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ROTONDA DE GATOS ILUSTRES II - Le chat des archives historiques appelé Patriarche Oriental Melaka
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 Article publié le 28 novembre 2005.

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Traduit en français par Patrick CINTAS

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Aïe ! Espagne ! Quelle tristesse et quelle joie !
Hier tu avais des rois, des princes et des vice-rois,
Aujourd’hui tu finis, entre aznos y o-bush-es,
avec zapateros héros du jour.
Quelle ironie ! Quelle ironie !

Ainsi pensait dans ses moments de solitude ce chat intellectuel, historien et révolutionnaire, d’origine orientale, qui avait vécu dans son adolescence, confortablement, dans les Archives de l’Inde, à Séville.

Dans un cimetière abandonné de la vallée de Mena, province de Burgos, un vagabond, qui mangeait tranquillement un morceau de jambon assis sur une tombe sans nom et sans mémoire, le trouva éploré et il le prit avec lui pour se promener dans les rues jusqu’à arriver aux portes de la cathédrale, où le vagabond avait l’habitude de dormir avec des journaux en guise de couvertures.

Les cloches sonnèrent de bon matin, mais le chat était déjà réveillé. Un passant de bonne apparence - un commerçant sans doute - prit le chat dans ses mains et l’emporta, le vagabond ne s’en rendit même pas compte, il dormait.

Ce commerçant préparait un très long voyage, loin de chez lui. Un mois plus tard, quand il eut terminé de faire ses bagages, il partit en direction de l’Amérique qui, à travers les siècles, a toujours été pour l’Occident une terre de promesses, d’aventures et de fantaisies, où l’on cherche à faire fortune et à concrétiser ses rêves. Le chat arriva à México ; il n’était pas à son aise avec le nouvel émigrant qui choisit d’habiter sur les hauteurs du Jalisco ; le chat préféra s’en tenir à la vallée de Anáhuac avec ses monts enneigés le Popocatepetl y le Ixtacihuatl.

Un jour, il sortit pour visiter la Cité des Palais, il marcha, marcha à travers les rues et les avenues arborées. Soudain, il se retrouva dans le panthéon civil des Douleurs, et la Rotonde des Hommes Illustres de México attira spécialement son attention. C’était un cercle très grand avec au centre un brûle-parfums toujours allumé, flamme du feu éternel. Beaux monuments consacrés à des personnalités méxicaines, avec leurs noms en lettres d’or gravés dans la pierre. Ici reposent les cendres des plus illustres.

Quelques jours après son infatigable virée en passant par le Passage de la Réforme, où se trouve l’Ange de l’Indépendance ; par le palais national et la cathédrale du Méxique ; par le piédestal et le monument à la révolution méxicaine, il vit que la porte des Archives de la nation était ouverte et il entra sans se faire remarquer. Il monta des marches et des marches et au dernier étage, dans une pièce pleine de papiers, il vit un vieux chaussé de guêtres, plongé dans de vieux documents ; à ce moment, quelqu’un frappa à la porte, c’était un anthropologue célèbre qui venait chercher l’historien pour l’accompagner dans le salon principal où ils devaient donner deux conférences internationales importantes. Le chat les suivit avec enthousiasme jusqu’au salon ; il y avait là les représentants de beaucoup de pays et de prestigieuses académies du savoir. Et là, le chat Melaka, qui avait une grande mémoire, se chercha un bon endroit obscur et discret d’où il put observer et écouter, d’abord l’historien, qui fut reçu par une ovation. Ce vieil homme avait l’air d’un ermite à la barbe négligée, il avait l’air fatigué et ses yeux étaient noirs et petits :

"Entre les nations latino-américaines et l’Espagne, il y a des différences inconciliables..."

Et il continua de parler pendant 15 minutes sur ce thème, puis il fit une pause et on entendit, pendant une demi-minute, les applaudissements de l’auditoire très attentif ; l’historien but, avec précaution, une gorgée d’eau et continua :

"La plupart des cités immémoriales furent soumises par la violence..."

Et il parla encore pendant une demi-heure. La moitié de l’auditoire dormait profondément. Le seul qui demeurait éveillé, c’était le chat Melaka. Il y eut une demie minute d’applaudissements, l’historien but, plus sûrement, deux gorgées d’eau et remercia le public somnolent.

Alors se leva l’anthropologue, qui était aussi historien, il avait l’air triste, il était squelettique, c’était à son tour de parler, sa voix était languissante et monotone.

"Des temps différents coexistent dans la mémoire des cités américaines ; le lointain passé, dont les traces archéologiques sont dispersées dans les friches de la vaste région méso-américaine ou dans les escarpements de la cordillère des Andes..."

Et il en parla pendant une heure. Il y eut quelques applaudissements faméliques, l’anthropologue but, sans se presser, le reste de la moitié du verre d’eau que lui avait laissé l’historien. Avant les applaudissements, alors qu’il achevait sa longue et triste allocution, on remarqua que plusieurs étrangers s’étaient assis aux derniers rangs et dormaient paisiblement, réfléchissant, peut-être, aux profondeurs de la vie, de l’au-delà et des mystères qui enveloppent un sommeil profond et impénétrable ; le chat Melaka s’était lui aussi endormi. Les applaudissements réveillèrent les dormeurs qui demandèrent où avaient lieu le vin d’honneur et ses casse-croûte. Les autres commentaient les passages pertinents de l’exposé de l’historien et ceux qui venaient de se réveiller n’y comprenaient rien, ils souhaitaient seulement boire en l’honneur de cet évènement, mais certains dormaient encore. Les parlottes durèrent une heure vingt.

Quand le salon fut de nouveau plongé dans l’obscurité et le silence, le Patriarche Oriental Melaka se sentit maître des lieux et commença à finir les restes ; il y avait du vin au fond des verres, mais Meleka n’y prêta aucune attention car il était sobre. Soudain, il entendit des bruits étranges et il cessa de manger pour se mettre aux aguets. Alors apparut la souris blanche aux pattes roses, Mère Célibataire Solitude et ses enfants qui vivaient dans le grenier du vieil édifice. Melaka sauta sur elle comme un éclair, la souris eut la peur de sa vie en se sentant prisonnière de ces terribles griffes et dans un cri d’horreur et d’angoisse, elle dit :

 - Attends, Seigneur Chat, ne me mange pas, écoute-moi, je suis la Mère Célibataire Solitude et je dois nourrir mes enfants toute seule.

De voir cette pauvre Mère Célibataire seule et sans défense, avec ces larmes qui giclaient de ses yeux clairs, sous les paupières fermées, elle n’avait qu’une dent et son visage était triste, Melaka lui demanda :

 - Et si je te lâche, qu’est-ce que je gagne ?

 - Mon... mon infinie gratitude et... ma loyauté ! répondit la souris blanche agitée par la peur.

 - Et à quoi cela me servira-t-il ? dit le félin oriental aux yeux brillants profondément jaunes.

 - À tout ! répondit encore la Mère Célibataire très altérée. La loyauté est une vertu qui s’est perdue aujourd’hui, mais, en plus, je m’engage à t’apporter chaque nuit la meilleure viande et le meilleur fromage qui se puissent trouver sur le marché.

La proposition paraissait alléchante et Melaka lâcha la souris en lui disant :

 - Cela me convient, mais je sais bien que le fromage c’est pour toi et tes enfants, pas vrai ?

 - C’est vrai, reconnut-elle. Comme ça, je profiterai du voyage pour nous nourrir.

Melaka fut impressionné par la sincérité de cette souris blanche, mais aussi par son astuce. Sans perdre plus de temps, la souris Solitude appela ses enfants qui tremblaient dans un coin.

 - Venez tous ! Je veux vous présenter notre ami, le Seigneur Chat.

Les petites souris ne bougeaient pas, insensibles aux arguments de la Mère Célibataire Solitude. Alors Mélaka les gronda d’une voix rude :

 - Obéissez à votre mère ou je viens vous chercher !

Trois d’entre elles se réfugièrent près de leur mère : Seule Un, Seule Deux et Seule T trois, qui étaient blanches comme leur mère, avec des petites pattes roses.

La souris Solitude répéta à voix haute :

 - J’ai dit tout le monde !

Apparurent alors Arithmétique, Mathématique et Multiple.

 - Tous ! Tous ! Tous ! répéta impatiemment la souris, - mais personne ne s’approchait plus.

Le chat observait soigneusement ce qui se passait. Il s’approcha du coin où se cachaient les autres petites souris, qui étaient les plus petites, et avec douceur il leur dit :

 - Qui sont celles-là qui n’écoutent pas leur mère Solitude ?

On entendit une petite voix, un monosyllabe et alors Silence, avec sa soeur Anémie, se mirent à courir vers leur mère.

 - Voilà tous mes enfants, seigneur Chat. J’ai l’honneur de vous les présenter, ils apprendront à vous respecter et à vous aimer.

 - Très bien, répondit Melaka, mais ne m’appelle pas Seigneur Chat, je m’appelle Patriarche Oriental Melaka.

 - Mela... quoi ? dit à voix basse Mathématique, qui avait la peau noire comme la nuit et qui avait coutume de s’exprimer avec précision.

 - Ori en quoi ? dit Arithmétique qui avait la peau couleur café et qui aimait les chiffres, il avait un abaque pour faire ses calculs arithmétiques et tenait un répertoire numérique de l’âge de ses frères et soeurs et il savait déjà compter jusqu’à dix.

Le chat l’écouta et lui demanda :

 - Que dis-tu ? Tu veux faire pipi ?

 - Pa... pa... patripa... dirent en choeur Seul Un, Seule Deux et Seule Trois.

Melaka les entendit et il dit en plaisantant :

 - Ils m’appellent Papa ?

