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Pascal Leray - Un sérialisme sans contrainte ?
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 Article publié le 14 mai 2011.

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En novembre 2008, paraissait « Ceci n’est pas une série », n° 9 des Cahiers de la RAL,M.

L’ouvrage collectif avait vocation à offrir au lecteur une traversée de la notion de série, dans ses différents héritages historiques. Un aperçu de la notion en linguistique était proposé par Jacqueline Picoche, un éclairage sur les incidences du sérialisme musical dans les domaines de l’art et de la littérature était proposé par Jean-Yves Bosseur. Les aspects historiques du terme n’étaient pas omis : le Cahier offrait, notamment, un extrait d’un texte de Proudhon, De la création de l’ordre dans l’humanité, où le philosophe développait une conception pansérielle de l’univers, influencée par Fourier mais s’inscrivant dans une logique qui devait influencer les sciences sociales dans leur ensemble.

Surtout, ce Cahier était l’occasion de découvrir des auteurs et artistes qui, d’une façon ou d’une autre, s’inscrivaient dans une pratique de la série : le scupteur George Ayvayan, l’écrivain et artiste Patrick Cintas, les poètes Guillaume Balzarini, Jean-Luc Vertut, Robert Vitton... Il ne s’agissait pas, pour autant, de mettre en évidence une quelconque « école sérielle » (ou néosérielle), chacun des intervenants s’inscrivant dans un rapport spécifique à la série, parfois même dans un non-rapport.

C’est que la série se présente sous deux aspects : elle est contrainte, combinatoire, exercice formel dans la dodécaphonie, dans l’art conceptuel américain de la seconde moitié du XXe siècle, dans la poésie de l’Oulipo et, en particulier, dans celle de Georges Pérec. Mais la série est d’abord un outil de description et sa dimension empirique ne devrait pas être tenue pour mineure. C’est, au-delà des procédures mises en avant dans les représentations courantes du sérialisme de Darmstadt, la tentative d’appréhension – et d’exploration – du fait musical qui caractérise les œuvres de Boulez, Nono, Stockhausen ou encore Maderna, et qui font éclater le strict cadre d’un système de génération entièrement rationalisé dont on a pu avoir l’illusion, un temps, permettant l’éclosion d’œuvres aussi fortes que la Deuxième sonate de Pierre Boulez, le Journal de Venise de Bruno Maderna ou encore le Mantra de Karkheinz Stockhausen.

L’empirie du sérialisme, c’est encore ce qui se dessine dans l’approche linguistique de la série. Non la constitution d’une forme a priori mais le dégagement de systèmes localisés, régionaux, partiels, la généralisation du principe de « série défective ». Ainsi peut-on dès aujourd’hui esquisser un nouveau champ du sérialisme, qui pose la contrainte non comme une méthode de composition ou d’écriture mais comme un fondement, une condition de la signification elle-même.

 

 

On lira avec intérêt le PORTRAIT DE LA SÉRIE EN JEUNE MOT, essai que Pascal Leray consacre à la série.


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