|
![]() |
||||||
|
Navigation | ||
Choix de poèmes (Patrick Cintas)
L’homme en valise
![]() oOo Les œuvres complètes d’Antonin Artaud s’ouvrent sur trois textes qui la cernent en même temps qu’elles les libèrent de toute nécessité de repère avec la mort.
Le Préambule écrit « dès que Gaston Gallimard eut proposé à Antonin Artaud de publier ses œuvres complètes. »
Moi poète j’entends des voix qui ne sont plus de ce monde mais du côté de l’agonie. Car là où je suis il n’y a plus à penser. La liberté n’est plus qu’un poncif plus insupportable que l’esclavage.
1º Je renie le baptême. 2º je chie sur le nom chrétien. 3º je me branle sur la croix de dieu (mais la branlette, Pie XII, n’a jamais été dans mes habitudes, elle n’y entrera jamais. Peut-être devez-vous commencer à me comprendre) : 4º C’est moi (et non Jésus-christ) qui ai été crucifié au Golgotha, et je l’ai été pour m’être élevé contre dieu et son christ, Parce que je suis un homme Et que dieu et son christ ne sont que des idées Qui portent d’ailleurs la sale marque de la main d’homme ; Et ces idées pour moi n’ont jamais existé.
L’Adresse au Dalaï-lama, autre nouvelle mouture « récrite pour les mêmes raisons que l’Adresse au Pape. »
J’ai à vous dire que vous, lamas, des Indes, de la Chine, de la Mongolie, et du Thibet, Etes tous des saligauds, Yogi en plus Et gourus foutus. Vous n’avez pas de glotte en bouche, mais rien qu’un cu dans le cerveau.
Les dissertations d’Albert Camus ni les promesses échevelées de Char n’y changeront rien : l’homme est mort.
|
![]() |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |