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Article publié le 8 avril 2005. oOo
Peintres : Bacon, Van Gogh, Caillebotte, Mondrian, Cézanne... Sculpteurs : Puget, Rodin, Maillol, Giacometti...
Toutes sortes de musiques - des plus populaires aux plus sophistiquées. Quand ? Comme le reste, à toutes les heures. Je possède tout l’attirail moderne pour pénétrer le plus simplement et le plus correctement mes univers musicaux antiques, classiques et contemporains - Schubert, Bach, Berg, Dutilleux, Satie, Monteverdi... Et puis, les concerts et les vibrations des instruments !
La maman et la putain de Jean Eustache. Les carabiniers de J-L Godard -Son et ses Hlstoire(s) du Cinéma. Mort d’un cycliste de Bardem. Véridiana de Bunuel. Le désert rouge d’Antonioni. Le Satyricon de Fellini. Accatone, Porcherie, Salo et les cent-vingt journées de Sodome de Pasolini. Cris et chuchotements, Le septième sceau, Le Silence, La Honte de Bergman. La Luna de Bertolucci. Rome, ville ouverte de Rosselini. (Voir toutes les œuvres de ces cinéastes et de bien d’autres.)
Nietzsche de Gilles Deleuze. Dante, une vie de Jacqueline Risset. Lettres à Lucilius de Sénèque. Le soleil n’est pas pour nous de Léo Mallet. Lituma dans les Andes de Mario Vargas Llosa. -------------- -Lecture du mois-
Lautréamont, Céline, Malaparte, Claude Simon, Garcia Marquez... Villon, Ronsard, Apollinaire, Rimbaud, Verlaine, Mallarmé, Corbière, Baudelaire, Aragon... Nietzsche, qui a introduit la poésie dans la philosophie. Chaque écrivain, poète, philosophe, peintre, etc... apporte de l’eau au grand Moulin. Et tous ceux qui nous échappent, qui n’entrent pas dans nos décors pour diverses raisons -viscérales, politiques...- sont là avec des techniques nouvelles, avec des approches originales. Le rôle du créateur est de toujours être à l’affût pour mettre en évidence, pour comparer, pour perpétuer, dans le passé comme dans l’instant présent, tout en sachant que le temps lui fera défaut, qu’il doit prendre des dispositions pour laisser à la relève les fruits de ses préoccupations et de ses découvertes.
Ainsi parlait Zarathoustra, Les Chants de Maldoror, Voyage au bout de la nuit, Cent ans de solitude... et la Poésie...
Non. Je me souviens du Larousse en 2 volumes - le premier grand et véritable roman que j’ai disséqué -. Les mots, les mots, les petits, les grands, les gros... Un rêve pour une autre vie : rassembler les mots de tous les temps dans un Ouvrage monumental, l’Almageste du vocable.
Depuis 1967. 38 ans. C’était hier.
A 7-8 ans, rencontre avec les chansons de Brassens, puis de Ferré. Ces deux-là me confient une fabuleuse caisse à outils au pied du Parnasse. A moi, me dis-je, de la remplir cette caisse. Je n’ai jamais été attiré par les bandes dessinées. Je préférais les livres « sans images ». Je me suis très vite impliqué dans le monde de Zola - une boulimie -, Zola qui, en son jeune âge, se destinait à la peinture tandis que l’ami Cézanne, lui, pensait se consacrer à la littéraure ; puis vinrent naturellement Camus, Sartre - l’existentialisme -, Isidore Ducasse... Mais la Poésie m’intriguait. Et cette caisse... J’ai appris la prosodie, et, surtout, je suis allé voir chez les poètes comment ils s’y prenaient. J’ai gribouillé, et un jour je me suis senti prêt pour l’apprentissage qui, soit dit en passant, dure toujours. J’ai lu « L’Etat de la rime en 1940 » d’Aragon, qui m’a enseigné que la révolution doit se faire dans le vers. C’est ce que s’évertue à dire les poètes qui me sont chers, ou du moins, c’est ce que je crois et veux comprendre. Je me suis donc investi d’une mission : participer à l’évolution de la poétique sans perdre de vue la rigueur et le lyrisme, et ce, avec en prime l’invention. J’ai toujours à l’esprit : Trouvère, troveor, répondant au provençal Troubadour, et venant de Trouver. La Science et l’Art sont intimement liés et chacun emprunte à l’autre.
J’ai aussi la parole, le geste, mon masque de chair et mes visages de carton.
Déjà, pour apprendre à écrire, ensuite pour mettre des termes à mes pensées, pour témoigner de ma saison, pour rendre hommage à tous ceux qui m’ont mis à la rime, à la rame dans cette galère, pour supporter l’existence, pour m’aider à me persuader de disparaître, pour me soigner, sans souhaiter une guérison, de je ne sais quel mal, et enfin, par pudeur, pour être illisible. Et peut-être, en fin de compte, parce qu’aucun plumitif ne m’a réellement comblé, je veux dire déchiffré. Tant mieux ! Je suis rassuré.
J’écris pour moi, pour mes morts, prétentieusement pour quelques vivants et pour ceux qui sont à naître.
J’ai horreur des étiquettes, excepté pour les grands crus. J’aurais tendance à affirmer que le genre s’impose par le sujet ou le thème traité.
C’est de retrouver l’innocence, la maladresse, l’enfance, le désir, l’incapacité d’écrire...
La plume pour les recherches, le clavier pour en finir.
Celui que je deviendrai.
Le code pénal.
La RAL,M est, pour moi, un lieu de rencontres, de partages et de reconnaissance. Un lieu parfois imaginaire. On s’y côtoie, on s’y découvre, on s’y fait confiance, on s’y apprécie, on s’y révèle, on y rêve, on y débat, on y échafaude des projets solitaires et collectifs surprenants. En un mot, on y vit. Pour ma part, la RAL,M prend de plus en plus de place dans mes écritures. Je dis mes écritures parce que des « commandes » m’ont été faites, sans compter celles que j’ai cru bon me faire. Tous ces chemins buissonniers me conduisent dans des aventures insoupçonnables. Ce qui manque, c’est une autre concrétisation, quelque chose qu’on emporte avec soi, que l’on caresse, que l’on tripote, que l’on sent, quelque chose avec une table des matières. Les voix, aussi, manquent. Ceci dit, sus, sus, distordons le temps ! |
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