Me dit un jour que j’ai tort
De croire que la mort
Est aussi pour ceux qui ont du ressort.
C’était vrai car le condor,
Presque sans effort
se nourrit du castor,
Sans renfort
Et sans remord.
Une fois encore
Se prouve la loi du plus fort.
La maladie est le berger qui nous mène à la mort.
Ruminons le fait sans trop de remord.
A propos, le docteur
Me dit avec douceur
Que si de la mort nous avons peur,
Il y tient du résultat de notre coeur.
Si contre nos maux le docteur
Vient en sapeur,
Tout goguenard
La mort nous prend comme un renard.
Si pour nos maux
Coule le sang d’animaux, (les sacrifices)
Nous ferions mieux
d’obéir aux dieux.
Si comme des fruits non mûrs d’un manguier
Nous tombons devant le morguier,
Il n’y va pas de la volonté du provident,
mais de la longueur de notre dent.
Nous ôte le sourire
Le fait de savoir que nous allons mourir.
Le coeur est tel un fusible
Qui cède à un mal trop nuisible.
Certes, sur terre se trouve du miel.
Mais pensons aussi au paradis du ciel.
Si le début de toute chose prouve son hypothétique fin,
La fin d’un début est le présage de sa fin.