mexique. Le sacrifice humain, le coeur arraché et l’offrande purificatrice. Après ce rituel, demeure une puissance : la poésie. L’homme est harcelé,

Le jour où ils arrachèrent son coeur à l’homme,
il dormait,
et le jour où ils lui ouvrirent les veines,
il était ailleurs ;
quand ils le tuèrent
il était à la recherche de ses souvenirs,
et le jour où ils défoncèrent sa porte
l’homme était déjà loin,
mais le jour où il rencontra son silence
naquit la poésie.

mais, après la destruction, au milieu des décombres de sa pétrification, on trouva l’être qui en résultait : le poème lui même. Dieux, oiseaux et lieux mystérieux forment la géographie mythique de ce poème dans la première partie du livre, c’est une reconquête de la mémoire au moyen d’un itinéraire d’eau. Dans la seconde partie du livre, celle des "Aztecales", c’est la présence du monde moderne, de l’enfance qui grouille dans la voyance, des enfants, du chien et des voyages. C’est la partie des contrastes, la nôtre, celle qui se confronte à son héritage. La vie actuelle et l’héritage mythique est une lutte sans vainqueurs. Ou, comme le dit le poète :

Se savoir égaré dans une ville déserte

Le lecteur prend conscience peu à peu que la vie heureuse se remplit de froidure, de tristesse et d’abandon. Le temps est le chemin et le destin est la mort. Et ce n’est que dans la poésie que nous découvrirons la libération de la mémoire :

Quelqu’un,
essayant de fixer tes traces,
enfermera ta voix
dans une boîte d’alumettes,

Dans cette boîte d’allumette - étrange chrysalide - brûlera la parole qui était conservée dans la moëlle du voyant. L’aile de la poésie resurgira intacte de son envol polychrome. Avec elle, on ménage ses désirs, on recherche les choses impossibles et on les atteint. Le poète a pu nous conduire sur le chemin de l’aube, jusqu’à la mort, mais nous avons le coeur tranquille : avec la parole ardente nous avons touché les pieds de la divinité perdue. 

Benjamín Valdivia

 

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