Ils rirent tous de la plaisanterie. La souris Anémie ne dit rien et Silence se tut elle aussi. Soudain le chat sauta sur le mur comme un chat ninja et il se mit à pisser partout et aussi sous la table du président des conférences internationales, et à la fois très triste et très satisfait, il dit :

 - Excusez-moi, mais je souffre d’incontinence.

Personne n’y prêta attention, sauf Mathématique qui dit :

 - Ne t’en fais pas, chat Melaka, ce sont là des contingences naturelles.

La souris Mère Célibataire Solitude commença à raconter sa vie à Melaka :

 - Je te dirais d’abord que ces années ont été dures pour moi, Patriarche. Seules les trois Seules sont enfants du même père, Ursule, mon aimé, voilà pourquoi elles sont filles de l’amour, les autres ont d’autres pères. Je vis en loyer, je loue ici ou là et mes prétendants me donnent de la nourriture en échange et ils me protègent quand je sors dans la rue. N’allez pas croire qu’il en fut toujours ainsi, non ! je suis de bonne famille, mes parents étaient assistants dans un laboratoire de biologie où de célèbres médecins les examinaient en échange d’une alimentation extraordinaire. Malheureusement, un jour une bouteille de gaz explosa et provoqua un grand incendie. Ursule était avec mes parents, Dominique et Dominique, cette nuit-là, ils mangeaient tous les trois une délicieuse glace au chocolat quand le feu les détruisit. Ont péri aussi mon frère unique Gervais et sa fiancée Lorette, qui dormaient près de la cheminée. Nous avons été épargnées parce que nous étions en visite chez une amie, moi et mes trois petites.

J’étais seule désormais et la vie était devenue difficile. Une nuit, je suis sorti pour aller au marché et un galant m’a approchée, il était noir comme la nuit et plein d’éloges, il s’appelait Fident, il me fit des propositions amoureuses et je les acceptai, en échange d’un coup de main pour me procurer du bon fromage pour mes enfants. Peu après, naquirent d’autres petits mais seulement Mathématique survécut, car j’étais faible et malade.

Ainsi passa le temps. Ensuite j’ai connu une souris un peu bizarre, un marron appelé Jouvence, il était chaud et le temps d’une saison est né Arithmétique.

À cette époque, on ne trouvait rien à manger, il y avait une crise et on mourait de faim, on dormait où on pouvait, les nuits étaient froides. Alors apparut une souris grise, à l’allure nonchalante et triste, Phil, il parlait avec mélancolie et me faisait pleurer. Il m’invita à le rejoindre chez lui avec mes enfants, c’est le grenier où nous vivons aujourd’hui et où est née ma fille Anémie, qui vit par miracle, avec cet appauvrissement du sang, ces hémorragies, sa déficience en fer et ses maladies chroniques. Cette pauvre souris grise ne l’a pas connue, car il est mort peu de temps après nous avoir hébergées, mais il a su nous protéger et il nous a montré toutes les sorties et les entrées secrètes de l’immeuble. J’ai eu ensuite d’autres aventures et j’ai perdu beaucoup de petites souris qui n’ont pas survécu, je n’ai jamais su y faire avec la maternité. De cette dernière étape, seules ont vécu Silence et Multiple.

Quand Melaka la vit si angoissée, il lui dit d’une voix douce :

 - Tout va bien, ma chère Solitude, laisse ces tristes souvenirs et pense à tes enfants, je suis là maintenant pour m’occuper de toi et à partir d’aujourd’hui tu n’auras plus besoin de louer et mieux : ne sors pas la nuit pour me chercher de quoi manger, je me charge de tout, retourne au confort que tu as connu avec tes parents et ton amoureux Ursule.

Solitude fut tellement émue qu’elle osa s’approcher de Melaka pour l’embrasser sur les moustaches. Le chat ne la regarda pas et sourit nerveusement.

 - Je m’occupe de chauffer le grenier, dit-elle, où nous vivrons tous ensemble à partir de cette nuit, car nous sommes en octobre et il fait froid.

La famille acheva le repas et tout le monde alla ensuite se reposer. Melaka dut transporter Anémie et Silence dans sa gueule parce qu’elles s’étaient endormies au milieu des miettes de pain éparpillées sur le plancher.

Le lendemain, mardi, les conférences internationales se continuèrent dans le salon des Archives Historiques de la Nation. À l’heure prévue, Melaka descendit du grenier et s’installa confortablement dans un coin, il avait amené avec lui Silence avec la permission de Solitude.

Arrivèrent l’historien et l’anthropologue, accompagnés du conférencier invité ce soir ; une fois faites les présentations, celui-ci commença :

"Quand les Européens commencèrent à réaliser les premiers recensements, la population indigène avait été décimée par les guerres, la faim, les travaux forcés et les épidémies de maladies amenées par les Européens..."

Au bout de dix minutes, l’historien se mit à regarder étrangement l’anthropologue et celui-ci lui retournait la même inquiétude. Le premier pensait que l’autre puait à cause d’un manque d’hygiène et l’anthropologue était persuadé que l’historien était sale.

"La culture maya se distingua par la pratique d’une langue écrite..."

Les invités qui occupaient le premier rang commencèrent eux aussi à sentir quelque chose et en parlaient à voix basse, disant que les deux vieillards ne s’étaient pas lavés depuis longtemps et qu’ils n’étaient que des cochons.

"Vers l’an 1000, une nouvelle puissance du Méxique central, les toltèques, commençérent à former un empire autour de celui qui existait déjà dans la vallée du Méxique et ils pénétrèrent dans les territoires mayas de Chichén Itzá."

La rumeur à propos des odeurs augmenta dans le salon et le chat Melaka, qui écoutait attentivement, se rendit compte du problème qu’il avait posé la nuit dernière en couvrant les murs de pipi. Quelques invités se levèrent et sortirent discrètement, surtout quelques dames pomponnées.

"Les luttes intestines et les épidémies fragilisèrent les Méxicains, facilitant la conquête de Cortés. À ce moment, les peuples indigènes du Méxique formaient partie de l’empire aztèque. La conquête espagnole se poursuivit pendant plus de deux siècles..."

Quand le conférencier atteignit ce point de son intervention, le salon était presque vide et les deux vieillards se regardaient haineusement et sans broncher.

"La Cordillère des Andes, qui s’étend sur toute la moitié occidentale de l’Amérique du Sud, fut le territoire d’une des plus grandes civilisations du continent..."

Ce fut la conclusion du conférencier, sans une seule gorgée d’eau ; il n’y eut pas d’applaudissements, le silence était sépulcral, le salon plongé dans la pénombre et on ne percevait pas le moindre signe de présence humaine.

Devant ce désastre, on suspendit les conférences, mais il y eut encore quelques participants qui, informés de la mauvaise odeur de l’endroit, envoyèrent leurs conférences par écrit, dont celle-ci où l’on pouvait lire :

"Les indigènes américains croyaient que l’âme de leurs défunts voyageait ailleurs dans l’univers, où elle profitait d’une existence de plaisir pendant que se déroulaient ses activités quotidiennes. L’âme des personnes maudites ou perverses errait aux alentours de ses anciennes habitations, provoquant le malheur..."

On était dimanche, la souris à la dent unique, le chat et toute la famille sortirent pour aller se promener à la campagne, il y avait une étable très grande avec des vaches laitières et on voyait aussi un petit étang où d’autres animaux venaient boire ; des coqs, des poules, des canards, des oiseaux, des cochons de lait, des colombes, beaucoup de colombes ; c’était un étang plein de poissons.

La famille avait campé près de l’étable. Ils sortirent de leur panier leurs fromages et la viande. Ils étaient en train de manger tranquillement quand se fit entendre un vilain bruit derrière les buissons, c’était le serpent Corail Souricière, parent du Serpent Royal. Il apparut avec ses anneaux et ses bandes sur le corps d’un rouge intense, noir et jaune. Melaka bondit et se mit à tournoyer pour l’affronter. La Souricière était dressée devant lui comme un bâton fleuri, montrant ses crocs et ses yeux pleins de feu. Le Patriarche Oriental Melaka bondit encore et cette fois, il tomba sur le serpent et lui détruisit la tête. La souris et ses petits étaient cachés dans le trou d’un arbre et quand ils se rendirent compte de l’adresse de Melaka, ils sortirent pour le féliciter de sa prouesse et le caresser, et ils le remercièrent de leur avoir sauvé la vie. Alors, la famille retourna au grenier après ce terrible jour de promenade à la campagne.

La nuit passa, les rues étaient froides et désertes, Melaka retournait au grenier après avoir récolté de la viande et du fromage qu’il transportait dans une bourse accrochée à son cou. Bien sûr, un ami des bêtes l’avait aidé et en plus, il ne passait pas inaperçu, les chattes le regardaient avec envie, mais Melaka était un célibataire orthodoxe et un coeliaque chronique, il souffrait de plusieurs maladies.

La cave où on gardait les vieux meubles fut pour lui une découverte très importante, sa diarrhée coeliaque et ses problèmes urinaires le tourmentaient autant que ceux qui travaillaient aux archives.

Avec le temps, il fut très aimé par la famille du grenier. Tristement, un jour qu’il entrait dans la cave pour faire ses besoins, ses problèmes d’estomac mirent fin à ses jours. Dans le salon des Archives de la Nation, cette nuit-là, on entendit un choeur de belles voix qui chantaient la Messe pro defunctis o réquiem, du compositeur espagnol Luis de Victoria, pour les défunts et d’autres chants grégoriens.

On ne sut jamais ce qu’il était advenu de la souris blanche et de ses petits. On déménagea les Archives et le vieil immeuble fut détruit.

 

 

 

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El gato del archivo histórico llamado Patriarca Oriental Melaka

 

 ¡Ay, España que tristeza y qué alegría !
Ayer tuviste reyes, príncipes y virreyes,
hoy terminas, entre “aznos y o-bush-es”,
con zapateros héroes este día.
¡Qué ironía, qué ironía !

Así pensaba en sus horas de soledad este gato intelectual, historiador y revolucionario, de origen oriental, que en su adolescencia había vivido, holgadamente, en el Archivo de Indias, en Sevilla.

En un cementerio abandonado en el Valle de Mena, Burgos, se lo encontró llorando un vagabundo que comía tranquilamente un trozo de jamón serrano sobre una tumba sin nombre ni memoria. Se lo llevó con él a caminar las calles hasta llegar a la puerta de la catedral, donde el vagabundo acostumbraba dormir cubierto de periódicos.

Muy temprano sonaron las campanas, el gato ya estaba despierto. Un transeúnte de buen aspecto - parecía comerciante - tomó al gato en sus manos y se fue con él, el vagabundo ni cuenta se dio, pues seguía dormido.

Este comerciante estaba preparando un viaje muy largo, lejos de su patria. Un mes después, cuando terminó de preparar su equipaje y sus documentos, salió rumbo a tierras americanas, que, a través de los siglos, han sido para Occidente, lugares de promesas, de aventuras y de fantasías, en las que se ha buscado realizar sueños y encontrar fortunas. El gato llegó a México ; no se sentía bien con el recién emigrado que fue a residir a los Altos de Jalisco ; prefirió permanecer en el Valle de Anáhuac con sus nevados el Popocatepetl y el Ixtacihuatl.

Un día salió a conocer la Ciudad de los Palacios, caminó y caminó por calles y avenidas arboladas. De pronto se encontró en el Panteón Civil de Dolores, le llamó mucho la atención la Rotonda de los Hombres Ilustres de México, un círculo muy grande que tiene al centro un pebetero, siempre encendido, con la llama del fuego eterno. Bellos monumentos dedicados a personajes mexicanos, con su nombre en letras de oro o esculpido en piedra. Ahí descansan los restos de los más ilustres.

Varios días después de sus incansables recorridos por el Paseo de la Reforma, donde está el Ángel de la Independencia ; por el Palacio Nacional y la Catedral de México ; por el Zócalo y el Monumento a la Revolución Mexicana, vio la puerta abierta del Archivo de la Nación y se metió sin que lo notaran. Subió gradas y más gradas, en el último piso, en una habitación amplia y llena de papeles, vio a un viejo con sus antiparas puestas, que revisaba documentos antiguos, en ese momento, alguien tocó a la puerta, era un antropólogo famoso, que venía por el historiador para acompañarlo al salón principal donde darían dos importantes conferencias internacionales. Con entusiasmo, el gato los siguió por los pasillos y las gradas hasta el salón ; había invitados de muchas naciones y de prestigiadas academias del conocimiento. Allí, el gato Melaka, que era de una memoria sorprendente, se buscó un lugar sombrío y discreto, desde donde pudo observar y escuchar, primero al historiador, que fue recibido con un efusivo aplauso. Este viejo parecía un ermitaño de barba abandonada, de aspecto cansado y ojos oscuros y pequeños :

“Entre las naciones de Latinoamérica y España hay diferencias irreconciliables....”

Y siguió hablando durante 15 minutos sobre este tema, cuando hizo una pausa, se escucharon, durante medio minuto, aplausos del auditorio, que se veía muy atento ; el historiador bebió, con cautela, un trago de agua y continúo diciendo :

“Muchas ciudades inmemoriales fueron sometidas con violencia...”

Y todavía habló durante media hora más, la mitad de las personas que ocupaban el salón estaban profundamente dormidas, el único que permanecía despierto era el gato Melaka. Se escucharon aplausos de menos de medio minuto, el historiador bebió, con mayor seguridad, dos tragos de agua y dio las gracias al público somnoliento.

Enseguida se puso de pie el antropólogo, que también era historiador, de aspecto triste y esquelético, a quien le tocaba el turno de hablar, su voz era lánguida y monótona :

“Tiempos de diversa naturaleza coexisten en la memoria de las ciudades americanas : el pasado remoto, cuyos rastros arqueológicos aún permanecen dispersos en los eriales de la vasta región mesoamericana o en los empinados resquicios de la cordillera andina...”

Y así habló durante una hora. Se escucharon aplausos desnutridos, el antropólogo bebió, sin dilación, el resto de la mitad del vaso de agua que había dejado el historiador. Antes de los aplausos, cuando estaba terminando su triste y larga exposición, se notaron en el salón a unos extranjeros que se habían acomodado en los asientos de las últimas filas y dormían placidamente, reflexionando, tal vez, en las profundidades de la vida, del más allá y de los misterios que envuelven un sueño profundo e impenetrable ; el gato Melaka también se había dormido. Con los aplausos despertaron los que se habían dormido y preguntaron dónde sería el vino de honor y los bocadillos. Los demás comentaban los aspectos más destacados de la exposición del historiador y los que acababan de despertar no entendían absolutamente nada, sólo querían brindar por el éxito del evento, a pesar de que, a más de uno, se le oyó un ronquido. Una hora y veinte minutos duró el convivio.

