Le séisme est un mot qui me fait peur
Comme le nom maudit des camps de concentration.
Le séisme est un mot qui fissure mes rêves
Et crevasse mon silence,
Un mot charnier qui emprisonne le corps des êtres
Que j’ai étreints au plus fort de la tendresse.
Aujourd’hui, je suis l’homme d’une seule réalité
Qui n’est autre que la vie fragile et fragmentée
En renaissance, vécue entre l’espoir
Et la nuit des décombres,
L’homme qui choisit de vivre avec les milliers de fantômes
Qui hantent la mémoire de tout un peuple.
C’est avec leur souvenir que j’écris mon histoire
Et je dédie la souffrance de ma terre aux étoiles
Qui portent chacune le nom d’un enfant
Et à tous ceux qui se souviennent
Des martyrs du douze janvier.