|
Navigation | ||
[E-mail]
Article publié le 27 avril 2013. oOo Régulièrement, se pose la question de l’identité française. Quoi de plus normal, au fond, pour une nation vieille de plus de seize siècles, de surcroît la plus ancienne d’Europe ? A travers cette longue période, qui va du couronnement de Clovis à aujourd’hui, la France est une succession historique de régimes politiques ( féodalité, monarchie, empire, république … ) , et géographique d’annexions de territoires, avec parfois quelques rétrécissements. Guerres civiles, guerres mondiales, révolutions … la tragédie, dans tout son éclat, façonne le territoire, les mœurs, la pensée, transformant partiellement les institutions. Les institutions, justement, voilà ce qui définit largement ce pays. Elles sont traversées par des conventions, à tel point que le même mot – ironie de l’histoire ? - qualifie l’une des assemblées de la Révolution. Un pays, donc, fait de traditions … et de ruptures, visibles notamment à travers la littérature. En effet, au XVIe siècle, un certain Rabelais, médecin, devient rapidement un pilier de la Renaissance, apportant un style truculent, baroque, particulièrement vivant. Au XXe siècle, Louis-Ferdinand Céline, médecin lui aussi, invente un autre style composite et embarque le lecteur dans une double odyssée ou un double voyage, géographique et linguistique. Entre-temps, Choderlos de Laclos, à la fin du XVIIIe siècle, fait jaillir la lumière à travers « Les liaisons dangereuses », qu’il écrit au cours de ses multiples séjours en garnison. Le classicisme, le réalisme, le symbolisme, le surréalisme, le Nouveau roman … Les animaux de La Fontaine à l’intérieur d’une prose vivante et ciselée, les désirs contradictoires d’Emma Bovary propulsés par une plume chirurgicale … Bardamu … Meursault … Oui, Meursault sous le soleil de plomb, sous un soleil noir … tandis que le roi Soleil, lui, fait venir à la cour le petit prince du théâtre et de la comédie, monsieur Poquelin, pour faire sortir les ecclésiastiques de leurs gonds … et se divertir, oui, se divertir au sens noble du terme. C’est donc toute cette matière historique et littéraire qui me traverse, une matière concrète pour une identité, en quelque sorte, abstraite. Oui, les remous de l’Histoire et ses vestiges toujours à l’étude, ainsi que des styles aussi variés que singuliers, soldats d’une amazone, de cette grande dame qu’est la littérature … |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |