|
Le chevreuil couronné |
![]() |
Navigation | ||
![]() oOo Un chevreuil couronné de liane enneigée ne regarde pas la rivière couler, la salue pourtant. Fièvre hivernale des sens. C’est que la rivière nerveuse court en tous sens. Ses courants fouettent l’eau, comme si la rivière, lasse de sa peau d’hiver, roulait sur elle-même, dans l’attente d’offrir au chevreuil un lieu plus propice où étancher sa soif endormie. Emmanuelle revient sur les lieux de son mystère. La main ferme et le poignet nerveux, à coup de serpe, elle a donné vie au chevreuil maintenant endormi. Quelque chose d’elle demeure dans la fièvre de la rivière qui ne s’emporte jamais. Au printemps, le chevreuil verdira. Il sera temps de revenir saluer la rivière sentencieuse. Et puis de courir les bois. A pas mesurés, Emmanuelle prend le recul nécessaire, fixe cette beauté vivante en qui s’allient l’innocente fierté de la bête prête à bondir et la patience exubérante du végétal endormi.
Jean-Michel Guyot 25 février 2013 |
![]() |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |