fleurs fanées feuilles mortes
à travers les saisons
enrubannées de deuils
jours froissés et morts
sous des doigts ignorants
litanies de regrets
cohortes effacées des appels à demain
un demain inconscient
de ce qui pouvait être
et ne fut jamais
pensées incendiaires de feux de joie
presque éteints
sous le regard du temps
vos tisons rougeoient encore
à demi consumés
que faire d’ombres mortes de bribes et de riens
ils passent et défilent invisibles
sur l’horizon défunt
sur l’espace fragile de roseaux
parcourus par le vent
conteur d’illusions le poète voyage
au fond de l’océan de ses propres ténèbres
en apnée
dans les flots du sentir
demain hier ou aujourd’hui peut-être
dans ce frisson étrange
que retient l’émotion dans ses doigts prophétiques
Christiane Prioult