Cuando el salón quedó oscuro y en silencio, el Patriarca Oriental Melaka, se sintió dueño y señor del recinto y empezó a comer las sobras de los bocadillos ; algunas copas quedaron con un poco de vino tinto, pero a Melaka no le llamó la atención porque era abstemio. De pronto, escuchó extraños ruiditos y se pusoalerta,dejódecomer y se quedó inmóvil. En eso aparecieron la ratona blanca de patas rosadas, Madre Soltera Soledad y sus ratoncitos, que vivían en el ático del viejo edificio. Melaka saltó como un rayo sobre ella, la ratona se llevó el susto de su vida al sentirse atrapada en aquellas terribles garras y con un grito de horror y de angustia, le dijo :

 - Espere Señor Don Gato, no me coma, escúcheme una palabra, yo soy la ratona Madre Soltera Soledad y tengo que mantener sola a todos mis hijos.

Melaka, al ver indefensa a aquella pobre e infeliz Madre Soltera, con abundantes lágrimas en sus ojos claros, de párpados caídos, un solo diente y una tristeza larga en el rostro, le preguntó :

 - Y si te suelto, ¿yo qué gano ?

 - ... Mi, mi....infinito agradecimiento y mi lealtad - respondió la ratona blanca, estremecida por el susto.

 - Y eso, ¿de qué me sirve ? - dijo el felino oriental de ojos brillantes y profundamente amarillos.

 - De mucho - repuso todavía muy alterada la Madre Soltera - la lealtad es una virtud que se ha perdido en este tiempo, pero, además, me comprometo a traerte todas las noches la mejor carne y el mejor queso que encuentre en el mercado público.

Cuando Melaka escuchó la propuesta, no le pareció nada mal y soltándola le dijo :

 - Me parece bien lo que me dices, claro lo del queso es porque piensas en ti y en tus ratones, ¿verdad ?

 - Es cierto, - afirmó ella - así aprovecharía el viaje al mercado y mis hijos y yo también comeríamos.

A Melaka le agradó la sinceridad de aquella ratona blanca y también su astucia. La ratona Soledad sin perder tiempo, llamó a todos sus hijos que estaban temblando de miedo en un rincón.

 - Vengan todos, quiero presentarles a nuestro amigo, el Señor Don Gato.

Los ratoncitos seguían en el rincón sin hacerle caso a la Madre Soltera Soledad. Entonces Melaka, con una voz ronca les gritó :

 - Obedezcan a su Madre Soltera o voy yo por ustedes.

Llegaron corriendo tres de ellos al lado de su Madre : Solo Uno, Solo Dos y Solo Tres, que eran blancos como su madre y con las patitas rosadas.

La ratona Soledad volvió a decir en voz alta :

 - ¡Dije todos !

Aparecieron Aritmético, Matemático y Múltiple.

- ¡Todos, todos, todos.....! - volvió a gritar la ratona impaciente, pero no sucedía nada.

El gato que observaba minuciosamente lo que estaba pasando, se acercó al rincón en donde se encontraban los dos últimos ratoncitos, que eran los más pequeños y con dulzura les preguntó :

 - ¿Quiénes son ustedes que no escuchan a su madre Soledad ?

Se oyó un pequeño sonido, como un monosílabo y entonces Silencio, en compañía de su media hermana Anemia corrieron donde su mamá.

 - Aquí están todos mis hijos Señor Don Gato, tengo el honor de presentárselos, ellos aprenderán a respetarlo y a quererlo.

 - Muy bien - respondió Melaka, pero ya no me diga Señor Don Gato, yo me llamo Patriarca Oriental Melaka.

 - ¿Mela qué...? - dijo en voz baja Matemático, de piel oscura como la noche y que acostumbraba hablar con mucha precisión.

 - ¿Ori...tal...qué ? - pronunció Aritmético, de piel café y muy aficionado a los números, tenía su ábaco para hacer sus cálculos aritméticos, llevaba un registro numérico de la edad de sus medios hermanos y ya sabía contar del uno al diez.

El gato lo escuchó y le preguntó :

 - ¿Qué dices ? ¿Quieres ir a hacer pis ?

 - Pa...pa...patri-pa, dijeron en coro Solo Uno, Solo Dos y Solo Tres.

Melaka los escuchó y en broma les preguntó :

 - ¿Me están diciendo Pa-pá ?

Todos se rieron de la broma. La ratoncita Anemia no dijo nada y Silencio se quedó también en silencio. De pronto el gato dio un salto sobre la pared como si fuera un gato ninja y orinó por todas partes y también bajo la mesa del presidium de las conferencias internacionales, muy apenado y a la vez satisfecho, dijo :

 - Disculpen es que padezco dos o tres veces al día de incontinencia urinaria.

Nadie le dio la menor importancia, excepto Matemático que le dijo :

 - No se preocupe gato Melaka, son necesidades corporales naturales.

La ratona Madre Soltera Soledad comenzó a contarle a Melaka la historia de su vida :

 - Empezaré por decirle que han sido años difíciles para mí, Patriarca. Mis hijos, sólo los tres Solos son hijos del mismo padre que se llamaba Úrsulo, mi amoroso compañero, por eso, ellos son hijos del amor, los demás tienen otro parentesco. Yo soy una ratona que vive de alquilada, me alquilo aquí, me alquilo allá y mis pretendientes me dan a cambio alimento y me cuidan cuando salgo a la calle. No vaya usted a creer que esto siempre fue así, no, yo vengo de muy buena familia, mis padres asistían a un laboratorio de biólogos expertos donde los consultaban médicos famosos y les hacían experimentos, a cambio de un magnífico alimento. Lamentablemente, un día estalló una garrafa de gas y provocó un incendio enorme. Úrsulo estaba acompañando a mis padres, Domingo y Dominga, esa noche, los tres comían un delicioso helado de chocolate cuando fueron quemados por las llamas. Lo mismo les ocurrió a mi único hermano Gervasio y a su novia Loreta, que dormían cerca de la chimenea. Nosotros nos salvamos porque me encontraba fuera de la casa visitando a una vecina en compañía de mis tres pequeños.

Cuando me vi sola, la vida se me hizo muy difícil y una noche que salí al mercado público, se me acercó un galán oscuro como la noche y muy preciso en sus elogios, Fidencio se llamaba, me hizo proposiciones amorosas y yo acepté, a cambio de que me ayudara a conseguir un buen queso para mis hijos. Al poco tiempo nacieron varios pequeños de los que sólo se salvó Matemático, pues yo estaba muy débil y enferma.

Así pasó el tiempo, después conocí a un ratón un poco raro, marrón, Juvencio, siempre andaba con los pensamientos volando, lo acepté una temporada y nació Aritmético.

En esa época, no se conseguía nada para comer, había crisis callejera y nos estábamos muriendo de hambre, dormíamos donde se podía, las noches eran frías. Entonces se apareció un ratón gris, de andar lento y triste, Filio, tenía un hablar melancólico y me hizo llorar. Me invitó con mis hijos a que lo acompañáramos a su refugio, es el ático donde ahora vivimos y donde nació mi hija Anemia, que vive de milagro, con su acostumbrado empobrecimiento de sangre, con sus hemorragias, su deficiencia de hierro y sus enfermedades crónicas. Ese pobre ratón gris no la conoció, pues murió a los pocos días de que nos dio hospedaje, pero nos supo cuidar y nos enseñó todas las salidas y entradas secretas del edificio. Después tuve otros amores y perdí muchas camadas de ratoncitos que no lograban sobrevivir, nunca he sido buena para resistir la maternidad. De esta última etapa sólo quedaron Silencio y Múltiple.

Cuando Melaka la vio muy angustiada le dijo con una voz muy suave :

 - Ya está bien mi querida Soledad, deje esos tristes recuerdos y piense en sus hijos, ahora yo estoy aquí para cuidarla y a partir de hoy ya no tiene que andar de alquilada, es más, no salga sola en las noches para buscarme comida, yo me encargaré de todo, usted vuelva a sentirse en la comodidad que tenía cuando vivían sus padres y su amoroso compañero Úrsulo.

Soledad se emocionó tanto, que tuvo el inocente atrevimiento de acercarse a Melaka para darle un beso en sus largos bigotes. El gato la vio de reojo y sólo le sonrió con una nerviosa amabilidad.

 - Yo me encargaré de calentar el ático - dijo Soledad - donde viviremos todos juntos a partir de esta noche, pues ya estamos en octubre y hace frío.

La familia terminó la cena y se retiró a descansar a plenitud. A Anemia y a Silencio los tuvo que llevar Melaka en el hocico porque ya estaban dormidos entre las migajas de pan que habían quedado dispersas sobre el suelo.

El día siguiente era martes y continuaron las conferencias internacionales en el salón-auditorio del Archivo Histórico de la Nación. A la hora programada bajó del ático Melaka y se acomodó en su rincón favorito, en absoluto silencio con Silencio en el hocico, había traído al ratoncito más pequeño con el permiso de Soledad.

Llegaron a la mesa principal el historiador y el antropólogo, acompañando al conferencista invitado de esa noche que, una vez presentado al público asistente, empezó su conferencia :

 “Cuando los europeos empezaron a realizar los primeros registros, la población indígena ya se había visto diezmada por las guerras, el hambre, los trabajos forzados y las epidemias de enfermedades introducidas por los europeos....”

No había hablado diez minutos el conferenciante, cuando el historiador empezó a ver de una manera muy extraña al antropólogo y éste hacía lo mismo con el historiador. El primero creía que el otro apestaba por falta de limpieza y el antropólogo estaba seguro de que el historiador era un sucio.

