Bêtes nous sommes
Dépourvues d’âme
Piégés
Dans l’impasse
De notre mémoire
Qui saigne
En nous
Le monde nie
Notre existence
Depuis si longtemps
A lâché notre main
Et détourné le visage
Décimés ni perdus
C’est ce qu’ils disent
Aux infos
Aux journaux
Jamais rien
De notre bivouac
Qu’une brume à leur regard
Cache
Mais pour combien de temps ?
Nos cœurs ont tellement durci
Qu’à force d’attente
On ramasse
Chaque jour
Notre douleur
Qu’on mange
Dans le rire
Comme une figue
Sans faire tomber
Une seule larme
Texte 02
Cœur battant
Le nomade
Longe les palmiers
L’oasis
Jadis à l’ouest
Hallucination
Traversée d’ombre
Texte 03
Vous voici
Par le vent bruissant
Vers la ville
Qui se maquille
A genoux
Chao renaissant
Des ténèbres
Avec les mêmes rats
Aux longues oreilles
Les mêmes loups
En bretelles
Hydres
Pour notre ruine
Comme des lapins
On ne fait que penser
À " je "
Que précède la mort
Des cobayes
Qui sommeillent en nous
A Nos pères en deuil
Qui parlent au ciel
Et qu’on emmène en asile
Pour mourir
Avec les réformateurs effacés par degré
Et à celle qui nous a promis le soleil
Bercée et pardonnée
Elle décède
Dans nos plaies
On l’enterre
On est tombe à son image
Texte 04
Apres sa traversée
Du désert
L’hydre
Est de retour
Cette fois
Le ciel est bleu
Et elle est maîtresse des lieux
Où elle fait le tour
Toute résignée
A en finir
Avec le sale peuple des lézards
Qui a abandonné la montagne pour le zoo
S’en échappent seulement les mouches
Au sommeil sur le dos
Des chevaux
Texte 05
Derrière les tresses
Du miroir
Une terre inédite
Sans fantômes
Ni digues
Se détache de la péninsule
Pour être vue
C’est écrit dans les livres
Qu’elle sera à nous
Nous sommes ses héritiers
Ici la mort pourra venir
Mais pas avant
Qu’on ait détruit le mur
Reconstruit nos maisons
Et Planté des arbres
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