Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Forum] [Contact e-mail]
Navigation
Les textes publiés dans les Goruriennes sont souvent extraits des livres du catalogue : brochés et ebooks chez Amazon.fr + Lecture intégrale en ligne gratuite sur le site www.patrickcintas.fr
Goruriennes (Patrick Cintas)
On pouvait l’avoir gratos dans un Monde qui paye les bénévoles...

[E-mail]
 Article publié le 19 mai 2013.

oOo

Pourquoi une partie de cette Humanité impose-t-elle ses décisions à cette autre partie qui ne vivrait pas sans les conséquences de ces décisions ?

*

Tout se passerait ailleurs que dans le temps. Je serais totalement conscient, mais sans comprendre. Le sens me serait arraché. Je ne le donnerais pas en l’absence d’objet. À quel moment l’angoisse s’installe-t-elle ? J’ai jamais vécu sans cette terrible sensation d’hypermnésie.

*

À quelle évolution avez-vous pensé en établissant l’hypothèse invérifiable de la vie éternelle ? Aucune génération ne pourra en être certaine. Vous ne transmettrez que mon angoisse comme palliatif de l’ignorance. Ou vous inventerez une nouvelle religión

*

Il n’y a que le drame qu’on peut comprendre si on accepte les conventions du genre. Mais l’existence ? Cette complexité de polygone tendant au cercle ? Cette confusion de sphéroïde impossible à conceptualiser ?

*

Quel était l’enjeu ? Pourquoi vous donnent-ils la vie ? De quoi se croient-ils investis ? La solitude peut pas tout expliquer. Ya autre chose.

— Insérez la mémoire providentielle !

*

Qu’est-ce que j’ai perdu comme temps à chercher à les comprendre ! On devrait commencer par nous dire que c’est pas la peine de chercher. Ça changerait l’enfance en véritable Palais de la Découverte. Au lieu de ça, on continue à chercher, jusqu’au seuil de la mort qui efface tout et on recommence avec un autre qui apprécie la claque. Des derviches tourneurs. Une offense à la dignité humaine.

*

Où ça se finissait si on connaissait pas la fin ? Quelle est la différence entre nulle part et néant ?

*

L’Histoire secrète du Monde, celle qu’on raconte pas aux cons et qui continue de donner des idées aux moins cons.

*

C’est fou ce qu’ils sont impatients, ces savants et ces militaires, quand ils s’aperçoivent qu’ils n’ont pas tout compris.

*

On en était au point de mettre dans le même sac les islamistes, les illégalistes et les paranos. Ah ! Mon pauvre Marius Jacob ! T’es plus un héros dans ce Monde Avancé. Pas même un bon souvenir. On a remplacé l’Anarchiste par le Pirate. Et le Vin par de la bibine.

*

Le vaisseau était structuré par l’énergie, une technologie inspirée par la Réalité. Aujourd’hui, nos vaisseaux structurent l’énergie. Ça fait une sacrée différence.

*

Forcément, si ça pétait, j’aurais l’avantage de la Chronique et le privilège de la Fable.

*

Fallait bien que je croie à quelque chose puisque Dieu n’existe pas ! Tu peux vivre sans croire à quelque chose, toi ? C’est comme résoudre la surconsommation de neuroleptiques en la remplaçant par le charlatanisme des spiritualités et des produits naturellement neutres.

*

Ça allait durer combien de temps, ce film ? J’avais pas l’scénario en tête. On en était où, question dramaturgie ? J’avais jamais rien compris à ces opéras. Jamais j’m’étais autant emmerdé. T’es tranquillement en train de déguster un thé laïque en plein Pékin et un d’ces personnages enfarinés surgit de derrière un rideau pour que t’avales de travers ! Ah ! ce sens artistique ! Laissez-moi critiquer !

*

J’arrêtais pas d’éjaculer entre les actes. J’avais pas envie d’un enfant. C’était juste pour rigoler. Mais elle était vachement sérieuse en mission. Pas un pet, rien. Une fausse nonne. Sans requiem. Et j’étais en forme. Alors…

*

J’ai toujours été un cochon avec le sexe. Plus qu’avec les pieds. C’est dire. Je m’lance tout d’suite dans la contradiction. Elles apprécient pas toujours, mais je suis fidèle aux rendez-vous.