 “La cultura maya se distinguió por desarrollar una lengua escrita basada en glifos...”

Los invitados que ocupaban los asientos de las primeras filas, empezaron también a oler algo muy feo y comentaban en voz baja que, los dos viejos de la mesa principal, no se habían bañado en muchos días y que eran unos sucios.

“Hacia el año 1000, una nueva potencia del México central -los toltecas- comenzaron a formar un imperio alrededor del ya existente en el valle de México y penetraron en el territorio maya de Chichén Itzá. Este imperio se derrumbó en 1168...”

El rumor en relación de los olores se hizo más grande en el salón-auditorio y el gato Melaka, al escuchar con su fino oído, se dio cuenta del daño que había hecho la noche anterior cuando espolvoreó con sus orines las paredes y la mesa principal. Algunos de los asistentes empezaron a levantarse y a salirse con discreción de la conferencia, principalmente algunas damas catrinas.

“Las luchas internas y las epidemias vinieron a debilitar a los mexicanos, facilitando que Cortés triunfara en su conquista. En ese momento, los pueblos indígenas de México formaban parte de los dominios del Imperio azteca. La conquista española tardó más de dos siglos en abarcar todo México...”

Cuando el conferenciante llegó a este punto, el salón-auditorio estaba casi vacío y los dos viejos de la mesa principal se veían con odio y coraje. 

“La Cordillera de los Andes, que se extiende por toda la mitad occidental de Sudamérica, constituyó el territorio de una de las grandes civilizaciones del continente...”

Así terminó el conferenciante, sin beber agua ; no se oyeron aplausos, había un silencio sepulcral, el salón estaba en la penumbra y no se percibía el más mínimo movimiento humano.

Ante este desastre, se suspendieron las conferencias, pero todavía hubo algunos participantes que al enterarse de los olores de ese siniestro lugar, enviaron sus conferencias por escrito, entre las que se podían leer los siguientes párrafos :

“Los indígenas americanos creían que el alma de los difuntos viajaba a otra parte del Universo, donde disfrutaba de una existencia placentera mientras que desarrollaba las actividades cotidianas. El alma de las personas desdichadas o perversas vagaba por los alrededores de sus antiguas viviendas, provocando desgracias...”

Era domingo, la ratona con un solo diente, el gato y toda la familia salieron de paseo al campo, había un establo muy grande de vacas lecheras y se veía también un pequeño estanque donde estaban otros animales bebiendo agua ; gallos, gallinas, patos, pájaros, cochinitos, palomas, muchas palomas ; era un estanque lleno de peces.

La familia había acampado cerca del establo, sacaron de un canasto sus quesos y su carne. Estaban comiendo muy contentos cuando se oyó un ruido muy feo detrás de los matorrales, era la serpiente Coral Ratonera, pariente de la Serpiente Real. Apareció con sus anillos y sus bandas en el cuerpo de color rojo intenso, negro y amarillo. Melaka saltó de una forma especial y dio dos volteretas en el aire para enfrentársele. La Ratonera estaba erguida frente a él como un bastón florido, con los colmillos a la vista y los ojos llenos de fuego. El Patriarca Oriental Melaka volvió a saltar y esta vez, le cayó por atrás a la Coral Ratonera destrozándole la cabeza. La ratona y sus hijitos estaban escondidos en el hueco de un árbol y cuando se dieron cuenta de la destreza de Melaka, salieron para felicitarlo y hacerle cariños por su proeza y le dieron las gracias por salvarles la vida. Así, la familia regresó al ático ese terrible día de paseo al campo.

Pasaba la media noche, las calles estaban desiertas y frías, Melaka regresaba al ático después de una excelente recolección de queso y carne que traía en una bolsita amarrada al cuello, desde luego que, alguien menesteroso y amante de los animales lo había ayudado, además, era tan bueno y hermoso que no pasaba inadvertido, las gatas del barrio lo miraban con ojos de lujuria, pero Melaka era un ortodoxo célibe y celíaco crónico, padecía varias enfermedades.

Cuando descubrió un bodegón donde guardaban los muebles rotos y viejos, fue algo muy importante para él, su celíaca diarrea blanquecina y su problema urinario eran su tormento y el de los que asistían al archivo.

Con el tiempo fue muy querido por toda la familia del ático. Tristemente, un día que entró de emergencia al bodegón para hacer sus necesidades fisiológicas, ya no volvió a salir, sus problemas estomacales acabaron con su vida. En el auditorio del Archivo de la Nación, esa noche, se oía un coro de bellas voces que cantaba La Missa pro defunctis o réquiem del compositor español Luis de Victoria, para el oficio de difuntos y algunos cantos gregorianos.

De la ratona blanca y sus bellos hijitos ya no se supo nada. Cambiaron el Archivo de domicilio y el antiguo edificio fue demolido.

 

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