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Article publié le 5 mai 2013. oOo Je me suis penché, récemment, sur la « famille » des écrivains. Voilà un concept pour le moins compliqué, chacun s’attelant à son propre travail, dans une voix personnelle, et parfois singulière pour certains. Des groupements ont existé, par le passé, et ce à plusieurs reprises. De fortes différences et de solides points communs ont uni les écrivains. Et continuent encore, même si on ne parle pas d’école, de mouvement, encore moins – fort heureusement – de chapelle. Si je considère d’une part l’ensemble des publications actuelles, et d’autre part l’avancée de mes fictions au sein d’une maison d’édition en constante ébullition, j’aboutis assez logiquement à l’expression « aristocratie littéraire ». Attardons-nous d’abord sur la définition du substantif, dans le Petit Robert : « 1361. Du grec « aristocratia », de « aristos », le meilleur, et « kratos », force, puissance. 4. Petit nombre de personnes qui détiennent une prééminence en quelque domaine … élite. Une aristocratie d’écrivains. L’aristocratie du talent. Par EXT. Prééminence, supériorité, distinction ». L’élitisme apparaît en pleine lumière, et il n’a aucun rapport avec l’hérédité ou l’argent. C’est un élitisme fondé sur le mérite, sur le travail. Partant de cette base, j’élargis le champ, en considérant les individualités que sont les écrivains et aboutis à la définition suivante : Aristocratie littéraire : « Ensemble des écrivains qui ont conscience d’appartenir à non pas une classe ou une caste mais à une singulière confrérie où la valeur du travail, un travail impossible à quantifier, impossible à réellement intégrer dans le cadre d’un salaire ou d’un traitement fixe, est centrale, au même titre que le choix d’une posture esthétique de la vie, une confrérie cimentée par des affinités intellectuelles ». Aux caractéristiques de cette définition, j’ajouterais la professionnalisation de l’écriture, la conscience d’inventer son propre métier. Le temps, le degré d’investissement, synonymes d’obstacles franchis sont quelques-uns des paramètres concrets qu’il faut entendre par le mot professionnalisation. Le travail, la liberté, le plaisir, la passion, le partage sont parmi les valeurs cardinales du métier d’écrivain et de son devenir aristocratique. Bien souvent, l’auteur crée ses propres contraintes, en opposition aux conventions du moment, des contraintes potentiellement transformatrices de ce qui existe déjà, des formes de pensées établies. Cet aspect de son travail est lui aussi déterminant. Enfin, cette aristocratie littéraire est démocratique. Le concept de « aristocratie démocratique » n’est pas un oxymore : c’est une élite ouverte à tous. |
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