*

T’es même pas étonné d’avoir une bulle alors que ton papa se sert encore de la sienne

*

— Que des Chinois ! dit le délégué US.

— Dézamélicainzossi ! Dézamélicainzossi !

*

J’allais devenir un nouvel homme, si je l’étais pas déjà. Ils appellent ça l’angoisse du miroir. C’est un miroir dans lequel tu vois le nouvel homme ou ce qui reste de l’ancien. C’estpas au choix. Et c’est pas un exercice.

*

Après une rude reconstruction, on aurait besoin d’une nouvelle connaissance de la douleur.

*

C’est étonnant, cette faculté de l’être humain qui s’adapte à tous les concepts pourvu que ça tienne debout. Elle était en présence de ce qui restait de deux hommes et elle envisageait la construction d’un nouveau sans trouver à redire sur les choix qui donnait l’avantage à celui qu’elle avait le moins aimé.

*

Ma vie n’avait plus grand-chose à voir avec la Génétique, mais avec une science encore incertaine que personne dans ce Monde de merde n’avait l’intention de manipuler avec précaution.

*

Il se sacrifiait. Ce qui avait l’avantage de changer son destin, mais le condamnait à abandonner pour toujours l’idée de profiter de la vie pour exciter la jalousie des autres. C’était pour l’instant un volontaire hésitant ; un candidat comme on dit.

*

Quand on a été un con toute sa vie, la perspective de la gloire posthume requinque son homme, surtout s’il est vaniteux et très au-dessus de ses moyens.

*

C’est la théorie des extrêmes : si t’es riche, en ceci ou en cela, tu pars pas sans gueuler que tu veux pas y aller : et si t’es vraiment un con, tu t’accroches à ta musette pour pas partir sans elle.

*

Quand aux citoyens moyens, ils se sentent riches, mais pas assez au point de pas se sentir pauvre aussi : là, on est dans l’imagination la plus glauque.

*

Pourquoi ne pas haïr l’Occident dans ces circonstances ? Si j’avais eu des dents, je me serais mordu la langue. J’avaisune langue et je l’ai toujours.

*

Je l’aurais bien aimé, moi, cette nouvelle existence ! Même avec des trous que j’aurais su combler avec les p’tits moyens que la banalité et la vulgarité nous inspirent toujours quand on se sent le besoin de s’anesthésier un peu pour pas tomber dans le prolétariat et le service public.

*

Y avait tellement de bordel dans cette salle préparatoire qu’on s’entendait plus dire des conneries.

— Voupafacil ! Ménousavoil !

— Vous savoir ? Vous savoir rien ! Vous savoir même pas parler correctement. Vous devoir conjuguer si vouvou loir savoir !

— On est tous de la même race !

Ah ! La douleur de savoir qu’ils finiraient par avoir raison.

*

J’étais couvert de cicatrices et de zones d’ombre.

*

Un nouvel homme, ça ne se retourne pas sans arrêt, sauf pour vérifier que la roue arrière n’est pas crevée. Ah ! J’les aurais remplis d’air frais, ces poumons, s’il y avait eu une relation entre les poumons et l’air dans ce Monde revu et corrigé par l’invention incessante de l’Homme. C’est ça le vrai problème pour le commun des mortels : on suit, mais on comprend pas. Moi, qui suis pas philosophe, je pense que l’homme se situe entre Diogène qui cherche un homme dans la foule et Panurge qui jette un mouton à la flotte. On est en général pas plus intelligent que le premier et pas plus con que le second. Ah ! Je sais. Dit comme ça, ça donne à réfléchir. Mais c’est pas aussi compliqué pour justifier un pareil réflexe.

*

On avait l’droit d’être raciste à la condition d’obéir. Ça tombait bien, j’étais raciste.

*

J’me disais aussi ! Le bonheur conditionné. Bon pour le service des interprétations paranoïaques et les persécutions injustifiées ! Comment on dit déjà : on peut pas avoir le beurre et le prix qu’est marqué sur l’étiquette, des fois qu’on aurait eu idée qu’on pouvait l’avoir gratos dans un Monde qui paye les bénévoles.

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Servez-vous de la barre d'outils ci-dessous pour la mise en forme.

Ajouter un document

 

www.patrickcintas.fr

Nouveau - La Trilogie de l'Oge - in progress >>

 

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -