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Maître Eckhart, c'est moi…
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 Article publié le 21 janvier 2011.

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On est sans doute le moins bien placé pour identifier son double. Le plus souvent, on est bien le seul à reconnaître en une personne inconnue une quelconque parenté morphologique, souvent avantageuse, il faut bien le dire ; et quand inversement on nous présente un sosie, on ne lui trouve pas la moindre ressemblance avec soi, on ne voit en lui que caricature manquée et hypertrophies disgracieuses. Mais malgré ce défaut de perception, lié sans doute à une conscience insatisfaite, voire complexée, je dois m’avancer à dire que, parmi mes personnages, celui dans lequel je me reconnais le plus complètement est sans conteste un chien, que j’ai baptisé Maître Eckhart, parce qu’il est très sage. Ma conscience s’amuse aussitôt à me faire remarquer que ce chien, qui me ressemble tant, passe son temps à dormir et qu’au fil des pages, il pue toujours davantage, au point que son maître doit se résoudre à le refiler à un personnage secondaire du roman. Je me garde bien de rétorquer à ma conscience que je l’ai bien refilée, elle, à un chien ! Je m’en tire en douceur en précisant que le personnage principal de ce roman ne se débarrasse pas de lui parce qu’il pue, mais bien parce que le clébard est si spirituel qu’il en conçoit le sentiment d’être sans cesse jugé, épié, moqué, ce qui n’est pas tenable pour un personnage principal. Ce qui n’est pas tenable pour un personnage principal, corrige ma conscience, c’est un chien qui pue dans ton genre ! Pris de cours, je fais remarquer à ma conscience que Maître Eckhart, à la fin du roman incriminé, se fait adopter par une jeune Russe on ne peut mieux roulée et prometteuse, et que je me contente parfaitement qu’elle consente à s’accompagner d’un chien qui pue dans mon genre ! Ma conscience a encore à redire sur les promesses de cette inconnue, elle trouve même au contraire que c’est là manière très sournoise d’éclipser un personnage secondaire que de lui refiler un chien qui pue dans mon genre. Houah ! Houah ! finis-je par aboyer (elle l’a bien cherché, non ?) : que devrait dire ce chien puant dans mon genre qui n’a rien demandé à personne et qui pourrait, à t’entendre, m’adresser quelques griefs sérieux pour l’avoir affublé d’une conscience humaine ?

 

 

Le chien Maître Eckhart, dont il est question dans cette note, fait son apparition dans retour simple, mon premier roman publié en décembre dernier par l’Asphodèle éditeur. (voir ici : http://asphodele-edition.pagesperso-orange.fr/RometNouv.html )

Le commissaire Corbière y hérite de ce chien avec cette première enquête (il s’agit du chien de « la disparue du 2 bis rue Broussais », Saint-Malo Intra-muros), et il ne réussira à s’en débarrasser qu’au terme de l’affaire suivante, la suite de retour simple, provisoirement intitulée le parallèle du sosie, et qui trouvera bien éditeur à sa papatte, lui aussi.

 

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