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Article publié le 19 décembre 2010. oOo Parle-moi
Le silence bourdonne Dans l’air déjà lourd. Les mots vacillent et tombent, Le silence nous a mis en joue.
Mes yeux soupirent, mais Mes oreilles vrombissent. Je t’observe dans ton mutisme, Tu n’en démords pas.
Ma respiration laborieuse siffle, Danse avec le silence. Tu es toujours silencieux, Mais est-ce si difficile ?
Parle-moi Parle-moi Parle-moi
Dis-moi ce que tu attends, Avant que le silence ne nous aspire. Tu hésites, Mais est-ce si difficile ? Tes lèvres s’agitent, Mais par malheur, je n’entends que ces mots :
Parle-moi.
oOo
Par des mots écarlates
Nous avons tout essayé, Nos appels ont été désespérés, Mais nos mots se sont envolés Comme du papier.
Les réponses sont mortes sur nos lèvres, Votre silence s’est terni de ténèbres, Votre regard déjà fuyant a disparu en un instant.
A nos mots d’espoir, Nos demandes de reconstruction, La réponse fut décorée de sang.
Notre drapeau blanc souillé, Nous avons abandonné. Nos mots sont d’écarlate, Ils jaillissent de vous, Et nos blessures se rouvrent.
oOo
Corrida
Le souffle bruyant, Cette odeur agressive, Cette ombre qui danse.
Dans l’arène, le taureau valse avec la mort.
Le sable rouge suit ses mouvements, Ses yeux de feu clignent.
Les lames mortelles volent, S’abattent sur le danseur. Dans une pirouette, il évite le plus gros de l’essaim, Mais le venin rouge coule, Et la bête aux yeux brûlants ploie, Courbe l’échine sous les vivats. La douleur lui est inconnue, Il ne fait que tirer sa macabre révérence.
C’est là sa victoire.
oOo
Fruits
Le mot est écrit sur un papier bleu, corné sur un bord et rugueux au toucher. Il est posé dans un équilibre précaire sur la commode d’acajou. Le papier semble trembloter et je me demande, si c’est mon souffle.
Le mot s’affaisse finalement, comme terrassé par son propre poids, et je respire tandis que le mot halète. Il tousse, crachote…
Mes mains l’agrippent, l’empêchent de se défiler.
Le mot conclue l’affaire.
Finito.
oOo
Un regard
La foule s’agite, Enfle et crie, Emportant avec elle de nouveaux membres.
De lointaines musiques résonnent, Les conversations s’agitent. Les pas claquent, des klaxons se font entendre.
Dans la foule, l’on se bouscule, Des gens jettent des regards apeurés autour d’eux, Serrant leur col autour de leur cou.
Mais, immanquablement, Ils croisent ce regard bleu, Au détour d’une avenue.
Ses yeux sont pétillants, Ses prunelles sont une promesse. Une invite. |
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