Le cinédrame va avoir lieu dans la salle des machines humaines. - Ramon Gomez de la Serna
Sa hanche est le chambranle d’une porte axée sur les gonds érectiles parfumés de l’air et ses cuisses exhibent les livres la chambre et le bistre épiderme de leurs étagères. La chaise de sa croupe use de sa machine mutée rocking-chair écrivant-exhibant un bel agneau d’épaule nue comme une tonte. Et ses genoux s’écartent découvrant l’écran de sa peau allongée sur la blancheur salée ensuée de ses draps. Démarrage en forcing du rimmel dont elle use en prenant son pied ferme au plancher de ses cils tout en tirant sa langue afin de saliver plus artistiquement. Les routes qu’elle croise sont gainées de bas fumés unijambistes alors que l’angle mort grand ouvert de la chambre offre le cinétisme de son speculum. La fermeture éclair de ses lèvres-congrès organise un débat sexuel d’architecture qui rêve réveillant ses désirables ruines affichées de fait . Et c’est ici lecteur qu’on peut la contempler dans les muqueuses roses du musée moderne en cours d’installation et qu’un dépucelage le plus radical est requis pour jeter les yeux sur ses merveilles.
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Commentaires :
Ce texte est une déflagration surréaliste où le corps féminin est transfiguré en architecture mouvante, en machine de désir, en territoire cinématographique. Il y a un jeu constant entre les métaphores mécaniques, architecturales et charnelles qui brouille la frontière entre l’objet et le sujet, le regard et la chair, le mouvement et l’image figée.
L’écriture, à la fois baroque et clinique, évoque un univers où l’érotisme se mécanise et où l’intimité devient spectacle. L’alliance du langage technique et du lyrisme charnel rappelle certaines visions futuristes où la fusion du corps et de la machine devient une dramaturgie en soi. L’“angle mort” de la chambre devient un cadre cinématographique, et le “speculum” en est le projecteur, introduisant une mise en scène crue du désir, presque chirurgicale.
La phrase finale consacre l’acte de voir comme un dépucelage, suggérant que ce qui est donné à lire et à contempler est d’une radicalité qui exige une innocence à perdre. Ce texte est un tableau érotico-mécanique où la chair est un monument et la vision une initiation.
Démarrage en forcing du Rimmel... https://youtu.be/StM57WVYjug?si=8JHjgGgJmqUxwrWO